Stress post-traumatique : définition

 

Le stress post-traumatique survient quand la conscience du sujet est exposé à un événement traumatique aigu le menaçant de mort ou de blessure grave ou de menace pour l’intégrité physique et psychique. Le traumatisme psychique lors d’événements graves dépend du degré d’implication de la personne et de l’imprévisibilité de la situation. On parle aussi d’état de stress post-traumatique. Ce sont des psychotraumatismes.

Les réactions (syndromes) de stress aux traumatismes psychiques sont de deux ordres : une réaction aiguë de peur intense, d’effroi, de sidération, de dépersonnalisation ; et des réactions physiques et psychiques plus tardives, qui durent parfois plusieurs mois.
Le stress aigu est une situation d’impuissance brutale face à une urgence mortelle.

Le stress post-traumatique fait suite à un événement effroyable : guerres, attentats, catastrophes naturelles, agressions, accidents graves. Il peut survenir lors d’un harcèlement psychologique intense au travail ou à la maison.

 

Stress post-traumatique : risques et enjeux sanitaires

 

Le principal risque d’un stress post-traumatique mal pris en charge est le passage à la chronicité : les symptômes physiques et psychiques perdurent inchangés. Cela survient plus souvent chez les personnes déjà fragiles, ayant des antécédents de dépression ou de troubles mentaux.

Peuvent apparaître aussi des troubles phobiques, une anxiété généralisée ou une dépression majeure. Des attitudes revendicatrices jusqu’au délire émergent parfois chez les personnes prédisposées, ou bien un alcoolisme, une toxicomanie.
Les troubles sévères entraînent souvent des tentatives de suicide ; en particulier en milieu professionnel (« suicide en lien avec le travail, juillet 2007 » par l’Institut National de recherche et de sécurité au travail – INRS).

Les syndromes psycho-traumatiques en général ont une prévalence sur une vie entière de 1 à 3% en général (HAS, juin 2007), et de 25 à 30% lors d’une catastrophe naturelle, d’un attentat, voire plus dans les populations à haut risque (déportés) (Pr Jean Cottraux, Les thérapies comportementales et cognitives, 2004).

 

La catastrophe AZF (Toulouse) de 2001 a donné lieu à une surveillance par l’Assurance maladie et l’InVS : près de 5000 personnes ont débuté un traitement psychotrope dans les jours suivant l’explosion alors qu’elles n’en prenaient pas auparavant. Quatre ans après l’explosion, 14% des participants à la cohorte consommaient des anxiolytiques et 10% des médicaments antidépresseurs. Cette consommation d’antidépresseurs est d’autant plus fréquente que les victimes étaient proches de l’explosion (Communiqué conjoint du 19 septembre 2011).

 

Stress post-traumatique : fonctionnements

 

Le stress est la réaction d’adaptation physiologique aux agressions, intriquant étroitement trois composantes : neuro-hormonale, psycho-émotionnelle et comportementale. Cette activation physiologique détermine l’intensité émotionnelle réactionnelle. Un sujet fatigué, qui s’endort, a des émotions très émoussées par rapport à un état éveillé ; elles n’ont rien de commun avec la résilience qui consiste à dépasser les événements graves et les situations tragiques en gardant sa stabilité personnelle.

Au moment du traumatisme, du choc, le système neuro-endocrinien décharge brutalement de  l’adrénaline dont témoigne l’état d’agitation, ou au contraire de la sidération avec tétanisation de l’ensemble du corps. L’élévation du cortisol commence par augmenter les capacités adaptatives des neurones (alerte) mais au bout de quelques heures à ce haut niveau il les paralyse et empêche leur « cicatrisation » rapide.

Le cerveau est débordé émotionnellement par cet événement traumatisant auquel il ne peut donner sens, entraînant souvent des modifications de l’état de conscience et des comportements irrationnels qui normalement s’atténuent dans les heures qui suivent.

 

Stress post-traumatique : symptômes

 

Dans les suites immédiates d’un évènement traumatisant, le sujet est pris de tremblements, d’agitation, d’effroi ; ou bien il est hébété, ne sait plus ce qu’il doit faire et se comporte irrationnellement (par exemple : rester à proximité du danger, refuser les secours…). Ces manifestations immédiates intenses sont nommées la « dissociation péritraumatique » : affliction incontrôlable, anxiété neurovégétative, déréalisation et confusion.

Cette gravité n’est pas fréquente, elle complique 10 à 15% des événements graves, particulièrement chez les proches après un suicide selon le Dr Patrice Louville (consultation de psychotraumatisme, Hôpital Corentin Celton, Issy les Moulineaux), ou lors d’un violent accident de la voie publique, brutal, incontrôlable, même quand il implique peu de gens.

Survient ensuite une phase de déni où le sujet évite toute situation pouvant lui rappeler de près ou de loin l’évènement traumatisant (contournement des lieux, changement de programme télévision si des circonstances similaires sont évoquées…). Puis succède une phase de troubles nerveux avec un état d’alerte permanent, des sueurs, troubles du sommeil, angoisses nocturnes, cauchemars… qui peut évoluer en ruminations, anxiété chronique… Si ces troubles durent plus de trois mois, l’état de stress post-traumatique est qualifié de chronique.

 

Stress posttraumatique – Prévention

Avec quoi ne faut-il pas confondre le stress post-traumatique ?

 

L’état de stress post-traumatique est par définition lié à un événement très traumatisant. Mais parfois cet événement rouvre une faille douloureuse de la personnalité préexistante, expliquant une difficulté à se remettre du traumatisme. Cette histoire personnelle relève d’une investigation psychique bien conduite et d’une prise en charge spécialisée.

Ces différences de personnalités expliquent aussi qu’à traumatisme équivalent les symptômes et les conséquences à terme du traumatisme varient sensiblement d’une personne à l’autre.

 

Y a-t-il une prévention possible du stress post-traumatique ?

 

La seule prévention est d’éviter les situations objectivement dangereuses comme les manifestations violentes, les lieux susceptibles d’être le théâtre d’attentats. Les accidents de la route sont aussi pourvoyeurs de nombreux stress post-traumatiques dont la prévention passe par le respect du code de la route et la vigilance vis-à-vis des autres conducteurs.

Enfin sur le lieu de travail ou dans les familles, surviennent des harcèlements psychologiques voire physiques qui plongent la victime dans un vrai stress post-traumatique aux conséquences parfois dramatiques. Leur prévention passe par la dénonciation précoce ou la mise à distance des agresseurs.

 

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à retenir


Après un psycho-traumatisme, les symptômes (signes) disparaissent progressivement dans la majorité des cas. Leur persistance doit alerter et conduire à une prise en charge spécialisée.

Le stress post-traumatique est consécutif à un événement traumatisant majeur.

Son évolution est variable selon l’importance du traumatisme et la personnalité de la victime. Le psycho-traumatisme lors d’un événement grave brutal, inattendu, dépend du degré d’implication personnelle de la victime, qui peut être seulement symbolique (héros, vedette admirée).

Une prise en charge psychologique précoce réduit les conséquences psychiques à terme, en particulier les décompensations psychiatriques graves, telles une dépression, des phobies, une tentative de suicide…

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