TOUT COMPRENDRE - 9 accusés, 10 mois d'audience: le procès des attentats de Bruxelles débute ce mercredi

Neuf personnes sont jugées à partir de ce mercredi pour les attentats du métro et de l’aéroport de Bruxelles le 22 mars 2016. Les attaques ont fait 32 morts. Le procès doit durer 10 mois.

Le carnage avait débuté au Stade de France, sur les terrasses parisiennes et au Bataclan le 13 novembre 2015. La cellule jihadiste l’avait achevé le 22 mars 2016 à Bruxelles lorsque que deux hommes s’étaient fait exploser à l’aéroport de Zaventem et un troisième dans le métro de la capitale belge.

Le procès doit s’ouvrir officiellement lundi, mais une étape importante intervient ce mercredi avec le tirage au sort des jurés. Six ans et demi après ces terribles attaques qui ont fait 32 morts, neufs hommes comparaissent lors de ce procès hors norme qui doit durer 10 mois.

· Quels sont les faits jugés?

Le 22 mars 2016, il est à peine 8 heures quand deux explosions se produisent dans le hall des départs de l’aéroport de Zaventem à Bruxelles. Najim Laachraoui et Ibrahim El Bakraoui viennent d’actionner leurs ceintures explosives. Les deux hommes font partie de la cellule jihadiste qui a frappé Paris et Saint-Denis quatre mois plus tôt. Le premier, l’un des geôliers de l’otage américain James Foley avant sa décapitation, est considéré comme l’artificier des attentats. Le second en est le logisticien.

Une heure plus tard, son frère Khalid se fait exploser dans la rame qui venait de quitter la station de Maelbeek, dans le quartier européen. Au total, ces deux attaques revendiquées par l’État islamique font 32 morts et des centaines de blessés.

Cet attentat, coordonné, se déroule dans un contexte particulier puisque quatre jours auparavant Salah Abdeslam, seul membre des commandos du 13-Novembre encore en vie, venait d’être arrêté à Molenbeek. Dans un testament audio d’Ibrahim El Bakraoui, découvert dans un ordinateur retrouvé dans une poubelle à proximité de l’aéroport de Zaventem, le terroriste y explique « ne plus savoir quoi faire » et « être recherché de partout ».

· Qui sont les neuf accusés?

Neuf hommes vont prendre place dans le box des accusés. Parmi eux, six ont déjà été condamnés pour les attentats du 13 novembre 2015 en France, à commencer par Salah Abdeslam qui a écopé d’une peine de réclusion à perpétuité réelle prononcée par la cour d’assises spéciale en juin dernier.

Contrairement au procès qui s’est achevé il y a quelques mois en France, les regards sont braqués davantage cette fois-ci sur Mohamed Abrini. Ce dernier a été filmé poussant un chariot à bagages dans l’aéroport de Zaventem quelques minutes avant les explosions, images qui lui avaient valu le surnom de « l’homme à chapeau ». Osama Krayem, condamné a la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 30 ans, a lui été filmé, gilet explosif sur le dos, sortant du métro bruxellois avant l’attentat.

Les deux hommes ont-ils renoncé? D’autres lieux étaient-ils visés? Autant de questions que posera la justice belge aux deux hommes pendant ce procès.

· Qui va juger les accusés?

Contrairement à la France où les accusés du 13-Novembre ont été jugés par une cour d’assises spéciale uniquement composée de magistrats professionnels, ce sont 36 citoyens belges qui vont juger les neuf accusés. Ils accompagneront trois magistrats professionnels qui composeront cette cour d’assises. Ce mercredi, la cour va procéder au tirage au sort de 12 jurés titulaires et de 24 jurés suppléants qui devront eux-aussi assister à l’intégralité des débats.

Ce chiffre de 12 devra être respecté chaque jour sous peine de faire invalider le verdict qui sera rendu dans plusieurs mois. Des jurés pourront également être récusés si une parité de quatre hommes et quatre femmes, parmi les 12 jurés, n’est pas atteinte, explique Le Soir.

Au total, un millier de citoyens a été convoqué ce mercredi au « Justitia », l’ancien siège de l’Otan mis à la disposition de la justice belge pour l’organisation de ce procès. 300 d’entre eux ont déjà obtenu une dispense pour ne pas se présenter. D’autres pourraient l’être au cours de cette audience.

· Qu’attendent les victimes?

Les attentats de Bruxelles ont fait plus 32 morts et plus de 300 blessés. Plus de 1000 personnes se sont déjà constituées parties civiles dans ce procès.

« Je ne m’attends pas vraiment à beaucoup de réponses », dit Sandrine Couturier, partie civile qui compte venir faire face aux accusés.

« Mais j’ai envie de me confronter à ce que l’être humain est capable de faire, il faut que j’accepte que tout le monde n’est pas bon », poursuit-elle.

· Pourquoi le procès démarre-t-il avec deux mois de retard?

Le tirage au sort des jurés pour ce procès aurait dû se tenir le 10 octobre dernier et l’audience devait débuter trois jours plus tard, le 13. Mais un retard de près de deux mois a été enregistré, provoquant la colère des parties civiles.

En cause, les travaux engagés après que le box des accusés spécialement installé pour ce procès avait été jugé non-conforme au droit à une défense équitable. A l’origine, un box compartimenté en cellules individuelles vitrées avait été prévu, suscitant un tollé du côté des avocats des accusés.

Salah Abdeslam et d’autres accusés avaient refusé de comparaître le 12 septembre dernier lors de l’audience procédurale estimant être traités « comme des chiens » lors de ce procès « inéquitable », pointant le box comparé à des « cages ».

La défense a obtenu que le box soit désinstallé pour en installer un collectif et « semi-ouvert », offrant une meilleure communication de part et d’autre de la paroi vitrée.

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