Le Taigo devient ainsi le cinquième modèle de type SUV de la gamme Volkswagen.


Malgré une gamme déjà très riche en SUV, Volkswagen se dote d’une nouvelle arme de précision: un SUV coupé qui s’efforce de ne pas ressembler à un SUV. Pari réussi?

« Ah, très joli, ça change des SUV », s’enthousiasme un Rider en BMX pendant la séance photo qui accompagne cet essai. Rider en BMX qui ajoute: « C’est bien ce retour aux berlines avec un hayon! C’en est bien une, non? » Le jeune homme a sans doute trouvé la clé du succès futur de ce Volkswagen Taigo: vendu comme un SUV coupé, il a en réalité l’air de s’efforcer à ne pas ressembler à un engin de ce format…

De fait, avec quasiment 40% de parts de marché en Europe, le SUV devient un marché en soi. Avec différents formats, formes de carrosseries et effets de mode. Et pour frapper les esprits, les designers redoublent d’efforts pour essayer de trouver la bonne formule, entre « plutôt crossover », « plutôt berline rehaussée », « plutôt format 4×4″… Et Volkswagen, par sa seule marque, est déjà présent sur tous les styles, avec ses Touareg, Tiguan, T-Cross et T-Roc.

Le Taigo devient ainsi le cinquième modèle de type SUV de la gamme Volkswagen.
Le Taigo devient ainsi le cinquième modèle de type SUV de la gamme Volkswagen. © Antoine Larigaudrie

La grande mode du SUV coupé

Lui manquait LA carrosserie à la mode du moment, le SUV coupé. Lancé par BMW en 2008 avec son X6, cette formule un peu paradoxale (on va rogner sur un espace de chargement qui constituait pourtant un argument-maître de la carrosserie SUV) a mis une dizaine d’année avant de devenir LA mode du moment notamment dans le segment premium, à travers des modèles de plus en plus demandés, comme le GLC Coupé de Mercedes, les déclinaisons Sportback des SUV Audi ou encore le Cayenne Coupé de Porsche.

Le Taigo se distingue par son arrière façon "fastback" qui le fait ainsi entrer dans la catégorie des SUV Coupé.
Le Taigo se distingue par son arrière façon « fastback » qui le fait ainsi entrer dans la catégorie des SUV Coupé. © Antoine Larigaudrie

Mais le marché du SUV est aussi doté des dynamiques générales du marché auto, ce qui marche dans le premium est destiné aussi a de propager dans les segments inférieurs, c’est ainsi par exemple que Renault a décidé de produire l’Arkana, SUV coupé de moyenne gamme, à l’origine uniquement destiné au marché russe. Au vu du jackpot (60.000 véhicules commandés depuis le début d’année, quelques mois seulement après son lancement officiel), tous les constructeurs généralistes commencent à se ruer sur ce produit de niche, qui est sans doute en train de prendre le relais des SUV plus classiques en termes de croissance.

Saveurs brésiliennes

Volkswagen, plutôt que de plancher sur une version coupé de ses produits existants ou de concevoir un modèle entièrement nouveau s’est penché sur sa palette de modèles à l’international et a trouvé le Nivus, produit au Brésil. Son portrait-robot cochait toutes les cases! Moyennant quelques modifications et adaptations, le Taigo reprend les grandes lignes de ce modèle destiné à l’origine uniquement au marché sud-américain.

Une ceinture de caisse plutôt haute, de grandes roues de 18 pouces, mais des lignes fluides, une hauteur de toit plutôt basse (1,5 mètre de hauteur, pas plus), et donc un hayon réellement coupé, avec un volume de chargement qui reste très correct (438 litres, l’équivalent de celui du plus classique T-Roc). Une sorte de grande berline à hayon haute sur pattes, dont le format n’est pas sans rappeler la nouvelle Citroën C4.

S'il est surélevé par rapport à une berline classique, le Taigo reste relativement bas, ne dépassant pas le 1,5 mètre en hauteur.
S’il est surélevé par rapport à une berline classique, le Taigo reste relativement bas, ne dépassant pas le 1,5 mètre en hauteur. © Antoine Larigaudrie

Le bon point: un design vraiment réussi

Un design pour le coup très attrayant, qui innove vraiment dans le segment. On a un engin fluide et plutôt séduisant, au format qui reste compact (4,27 mètres), et qui ne manque pas d’allure, surtout dans cette couleur « Rouge Roi » particulièrement réussie (option à 800 euros, mais qui vaut vraiment le coup). D’entrée de jeu, le Taigo détonne et fait, mine de rien, tourner plus d’une tête dans la rue, au milieu de la multitude des SUV plus classiques et plus « carrés ».

