quatre choses à savoir sur Elena Rybakina, la nouvelle reine du tournoi londonien

Elle a 23 ans et vient de marquer l’histoire du Kazakhstan. Encore peu connue du grand public, la joueuse d’origine russe, naturalisée kazakhstanaise, a remporté son premier titre majeur sur le gazon de Wimbledon, samedi 9 juillet. Grâce, notamment, à son service puissant, Elena Rybakina est venue à bout en trois sets (3-6, 6-2, 6-2) de la Tunisienne Ons Jabeur (n°2 mondiale). Pour l’occasion, franceinfo:sport vous présente quatre choses à savoir sur la nouvelle reine du gazon londonien.

Née à Moscou, naturalisée kazakhstanaise en 2018

Avec son sacre à Wimbledon, Elena Rybakina a fait briller comme jamais sur un court de tennis son pays d’adoption, le Kazakhstan. Pourtant, la championne est née il y a 23 ans à Moscou. Après avoir débuté le tennis dans des clubs de la capitale russe et avoir été entraînée par l’un des pionniers de la discipline en URSS, Andrey Chesnokov, elle a souhaité poursuivre sa carrière en dehors des frontières de son pays natal. « Mon père regardait avec attention les offres des universités américaines que je recevais. Mais je ne voulais pas y aller« , avoue la droitière interrogée par le média interne de Wimbledon (article en anglais).

Alors qu’elle commence à se faire un nom sur le circuit, elle opte pour la nationalité kazakhstanaise en 2018, pas insensible au soutien financier de la très riche fédération locale présidée de longue date par l’homme d’affaires Bulat Outemouratov, dont la fortune personnelle est estimée à 3,5 milliards de dollars selon le magazine Forbes.

« Je joue pour le Kazakhstan depuis longtemps. Je suis vraiment heureuse de représenter ce pays« , a-t-elle déclaré en conférence de presse après son succès en demi-finale face à Simona Halep. Alors qu’on la dit domiciliée à Moscou, elle a rappelé qu’elle s’entraînait en Slovaquie et à Dubaï lorsque le circuit WTA fait relâche. Le président de la fédération kazakhstanaise de tennis était d’ailleurs dans les tribunes pour applaudir le sacre de sa joueuse. Preuve d’une belle entente entre la championne et son président, il a été l’une des premières personnes que Rybakina a remerciée lors de son interview d’après-match, juste après avoir reçu son trophée.

Meilleure serveuse du circuit

Sur le gazon londonien, la Kazakhstanaise a brillé par son habileté à décocher des services puissants et précis. En difficulté dans le premier set de sa finale contre Ons Jabeur, c’est précisément le fait d’enchaîner les bonnes mises en jeu dans la deuxième manche qui a fait basculer la rencontre. Plus tôt dans le tournoi, en demi-finale contre Simona Halep, elle passe cinq aces à l’ancienne tenante du titre, dont un qui est flashé à 195 km/h. Elle frappera encore plus fort en finale en réussissant un service à 196 km/h, pour quatre services gagnants.

Sur l’ensemble de l’édition 2022 de Wimbledon, la joueuse a réussi plus d’aces que n’importe quelle autre participante (53 au total). Un record qu’il faut malgré tout relativiser. Elle reste très loin des 102 aces frappés par Serena Williams en 2012 à Londres. Aujourd’hui, Elena Rybakina peut malgré tout se targuer d’être la meilleure serveuse du circuit. Selon le site de la WTA, elle aurait réussi 168 aces cette année, devançant la Russe Ekaterina Alexandrova (160) et la Française Caroline Garcia (154).

Son entraîneur, l’ancien tennisman croate Stefano Vukov, est conscient que le jeu de sa protégée doit encore évoluer pour ne pas dépendre uniquement de ses services. « Elle a un tel potentiel… Elle est encore brute de décoffrage dans bien des domaines et nous avons un long processus devant nous« , a commenté son coach à la BBC.

Déjà parmi les meilleures jeunes du monde

Avec sa victoire à Wimbledon, Rybakina, qui occupe la 23e place du classement mondial, a pris rendez-vous pour le futur aux yeux du monde entier. Mais la joueuse d’1m84 était déjà connue des fans les plus assidus de la petite balle jaune. La jeune Elena a connu ses premiers succès chez les juniors en 2017, à 17 ans. Cette année-là, elle avait notamment atteint les demi-finales de l’Open d’Australie et de Roland-Garros.

Elle remporte son plus beau titre au Trofeo Bonfiglio (un prestigieux tournoi juniors qui se tient en Italie), à Milan, contre la Polonaise Iga Swiatek, aujourd’hui numéro 1 mondiale. La Kazakhstanaise terminera la saison 2017 à la troisième place du classement mondial juniors, avant d’intégrer le circuit professionnel.

Première Kazakhstanaise à gagner un tournoi majeur

La Kazakhstanaise a remporté trois tournois en simple au cours de sa jeune carrière. Le premier, en 2019, à l’Open de Bucarest. Alors âgée de 20 ans, il ne lui a fallu qu’une heure et cinq minutes pour dominer Patricia Maria Tig en finale (6-2, 6-0). Elle a ensuite remporté son deuxième titre en 2020, à l’Open de Hobart, en Australie. Sa trajectoire ascendante avait été brutalement interrompue par des mois marqués par la crise sanitaire, les blessures et les pépins de santé. En Grand Chelem, Rybakina n’avait jamais dépassé le stade des quarts de finale (à Roland-Garros en 2021).

Le 9 juillet 2022, Elena Rybakina remporte à Wimbledon son troisième titre, de loin le plus prestigieux. Aucune autre personne de nationalité kazakhstanaise, hommes et femmes confondus, n’avait réussi à remporter un titre du Grand Chelem. Elle notamment été félicitée par Kassym-Jomart Tokaïev, le président du pays. Quelques minutes après la balle de match, ce dernier s’est empressé de tweeter : « La joueuse de tennis kazakhstanaise Elena Rybakina a remporté une victoire historique dans le tournoi le plus prestigieux de Wimbledon. Je félicite sincèrement notre athlète !« 

Seule ombre au tableau, la victoire ne rapportera aucun point à Rybakina puisque la WTA a décidé de ne pas en attribuer cette année, pour sanctionner le tournoi londonien d’avoir pris la décision d’exclure du tableau les joueurs et les joueuses russes et biélorusses.

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