Aurélien Tchouaméni sous le maillot des Girondins de Bordeaux au Matmut Atlantique, le 26 août 2018, face à Monaco en Ligue 1. (NICOLAS TUCAT / AFP)

Aurélien Tchouameni franchit un cap. Le milieu de terrain de 22 ans s’est engagé, samedi 11 juin, avec le Real Madrid. Il quitte le Rocher de Monaco et poursuit son ascension fulgurante au sein du club champion d’Europe. Devenu en équipe de France un joueur sur lequel Didier Deschamps compte, il va rejoindre Karim Benzema au sein de l’effectif de stars des Merengue. Partons à la découverte d’Aurélien Tchouameni.

Il est né à Rouen mais a grandi à Bordeaux

Le milieu de terrain d’origine camerounaise n’a pas toujours vécu en terres girondines, là où sa carrière a vu le jour. Il est né à Rouen, en Seine-Maritime, le 27 janvier 2000. Son père est pharmacien et dirigeant dans l’industrie pharmaceutique, sa mère est conseillère principal d’éducation. La famille Tchouameni a quitté la ville aux cent clochers alors qu’Aurélien soufflait sa première bougie, suivant ainsi l’évolution professionnelle du père à Dijon, puis à Bordeaux en 2005. Une ville qu’il n’a ensuite plus quitté durant toute sa formation. S’il a débuté le football à Artigues-près-Bordeaux, ville de l’agglomération, il a rejoint les Girondins à 11 ans, y est passé professionnel en 2018, avant de quitter son club formateur en 2020. 

Aurélien Tchouaméni sous le maillot des Girondins de Bordeaux au Matmut Atlantique, le 26 août 2018, face à Monaco en Ligue 1. (NICOLAS TUCAT / AFP)

Il a joué attaquant jusqu’à 15 ans

Avant de faire respecter sa loi au milieu de terrain, le nouveau Merengue a fait trembler les surfaces adverses en qualité d’attaquant jusqu’en catégorie U15. Puis;, il a reculé, d’un cran d’abord, numéro 10 (ou milieu offensif), avant de trouver son bonheur en tant que milieu relayeur lorsqu’il a évolué en U18 National avec les Girondins de Bordeaux.

« J’ai été attaquant avant d’être milieu. Honnêtement, j’étais redoutable ! Je me souviens qu’il y avait plein de tournois où je terminais meilleur buteur. Un jour, lors du Tournoi de Sens, le coach m’a fait reculer pour m’installer numéro 10. J’ai préféré ce poste-là car j’avais plus le ballon et davantage d’influence sur le jeu. »

Aurélien Tchouameni

à la FFF, le 8 septembre 2021

Il lit beaucoup et s’inspire des grandes figures

Le néo-madrilène aime s’inspirer des plus grands, à travers la lecture, notamment. C’est ce qu’il a déclaré en novembre 2021 à L’Equipe Explore : « Je lis des biographies de personnes qui ont atteint l’excellence, a précisé Aurélien Tchouameni. J’écris des citations qui m’inspirent quand je lis un livre. Là, j’en lis un sur Kobe Bryant et, avant un match, quand j’ai besoin de motivation, je vais lire les passages notés sur mon téléphone. » Et passer du sport à la politique ne lui pose pas de problème : « Je m’inspire de plein de domaines, j’ai lu aussi le livre de Michelle Obama car c’est une figure emblématique. »

Des habitudes de motivation qui se retrouvent aussi dans la musique. Au stade Louis-II, le joueur aussi passionné de NBA a, par exemple, imposé une playlist de rap à passer lors des échauffements. 

Il s’est engagé contre le racisme

Aurélien Tchouameni sait aussi montrer les muscles. Insulté à Prague, en août dernier, après avoir marqué contre l’équipe locale lors d’un tour préliminaire de C1, il a dénoncé en plein match les insultes racistes dont il a été victime. Il avait ensuite tenu à communiquer sur ses réseaux sociaux et prévenir de la gravité des faits. « C’est à notre tour d’être entendu, le racisme n’a pas sa place dans le football ni ailleurs », a-t-il notamment écrit, avant d’interpeler l’UEFA : « Avoir une posture contre le racisme est facile. Agir contre est différent. »

Cette cause, il continue de la porter. Il a d’ailleurs récemment rencontré à Paris, par l’intermédiaire d’un sponsor commun, le joueur de football américain Colin Kaepernick qui, en 2016, en pleine élection présidentielle aux États-Unis, s’était agenouillé pendant l’hymne national américain pour protester contre le racisme et les violences policières envers les minorités.

Parmi les meilleurs depuis ses 15 ans

A 22 ans, Aurélien Tchouameni est installé au milieu de l’équipe de France et semble bien parti pour y rester un certain temps. Mais avant de poser ses valises avec les « A », il est passé par toutes les sélections jeunes des Bleus. Depuis 2015 et sa première cape avec les moins de 16 ans, il a connu Clairefontaine avec toutes les catégories d’âge. Si c’est en moins de dix-sept ans qu’il a connu le plus de sélections (14), il n’en a que quatre avec les Bleuets. La faute à sa progression assez phénoménale, il a vite été appelé par Didier Deschamps – le 26 août 2021 pour la première fois – pour jouer avec les champions du monde.

La joie d'Aurélien Tchouaméni après son but en fin de rencontre lors du match amical entre la France et la Côte d'Ivoire, le 25 mars 2022 au Stade Vélodrome de Marseille. (FRANCK FIFE / AFP)

Le joueur au gabarit imposant (1,87m) ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et a toujours une ambition débordante. « La Coupe du monde est un objectif personnel important, a-t-il dit à l’AFP. Ce sera une juste récompense de mon travail. Mais ça passe par de bonnes prestations et des objectifs atteints en club. » Et pour cela, Niko Kovac qui l’a entraîné à Monaco, pense qu’il a toutes les cartes dans son jeu pour y arriver : « Aurélien est très intelligent, il sait comment faire. Il sait que tout le monde est focus sur lui. Mais il est très fort dans sa tête, très mature. […] Quand tu es en haut, il faut savoir rester humble. Il l’est. » Au Real Madrid, Aurélien Tchouameni aura désormais les projecteurs du football mondial braqués sur lui et compte bien continuer de faire briller son étoile.

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