Les différentes études scientifiques actuelles estiment que le numérique est responsable de 4% des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial.
Dans cette fourchette, on retrouve bien évidemment l’utilisation des centres de données.
Leurs impacts environnementaux sont dus tout particulièrement à la consommation d’électricité pour l’alimentation et d’eau pour le refroidissement des équipements informatiques. L’impact de la consommation d’énergie sur le territoire est tel qu’il mène parfois à des interdits. Par exemple, la ville de Dublin a annoncé ne plus autoriser la construction de centre de données au moins jusqu’à 2028 par crainte d’une pénurie d’énergie.
Reste que la croissance des implantations de datacenter correspond à une dynamique économique simple : répondre à des besoins et des usages numériques qui ne font qu’augmenter.
Intégrer des clauses environnementales lors du choix d’un prestataire d’hébergement, qui stockera vos données dans un centre de données, permet de s’assurer que des critères environnementaux sont pris en compte. Voici donc 7 conseils pour bien choisir.
1. Le critère PUE
Le PUE (Power Usage Effectiveness) est un indicateur mis au point par le Green Grid. Cet indicateur permet de mesurer l’efficacité énergétique d’un datacenter.
Il est calculé en divisant le total de l’énergie consommée par le datacenter par le total de l’énergie utilisée par les équipements informatiques (serveur, stockage, réseau). Concrètement, plus le PUE d’un datacenter est proche de 1, plus il est performant. Cela signifie que pour 1 Watt consommé par l’informatique, il en faut 1 Watt à l’entrée du datacenter. Évidemment, cela reste un objectif à atteindre.
Sans être un indicateur suffisant pour déterminer l’efficience d’un datacenter, il n’en demeure pas moins un indicateur universellement reconnu.
2. La consommation d’eau doit être mesurée
Un datacenter de taille moyenne engloutit 600.000 mètres cubes par an, soit l’équivalent de 6,5 piscines olympiques chaque jour.
« Les centres de données peuvent utiliser une quantité importante d’eau pour le refroidissement et le contrôle de l’humidité. L’utilisation de sources d’eau à faible intensité énergétique peut réduire la consommation d’énergie effective du centre de données » indique le 2022 Best Practice Guidelines for the EU Code of Conduct on Data Centre Energy Efficiency
Face à cette consommation d’eau, tous les acteurs de datacenter ne sont pas logés à la même enseigne.
Parmi les bonnes pratiques, le document met en avant le fait que le captage et l’utilisation d’eau de pluie et d’eau dite « grise » pour le refroidissement par évaporation peut réduire la consommation globale d’énergie.
La mesure précise de la consommation d’eau par le site doit aussi permettre de mieux gérer et de réduire la consommation globale d’eau.
3. Un refroidissement effectif doit être proposé
Il n’est pas inhabituel que la consommation énergétique du refroidissement représente 40 % de la consommation totale du datacenter. Aussi, un refroidissement effectif devra être mis en place par le prestataire pour limiter l’impact environnemental. Il conviendra de privilégier le free cooling, et de penser liquid cooling en solution alternative. Côté refroidissement actif, c’est la solution de souffle d’air froid qui pourra être privilégiée, à condition de choisir les dernières générations de ces systèmes et un confinement en allées chaudes ou froides.
4. Du matériel informatique standardisé
L’utilisation d’équipements numériques répondant aux standards de l’ASHRAE (American Society of Heating Refrigeration and Air Conditioning Engineers) permet de s’assurer que le matériel supporte en fonctionnement des conditions de température (24 degrés) et d’humidité qui réduisent considérablement les besoins en refroidissement, et donc la consommation d’eau et d’énergie.
5. Un mix énergétique ENR à privilégier
La qualité du mix énergétique utilisé par les datacenter est primordial pour s’assurer de l’impact environnemental. La proportion d’ENR, c’est à dire d’énergies renouvelables dans le mix sera un facteur déterminant pour le choix du prestataire. A défaut de données précises par l’opérateur sur le mix énergétique alimentant le data center, la localisation du prestataire permet de déterminer quel est le mix énergétique, plus ou moins carboné, du pays où il est situé.
Par ailleurs, la distance entre le datacenter et le lieu de consommation des données est aussi important. Plus le datacenter est distant, plus la facture sera importante côté transfert de données.
6. La redondance et la fiabilité ont une incidence énergétique
« Dès lors que les équipements informatiques sont hébergés dans un datacenter, celui-ci dispose par essence d’une infrastructure complexe (onduleurs, batteries, groupes électrogènes,climatisations…) destinée à maximiser le taux de disponibilité des équipements qu’il héberge » indique GreenIT. « La norme TIER définie par l’UPTIME Institute classifie les datacenters de 1 à 4. Les datacenters de type TIER 1 disposent d’une seule chaîne électrique alors que les datacenters de type TIER 4 disposent de 2 chaînes électriques en redondance totale »
Donc ces derniers assurent une disponibilité statistique de 99,995%. Ce type de datacenter suppose une infrastructure plus importante qui augmente logiquement le PUE.
Il est donc plus facile d’avoir un bon PUE avec un faible niveau de TIER, quitte à être moins à cheval sur les niveau de redondance et de fiabilité.
7. Valorisation de la chaleur fatale
La chaleur produite par les équipements informatiques peut être perdue. Mais certains acteurs commencent à réutiliser cette chaleur à des fins de chauffage de bâtiments publics et privés. En France, les datacenters de la ville de Paris chauffent des infrastructures publiques. Des cas d’usage solides existent en Suède et au Danemark de couplage avec des réseaux de chaleur par
exemple. Plusieurs possibilités existent pour récupérer la réutilisation de la chaleur fatale produite mais restent peu développées en France.
Pour aller plus loin
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