pour les futurs mariés de 2023, l'organisation du mariage tourne au casse-tête

Nombreux sont les couples à avoir reporté leur mariage à cause du Covid ces deux dernières années. L’année 2022 est, par conséquent, riche en cérémonies. Mais c’est en 2023 que devrait être battu le record, avec 300.000 mariages attendus. Un véritable casse-tête pour les couples, qui se ruent déjà sur les lieux de cérémonie et s’arrachent les prestataires.

Fiancés depuis juillet 2021, Julie et Léo auraient aimé se marier en mai 2022. Mais au vu de la situation sanitaire liée au Covid-19 encore incertaine, ils se sont dits qu’il était plus sage de se projeter sur l’année 2023. C’est donc le 27 mai 2023 que le jeune couple compte se dire « oui », dans le petit village de Teloché, près du Mans (Sarthe).

« À la base 2023 c’était un choix stratégique, mais au final c’est presque aussi compliqué en raison du nombre colossal de reports des mariages de 2020, 2021 et même 2022 », s’inquiète la jeune femme de 26 ans.

Le couple cherche encore un fleuriste, un DJ mais aussi un photographe pour le jour J. « C’est la galère pour trouver des prestataires », explique cette conseillère clientèle au Mans. « Même un an à l’avance, beaucoup étaient déjà pris. On a dû faire une quinzaine de (demandes) mais à chaque fois c’était la même chose: soit la date était déjà prise, soit les prix nous semblaient déraisonnables, ce n’était pas possible ».

Des mariages en semaine ou sur deux jours

En raison du nombre important de mariages décalés à cause de la crise sanitaire, les professionnels du secteur s’attendent à un véritable « effet boule de neige » pour 2023. 300.000 mariages pourraient ainsi être organisés l’année prochaine, a fait savoir à franceinfo Stephan Seban, organisateur du Salon du mariage qui aura lieu les 17 et 18 septembre prochains à Paris. Du jamais-vu.

« Beaucoup de couples n’ont pas pu faire de grande fête en 2020 et 2021 à cause du Covid. Et la saison 2022 étant déjà bien engagée, beaucoup ont préféré se rabattre sur 2023 »,confirme à BFMTV.com Florence Noël, wedding planner (organisatrice de mariages professionnelle) responsable de l’agence Noce de rêve by Flovinno, basée dans l’Essonne. « C’est pourquoi dans certains secteurs d’activités, les calendriers des prestataires sont déjà bien remplis. »

« Entre ceux qui avaient dû reporter, ceux qui ont voulu le faire en deux fois et attendre de pouvoir inviter plus de monde. Il y a un peu embouteillage », poursuit-elle.

« Avant pour avoir une salle de réception il fallait compter 18 mois, désormais c’est plutôt deux ans pour les lieux les plus prisés », explique la spécialiste du secteur.

« Il va falloir trouver de la place. Certains décident de se marier en semaine, d’autres font ça sur deux jours… », note Clément Tournier, président de l’Union des professionnels solidaires de l’événementiel (UPSE).

Même galère pour Aurélie et Benjamin, jeune couple de 25 ans qui compte se marier à Agen le 8 juillet 2023. « C’est très compliqué car les choses belles et pas chères partent encore plus vite que d’habitude! », ne cache pas la jeune femme.

« Par exemple pour le lieu ou le traiteur, même en cherchant en février 2022 pour juillet 2023, il y en avait la moitié qui étaient déjà pris à cause des reports. Même un an et demi à l’avance! », s’étonne-t-elle. « Du coup nous avons dû élargir nos zones de recherches et on a trouvé à Montauban », à quelque 80 kilomètres.

« On n’a pas pu approfondir les recherches plus que ça, de peur de ne plus avoir de place. On n’a pas pu hésiter longtemps car les prestataires nous disaient qu’ils avaient beaucoup de monde dessus donc il fallait se décider vite! Donc on a pris le premier qui nous plaisait. »

Florence et Anthony, deux quadragénaires en couple depuis 18 ans, ont été confrontés au même dilemme. Après avoir volontairement calé leur mariage en juillet 2023 pour s’éviter toute contrainte liée au Covid, ils se sont vus confrontés à la forte demande liée à l’après-Covid.

Des fleuristes en train de préparer la décoration pour un mariage (Photo d'illustration).
Des fleuristes en train de préparer la décoration pour un mariage (Photo d’illustration). © Flickr – CC Commons – davidkane

« On pensait être tranquilles et pouvoir organiser le mariage comme bon nous semble et au final on a été pressés par les prestataires qui nous ont tous dit qu’ils avaient besoin d’une réponse rapide parce que leurs agendas étaient très remplis et qu’ils avaient énormément de demandes. (…) Notre photographe, par exemple, a dû refuser une vingtaine de demandes depuis qu’il nous a dit oui. »

« Bon courage, aussi, si vous voulez faire au moins cher, parce que les tarifs sont fous », lance encore Aurélie, opératrice d’attractions dans un parc à thème en Moselle. Hausse des prix de l’alimentation, de l’énergie, du carburant… Si certains vont sûrement profiter de la forte demande pour augmenter leurs tarifs, la conjoncture économique pèse sur les professionnels.

« Les photographes ou les DJ sont super chers par exemple, on nous demande 1600 euros pour les photos, et 2500 le DJ », note Aurélie. « Qu’on ne vienne pas me dire que l’amour n’a pas de prix », plaisante également Julie, qui a refusé des photographes à 2000 euros la demi-journée. « D’un côté, c’est compréhensible qu’ils montent leurs prix après la pandémie. Je comprends que certains aient besoin de faire la différence avec les moments où ils n’ont pas pu travailler, mais pour nous c’est compliqué ».

« C’est encore plus de travail! On passe nos week-ends entiers à prospecter les sites pour essayer de trouver des prestataires encore disponibles et dans notre budget », rapporte la future mariée.

« Pour certaines choses, on commence carrément à des alternatives. On pense à faire venir des professionnels d’autres départements. On en est là. Je commence à me dire que ce serait peut-être moins cher. On se tourne aussi vers le fait-maison pour les faire-part, la décoration… Et pour un certain nombre de choses, on va faire appel à des amis ou des connaissances, comme pour le DJ par exemple. »

À l’inflation s’ajoute une importante pénurie de main-d’œuvre. Certains traiteurs sont même obligés de refuser les grands mariages car ils n’arrivent plus à recruter le personnel suffisant.

Jeanne Bulant Journaliste BFMTV

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