pourquoi Caroline Garcia peut prétendre à la couronne dans le tournoi des reines

Un dernier grand rendez-vous pour parachever le retour aux affaires, voilà ce qui attend Caroline Garcia en guise de conclusion de 2022. La joueuse française est dans le Texas, à Fort Worth, pour disputer le Masters, le tournoi des huit meilleures joueuses de l’année, à partir de lundi. La sixième au classement WTA a l’occasion de conforter sa place parmi le gratin mondial, qu’elle a retrouvé en cours de saison. Une embellie qui ne demande qu’à être confirmée sur une telle scène, et pour laquelle les motifs d’espoir sont réels.

Parce que sa deuxième partie de saison est de haut niveau

68 places. C’est le bond en avant réalisé par Caroline Garcia au classement WTA par rapport au début d’année 2022. Perturbée par une blessure au pied, en crise de confiance, la 74e mondiale semblait alors disparaître des radars petit à petit, elle qui fut numéro quatre mondiale en 2017. Et puis un changement de coach et de style de jeu, ou plutôt un retour aux sources vers davantage de prises de risque offensives, ont tout bouleversé. Depuis son titre en double à Roland-Garros avec Kristina Mladenovic en début d’été, « Caro » a surfé sur une dynamique exceptionnelle.

Trois titres à Bad Hombourg, Varsovie, mais surtout dans le WTA 1000 de Cincinnati après être sortie des qualifications, puis demi-finale de l’US Open : en à peine trois mois, la joueuse de 29 ans a retrouvé les hautes sphères de la hiérarchie. Et ce, en proposant un des jeux les plus séduisants du circuit, agressif à souhait et constamment tourné vers l’attaque. Cependant, c’est avec surprise qu’elle a dû accepter le départ de l’entraîneur qui l’a ramenée au sommet, Bertrand Perret. Ce dernier ne s’est pas étendu sur les raisons qui l’ont poussé à quitter un navire qui voguait pourtant à pleine vitesse mais le fait est qu’il laisse sa joueuse orpheline de l’architecte de son renouveau. 

Même sans Perret, la machine Garcia arrive lancée même si elle est un peu revenue sur terre depuis son épopée new-yorkaise, en ne remportant qu’un seul de ses quatre derniers matchs. De quoi lui offrir un peu de fraîcheur avant les joutes texanes.

Parce qu’elle ne fait plus de complexes face aux cadors

Caroline Garcia s’était forgé une solide réputation de coupeuse de tête en début de carrière. Pourtant, entre 2018 et mi-2022, elle n’avait battu qu’une seule joueuse du Top 10 mondial (Karolina Pliskova lors de l’US Open 2020). Une époque désormais lointaine. A Fort Worth, la Française se présente en ayant dominé cette saison quatre des sept autres qualifiées : Iga Swiatek à Varsovie, puis Maria Sakkari, Jessica Pegula et Aryna Sabalenka à Cincinnati sur dur, dans des conditions similaires à celles de Fort Worth.

Garcia est même la seule joueuse en lice dans le Texas à avoir fait tomber la numéro un mondiale Iga Swiatek cette saison. Elle avait signé cet exploit sur les terres de Swiatek, à Varsovie, mais sur terre battue.

Face aux cadors de la WTA, la Française n’a pas à rougir de son bilan : 9 victoires pour 11 défaites, et des succès contre la quasi-totalité de ses possibles adversaires de la huitaine. Seule ombre au tableau, elle reste jusqu’alors fanny contre Ons Jabeur (trois défaites, dont la dernière en demi-finale de l’US Open).

Parce que le Masters ne sourit pas au Top 4 ces dernières années

Ce Masters de fin de saison a longtemps été la chasse gardée des patronnes de la WTA. Martina Navratilova, (huit fois vainqueur en dix ans), Steffi Graff ou dernièrement Serena Williams (cinq titres) : les numéros un mondiales ont souvent fait de ce grand gala de fin d’exercice le point d’exclamation de leur saison triomphale.

Mais depuis le recul de Williams, victorieuse pour la dernière fois en 2014, la tendance s’est nettement inversée. A l’exception d’Ashleigh Barty en 2019, aucune joueuse arrivée avec le matricule de numéro 1 n’est repartie avec le trophée, avec six vainqueurs différentes consécutivement. Et bientôt sept, puisque la tenante du titre Garbiñe Muguruza ne s’est pas qualifiée. Plus largement, ce sont toutes les joueuses du Top 4 qui peinent à se montrer sous leur meilleur jour au Masters. Cinq des six dernières lauréates étaient classées cinquièmes mondiales ou au-delà, la palme revenant à la tête de série numéro 6, synonyme de la moitié des sacres depuis 2015. Sixième, comme le rang de Caroline Garcia pour cette édition 2022…

Parce qu’elle a l’expérience d’un tel rendez-vous

La Lyonnaise ne débarque pas dans le Texas comme la petite nouvelle de la classe. A 29 ans, elle est la doyenne des participantes, et l’une des quatre seules à avoir déjà pris part au Masters. C’était en 2017, année de l’explosion pour Caroline Garcia, auteur d’une folle fin de saison – déjà – avec deux titres coup sur coup à Wuhan puis Pékin fin septembre. Arrivée lancée, une composante souvent essentielle pour ce dernier tournoi de la saison, elle avait fait mieux que se défendre.

Garcia avait terminé en tête de son groupe, battant notamment en route la future gagnante du tournoi, la Danoise Caroline Wozniacki, avant de buter sur Venus Williams en demi-finale, au terme d’un âpre combat de trois sets et 2h30 (6-7, 6-2, 6-3). Ce vécu pourrait être précieux au moment d’aborder ce rendez-vous singulier. « Au Masters, tous les matchs sont au couteau, expliquait-elle à RMC jeudi 27 octobre. Du premier au dernier point, il faut montrer les dents. » Caroline Garcia peut les avoir longues à Fort Worth.

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