une baleine grise observée en Nouvelle-Angleterre, une première depuis deux siècles

La réapparition de la baleine, disparue de l’océan Atlantique il y a 200 ans, serait due au réchauffement climatique, alertent les chercheurs.

Un événement rare. Le vendredi 1er mars, des chercheurs de l’Aquarium de la Nouvelle-Angleterre à Boston ont confirmé la présence d’une baleine grise dans l’Atlantique Nord, au large de l’île de Nantucket dans le Massachusetts (États-Unis), rapporte le quotidien américain The Boston Globe.

Cinq observations de baleines grises, disparues de l’Atlantique il y a deux siècles, ont été faites dans les eaux de cet océan et de la Méditerranée au cours des 15 dernières années, a indiqué l’aquarium dans un communiqué. Selon les chercheurs, la baleine observée ce mois-ci en Nouvelle-Angleterre serait probablement le même spécimen repéré en Floride à la fin de l’année dernière.

« Ça semblait fou »

Au départ sceptique, l’équipe de surveillance de l’aquarium a survolé l’animal à bord d’un avion à environ 48 km au sud de Nantucket pendant 45 minutes, prenant le soin de rapporter quelques clichés afin de confirmer qu’il s’agissait bien d’une baleine grise.

« Je ne voulais pas dire à haute voix ce que c’était, parce que ça semblait fou », a déclaré Orla O’Brien, chercheuse à l’Aquarium de Nouvelle-Angleterre dans le communiqué.

« Mon cerveau essayait de comprendre ce que je voyais, car cet animal ne devrait pas être dans ces eaux », a témoigné Kate Laemmle, technicienne de recherche à bord de l’avion. « Nous riions à la vue de cet animal qui avait disparu de l’Atlantique il y a des centaines d’années, tant c’était sauvage et excitant ».

Selon le National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), les baleines grises mesurent environ 15 mètres de long et pèsent près de 40 tonnes. Si on pouvait les observer autrefois dans tout l’hémisphère nord, elles se trouvent aujourd’hui principalement dans l’océan Pacifique Nord.

Une baleine grise observée le 1er mars 2024 au sud du Nantucket dans le Massachusetts par l'Aquarium de la Nouvelle-Angleterre (États-Unis).
Une baleine grise observée le 1er mars 2024 au sud du Nantucket dans le Massachusetts par l’Aquarium de la Nouvelle-Angleterre (États-Unis). © NEW ENGLAND AQUARIUM
Une baleine grise observée le 1er mars 2024 au sud du Nantucket dans le Massachusetts par l'Aquarium de la Nouvelle-Angleterre (États-Unis).
Une baleine grise observée le 1er mars 2024 au sud du Nantucket dans le Massachusetts par l’Aquarium de la Nouvelle-Angleterre (États-Unis). © NEW ENGLAND AQUARIUM

L’impact du réchauffement climatique

Mais si la réapparition de l’animal dans les eaux de la Nouvelle-Angleterre en a ravi plus d’un, les scientifiques pointent un phénomène inquiétant. L’observation de baleines grises à des milliers de kilomètres de chez elles est une conséquence directe du changement climatique sur la vie marine, affirment les chercheurs.

En effet, le passage du Nord-Ouest, qui relie l’Atlantique et le Pacifique en passant par l’océan Arctique, a connu très peu de glace au cours des derniers étés. Or, la glace de mer limite généralement l’aire de répartition des baleines grises.

Cela signifie que les baleines grises sont aujourd’hui capables de traverser ce passage en été alors qu’elles auraient normalement été bloquées par la glace, ont indiqué les scientifiques.

L’apparition d’une baleine grise en Nouvelle-Angleterre « rappelle la rapidité avec laquelle les espèces marines réagissent au changement climatique, si on leur en donne l’occasion », a indiqué Orla O’Brien.

« Cette observation souligne l’importance de chaque enquête. Nous nous attendons à voir des baleines à bosse, des baleines franches et des rorquals communs, mais l’océan est un écosystème dynamique et on ne sait jamais ce que l’on va y trouver », a-t-elle ajouté.

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