Décollement placentaire : définition

Le placenta est l’organe chargé des échanges entre la mère et l’embryon/fœtus. Ce placenta peut se décoller partiellement de l’utérus, entraînant l’accumulation de sang (on parle d’hématome) entre le placenta et l’utérus. Ce décollement placentaire ou hématome rétroplacentaire (HRP) peut provoquer un accouchement prématuré ou la mort du fœtus. Le décollement placentaire ou hématome rétroplacentaire correspond donc au décollement prématuré d’un placenta normalement inséré (DPPNI).

 

Risques et conséquences du décollement placentaire

Le décollement placentaire est une complication rare de la grossesse : les formes graves touchent cinq grossesses pour 1 000 alors que les formes mineures touchent une grossesse sur 100. Dans les formes graves, la mortalité fœtale est de 30 à 60 %.
Des facteurs de risque sont retrouvés, comme l’hypertension artérielle dite gravidique, c’est-à-dire une augmentation de la pression artérielle pendant la grossesse (40 à 50 % des décollements placentaires), les traumatismes pendant la grossesse (traumatisme abdominal lors d’un accident de circulation, chute…) ou encore le tabagisme ou un terme dépassé.

 

Causes et mécanismes du décollement placentaire

Le décollement du placenta se produit trop tôt avant la naissance et survient donc lors de la grossesse ou pendant le travail. Le placenta est normalement inséré, contrairement au placenta prævia. Le décollement entraîne des saignements et la formation d’un hématome. Les conséquences concernent tant le fœtus (perturbation des échanges fœtomaternels) que la mère (hémorragie, troubles de la coagulation).

Symptômes et signes du décollement placentaire

Le décollement placentaire survient généralement en fin de grossesse (dernier trimestre) et provoque une douleur abdominale brutale, « en coup de poignard », localisée au niveau de l’utérus. Contrairement aux contractions utérines douloureuses, cette douleur est permanente.

Parfois, les symptômes sont proches d’une menace d’accouchement prématuré avec des contractions très douloureuses.
L’hémorragie génitale est le second signe avec une abondance variable ; classiquement, il s’agit de sang noirâtre.
Nausées, vomissements, poussées hypertensives sont également possibles.

 

Décollement placentaire, Prévention

Avec quoi ne faut-il pas confondre ?

Plusieurs causes sont à évoquer devant un saignement au cours du troisième trimestre de la grossesse. Le placenta prævia (placenta inséré trop bas) provoque une hémorragie de sang rouge vif, sans douleur. Les hémorragies peuvent aussi être d’origine locale (col utérin).
La douleur peut également témoigner de causes diverses : coliques néphrétiques, pancréatite aiguë mais aussi appendicite aiguë.

Y a-t-il une prévention possible au décollement placentaire ?

Il existe un traitement préventif des récidives chez les femmes ayant un antécédent de décollement placentaire.
Sinon, le suivi régulier (échographie, tension artérielle, bandelette urinaire…) permet de détecter rapidement un décollement.
Tout traumatisme abdominal est bien sûr à bannir.

 

Décollement placentaire : à quel moment consulter ?

Toute hémorragie du troisième trimestre ou douleur abdominale importante et inhabituelle doit motiver une consultation en urgence en milieu obstétrical. Une prise en charge précoce et adaptée du décollement placentaire permet le plus souvent d’atteindre la fin de la grossesse sans complication.

 

Que fait le médecin ?

Le médecin confirme par l’examen clinique la suspicion d’hématome rétroplacentaire ou décollement du placenta. L’utérus est contracté à la palpation abdominale, avec une hauteur utérine augmentée.

Si un toucher vaginal est réalisé, il retrouve un segment inférieur de l’utérus dur et tendu, avec un col modifié (début du travail).
Des signes de choc hémorragiques sont à rechercher (pâleur, accélération du pouls de la mère…).
L’échographie montre l’hématome et en apprécie le volume approximatif ; elle élimine le diagnostic de placenta prævia et juge de la vitalité du fœtus.

Des prises de sang vont permettre de vérifier la coagulation, la perte sanguine et autres anomalies.
Le traitement est à la fois réanimatoire pour la mère (compensation des pertes de sang, baisse de la tension artérielle si nécessaire) et obstétrical. Une césarienne pratiquée sous anesthésie générale s’impose rapidement si le fœtus est vivant et présente des signes de souffrance. L’accouchement par voie basse est parfois proposé. Après l’accouchement, la révision utérine est systématique et contrôle l’absence de résidus de placentas.

Comment préparer ma prochaine consultation ?

Compte tenu de la gravité potentielle du décollement placentaire, il est indispensable de suivre à la lettre les recommandations, en particulier le repos strict. Signalez toute douleur, tout saignement même minime ou autre symptôme.

 

 

 

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