Trente tubes d’échantillons collectés par le rover Perseverance doivent être amenés sur Terre. Des experts estiment que les coûts totaux pourraient potentiellement atteindre 11 milliards de dollars.
Même dans l’espace, les temps sont aux économies: la Nasa cherche des moyens de rapporter sur Terre des roches prélevées sur Mars de façon plus rapide et moins coûteuse, a annoncé ce lundi 16 avril l’agence spatiale américaine, après des critiques sur son budget jugé « irréaliste ».
Cette annonce intervient alors que la mission chinoise Tianwen-3 pour le retour d’échantillons venus de la planète rouge devrait être lancée vers 2030, selon les médias d’État, dans un contexte de rivalités entre les deux puissances.
Pour le chef de la Nasa Bill Nelson, « 11 milliards de dollars, c’est trop cher, et ne pas rapporter d’échantillons avant 2040, c’est beaucoup trop long ».
Trente tubes d’échantillons
La Nasa et l’Agence spatiale européenne (ESA) avaient prévu de faire atterrir un vaisseau autour du cratère Jezero, où le rover Perseverance a passé des années à chercher des signes d’une vie microbienne ancienne qui aurait pu exister il y a des milliards d’années, lorsque Mars était plus chaude et plus humide qu’aujourd’hui.
Trente tubes d’échantillons collectés par le rover seraient chargés dans une petite fusée et lancés en orbite, où un autre vaisseau spatial les amènerait sur Terre.
Mais un récent audit d’une commission d’examen indépendante a douché les espoirs de la Nasa. Selon cet audit, cette mission a été établie « dès le départ avec des attentes irréalistes en matière de budget et de calendrier » et qu’elle a une chance « quasi nulle » de respecter les dates de lancement prévues.
Des experts estiment par ailleurs que les coûts totaux pourraient potentiellement atteindre 11 milliards de dollars (10,36 milliards d’euros), soit près du double de ce qu’avait annoncé la Nasa.
Contraintes imposées par le Congrès
Revoyant ses ambitions à la baisse, l’agence prévoit d’étudier de nouvelles propositions de l’industrie spatiale avec laquelle elle collabore pour ses missions.
« Pour aller plus vite, nous devrons peut-être réduire le nombre d’échantillons », a avancé devant la presse Nicky Fox, une responsable de la Nasa, sans plus de précisions.
La Nasa est aussi sous le coup des contraintes imposées par le Congrès, et a dû – comme ses ambitions – rabaisser ses demandes budgétaires de deux milliards de dollars pour 2025.
Outre la mission Tianwen-3 sur Mars, la Chine pourrait également être le prochain pays à envoyer des humains sur la Lune d’ici 2030, si les Américains prennent du retard. Avec Artémis 3, les Etats-Unis doivent renvoyer en 2026 des astronautes sur la Lune pour la première fois depuis 1972, repoussant d’une année la date initialement prévue.
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