Pierre Kupferman

Si les ventes de modèles 100% électriques continuaient à progresser au même rythme qu’en 2023, les constructeurs pourraient aisément satisfaire aux ambitions écologiques de la France. Sauf que l’Etat entend limiter son soutien financier au niveau de 2024.

Ce lundi les constructeurs automobiles ont signé avec l’Etat un nouveau contrat dans lequel ils s’engagent mutuellement à faire en sorte qu’en 2027, le cap des 800.000 immatriculations de voitures électriques neuves soit franchi ainsi que celui des 100.000 pour les véhicules utilitaires.

Si on se fie uniquement à l’évolution des ventes de voitures électriques entre 2022 et 2023, cet objectif peut sembler atteignable. N’est-on pas passé entre 2022 et 2023 de 203.122 à 298.522 voitures électriques immatriculées. En maintenant un tel rythme annuel de croissance (+37%) jusqu’en 2027, l’objectif serait non seulement atteint mais dépassé.

Plus de ventes avec une enveloppe d’aides inchangée, cela impose de réduire le montant du bonus écologique

Sauf que depuis plusieurs mois, les ventes des modèles 100% électriques ont cessé de croître. Sur les quatre premiers mois de 2024, leur part de marché de l’électrique (14,5%) équivaut à celle de 2023 (14,6%). Alors que l’objectif 2027, c’est 45%, quasiment une voiture sur deux. Sachant que les entreprises et les loueurs rechignent à abandonner les modèles thermiques.

Par ailleurs, dans le contrat signé avec les constructeurs automobiles, l’Etat s’est certes engagé à maintenir son soutien financier mais pas à l’augmenter. L’enveloppe prévue pour 2025 sera identique à celle de cette année, à savoir 1,5 milliard d’euros. Or on l’a vu cette année, avec 13.000 euros de subvention par voiture vendue dans le cadre du leasing réservé aux Français les plus modestes, l’Etat a du se limiter à 50.000 bénéficiaires.

Quant au bonus écologique, l’Etat s’engage à en maintenir le principe tant que les voitures électriques restent plus onéreuses que les thermiques. Mais avec un objectif de vente chaque année plus élevé, il n’y aura pas d’autres solutions que de baisser le montant de l’aide apportée par l’Etat pour chaque véhicule acheté.

Peugeot et Renault grands gagnants des nouvelles règles pour les aides

Seule certitude, les nouvelles règles d’attribution des aides vont continuer à favoriser les constructeurs européens au détriment des modèles made in China et des Tesla. L’année dernière, les trois modèles de voitures électriques les plus vendus en France, était, dans l’ordre, la Tesla Model Y, la Dacia Spring produite en Chine, et la Tesla Model 3.

En revanche, depuis le début de l’année, la course est dominé par les versions électriques des Peugeot 208 et 2008 suivi de la Renault Twingo. Et l’arrivée de la R5 devrait permettre à Renault d’améliorer ses positions avec un modèle qui a tout pour séduire, y compris son prix (25.000 euros) pour la version la moins chère. Sachant que la demande du gouvernement aux constructeurs, c’est de parvenir à mettre sur le marché, des modèles à 20 000 euros.

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