La Suisse condamnée par la CEDH pour son inaction face au changement climatique, une première

La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a condamné pour la première fois, ce mardi 9 avril, un État, la Suisse, pour violation de la Convention des droits de l’Homme en raison de son manque d’initiatives pour lutter contre le changement climatique.

C’est la première fois que la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) condamne un État pour son manque d’initiatives pour lutter contre le changement climatique. C’est la Suisse qui a été condamnée ce mardi 9 avril, la Cour donnant raison à une association de femmes âgées qui attaquait l’inaction du pays face au changement climatique.

La CEDH, qui siège à Strasbourg, a dit à une majorité de 16 voix contre une qu’il y a eu violation de l’article 8 (droit au respect de la vie privée et familiale) de la convention des droits de l’Homme et, à l’unanimité, violation de l’article 6 relatif à l’accès à un tribunal.

La Cour affirme ainsi que l’article 8 consacre le droit à une protection effective, par les autorités de l’État, contre les effets néfastes graves du changement climatique sur la vie, la santé, le bien-être et la qualité de vie.

« Ce n’est que le début »

Une décision inédite saluée par la militante suédoise pour le climat Greta Thunberg. « Ce n’est que le début en matière de contentieux climatique: partout dans le monde, de plus en plus de gens traînent leurs gouvernements devant les tribunaux pour les tenir responsables de leurs actions. En aucun cas nous ne devons reculer, nous devons nous battre encore plus parce que ce n’est que le début », a déclaré la jeune femme à Strasbourg à l’issue de l’audience historique de la CEDH.

L’affaire était portée par les « Aînées pour la protection du climat » (2.500 Suissesses âgées de 73 ans en moyenne) et quatre de ses membres qui avaient développé en plus des requêtes individuelles.

La Cour a considéré que l’association était habilitée à agir en justice pour le compte de personnes pouvant faire valoir que leurs conditions de vie et leur santé étaient menacées par le changement climatique.

En revanche, pour les quatre requérantes individuelles, la Cour a jugé qu’elles ne remplissaient pas les critères relatifs à la qualité de victimes et a donc déclaré leurs requêtes irrecevables.

La CEDH se prononçait mardi, pour la première fois, dans trois affaires distinctes liées au changement climatique.

Dans les deux autres affaires, elle a déclaré irrecevables les demandes formulées par de jeunes Portugais contre le Portugal et 31 autres pays ainsi que celle d’un ex-maire écologiste du nord de la France contre l’État.

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