Niveau gamme, ce Taigo est sensé se situer un petit cran en-dessous du T-Cross et surtout du T-Roc, à vocation plus Premium. Pour autant, l’habitacle est vraiment réussi, très sobre mais marqué par des plastiques de qualité (à l’exception des portes et de certains éléments du tableau de bord, plus durs) et une sellerie en tissus aux motifs tartan particulièrement réussie, notamment dans cette finition R-Line.

L'intérieur de notre modèle d'essai, en finition R-Line.
L’intérieur de notre modèle d’essai, en finition R-Line. © Antoine Larigaudrie

Les sièges sont bien confortables malgré une assise relativement ferme, et les places arrières sont très logeables (en tout cas pour deux passagers, la place du milieu étant vraiment très petite).

Les places arrière sont très logeables pour les passagers.
Les places arrière sont très logeables pour les passagers. © Antoine Larigaudrie

Confort et dynamisme

Le grand toit ouvrant apporte beaucoup de lumière, et malgré une garde au toit réduite, on conserve une visibilité latérale et une luminosité assez remarquables. L’infotainment dispose de toutes les sophistications de connectivité du moment et s’avère pratique et bien fait. A noter d’ailleurs que sa qualité sonore est de premier ordre, d’autant que l’insonorisation du Taigo est particulièrement soignée.

Cette version de pointe est équipée d’un moteur 1,5 litres turbo entièrement thermique qui ne manque pas de coffre, couplé à une boîte auto DSG 7 rapport. D’une puissance de 150 chevaux et d’un couple maximal très honorable de 250Nm (disponible plutôt au début du compte-tours), le Taigo est dynamique, d’autant qu’il est très léger comparé aux concurrents du segment, à 1,2 tonne, et amorti confortablement. Par sa praticité et ses performances, il est l’engin idéal offrant le meilleur compromis pour être à l’aise en ville et faire de la route très confortablement.

Notre version d'esai est dotée du moteur 1,5 litres turbo entièrement thermique, couplé à une boîte auto DSG 7 rapport. Il affiche une puissance de 150 chevaux et un couple maximal de 250Nm.
Notre version d’esai est dotée du moteur 1,5 litres turbo entièrement thermique, couplé à une boîte auto DSG 7 rapport. Il affiche une puissance de 150 chevaux et un couple maximal de 250Nm. © Antoine Larigaudrie

Le point noir: un ensemble moteur-boîte décevant

Malgré tout le tableau est loin d’être idyllique. En cause justement, l’ensemble moteur boîte. Cette version 150 chevaux s’avère plutôt gourmande, et l’on a beaucoup de mal à passer sous les 7 litres aux 100 kilomètres même sur des parcours mixtes ville/voies rapides, malgré une consommation WLTP déclarée à 6,2 litres. Du coup, les émissions de CO2 sont un peu élevées à 141g/km, occasionnant un malus de 300 euros. Dommage pour un engin moins lourd que ses concurrents…

Sans compter des réglages de boîte un peu curieux qui provoquent des effets de direction sensibles, quel que soit le mode de conduite choisi (éco, normal ou dynamique). Certes le Taigo n’est qu’une simple traction avant, mais la brusquerie de certains départs donne un effet curieux. On en vient à se demander si la motorisation la plus sage de 95 chevaux ne constituerait pas le meilleur choix…

Quelques détails peuvent être un peu agaçants également, notamment la procédure de débrayage de l’aide du maintien dans la voie, qui se réenclenche automatiquement à chaque nouveau trajet, ou la qualité passable de certains plastiques intérieurs, ou du levier de vitesse automatique un peu daté. Et tiens? I y a un levier de frein à main manuel.

Si le tarif du Taigo débute à 23.380 euros, les options font rapidement s’envoler celui de notre modèle d'essai, à 34.605 euros en version 1.5 TSI R-Line.
Si le tarif du Taigo débute à 23.380 euros, les options font rapidement s’envoler celui de notre modèle d’essai, à 34.605 euros en version 1.5 TSI R-Line. © Antoine Larigaudrie

Succès très prévisible

En résumé, au premier coup d’œil, on sent le succès commercial (confirmé en interne chez Volkswagen, où les premiers chiffres de commandes sont qualifiés de « spectaculaires »). Ce Taigo est vraiment réussi esthétiquement et coche énormément de cases qui lui assurent un avenir commercial brillant. Avec en prime un prix relativement doux, commençant à 23.380 euros (cela dit les options font rapidement s’envoler les tarifs, à 34.605 euros pour le Taigo 1.5 TSI R-Line essayé).

Reste un ensemble moteur-boîte décevant et une consommation un peu élevée. Et fondamentalement, même si l’identité du Taigo est précisément établie au sein de la gamme Volkswagen, et en fait un produit très spécifique, difficile de ne pas imaginer que la bataille va faire rage au sein même de la marque avec les T-Roc et T-Cross. Immanquablement, un modèle va sortir du lot et écraser un peu les autres. Et il y a fort à parier que ce soit le Taigo.



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