Un participant de l'épreuve de Coupe du monde de plongeon extrême à Boston (Etats-Unis), lors d'un entraînement le 3 juin 2022. (CJ GUNTHER / MAXPPP)

La tour Eiffel comme voisine de plongeoir et la Seine en bassin d’arrivée. Pour une épreuve du circuit Red Bull Cliff Diving (soit « le plongeon depuis une falaise »), la toile de fond sera atypique. Paris accueille, vendredi 17 et samedi 18 juin, pour la première fois une étape de la Coupe du monde de la spécialité. Par le passé, en France, les plongeurs s’étaient envolés depuis la tour Saint-Nicolas, dans le port de La Rochelle, et du cap Dramont, à Saint-Raphaël dans le Var. 

Après une première étape à Boston, aux Etats-Unis, le 4 juin, les meilleurs plongeurs et plongeuses de haut vol du monde ont rendez-vous au port Debilly, face à la tour Eiffel. Franceinfo vous en dit plus sur l’événement.

La Ville lumière, un objectif atteint

Installer un plongeoir au-dessus de la Seine : les organisateurs du circuit mondial de plongeon extrême en rêvaient depuis des années. « Nous avons déjà organisé des étapes urbaines, à côté du musée Guggenheim à Bilbao, à Oslo ou Copenhague par exemple. Mais l’aura de Paris est incroyable auprès des plongeurs à l’international. Tout le monde est très impatient », confie Hassan Mouti, ancien plongeur français du circuit et désormais directeur de la compétition.

A Paris, aucun monument assez haut ne permet de plonger directement dans la Seine. Par conséquent, une plateforme a été construite à partir d’échafaudages au niveau du port Debilly, dans le 16e arrondissement de Paris, pour y installer deux plongeoirs : l’un à 27 mètres pour les hommes, l’autre à 20 mètres pour les femmes. Conformément à la réglementation, les participants atterriront dans un espace profond d’un peu plus de cinq mètres. 

Après Paris, les prochaines épreuves sont programmées à Copenhague (Danemark), Oslo (Norvège), Mostar (Bosnie-Herzégovine), Sisikon (Suisse) et Polignano a Mare (Italie). 

Une chute à près de 80 km/h

En sautant de 27 mètres, les plongeurs touchent l’eau à près de 80 km/h, moins de trois secondes après leur envol. Les plongeuses parcourent les 20 mètres en moins de deux secondes à 60 km/h. Pour assurer leur sécurité, quatre personnes se trouvent dans l’eau (trois en apnée et un plongeur avec une bouteille).

Un participant de l'épreuve de Coupe du monde de plongeon extrême à Boston (Etats-Unis), lors d'un entraînement le 3 juin 2022. (CJ GUNTHER / MAXPPP)

« C’est l’un des sports extrêmes les plus dangereux car on ne porte pas de casque ou de gilet. Les risques sont multiples et similaires à ceux d’un accident de moto », détaille Hassan Mouti. Lui-même a dû se retirer des plongeoirs après un grave accident en compétition. Selon le directeur des épreuves, les incidents restent rares : « L’an passé, il n’y en a eu qu’un seul, et il était mineur. »

Pour limiter les risques inutiles, les règles sont strictes. Un athlète peut présenter une combinaison qu’il n’a jamais réalisée en compétition à l’unique condition d’obtenir l’accord du directeur de l’épreuve et du juge référent. « On connaît les plongeurs et ce qu’ils sont capables de faire. Donc on va discuter avec la personne, chercher à savoir comment elle a préparé la figure, regarder des vidéos de l’entraînement. On peut lui demander de la réaliser devant nous pour la valider ou non », précise Hassan Mouti. « On ne veut pas limiter l’évolution de notre sport, mais contrôler la prise de risques. »

Le champion en titre à domicile

La légende du plongeon extrême, Gary Hunt, est française. D’origine britannique, le plongeur aux cheveux longs possède un passeport tricolore depuis 2018, après une décennie passée dans l’Hexagone. Il plongera ce week-end à domicile, lui qui partage ses entraînements entre la piscine de l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep), située dans le bois de Vincennes, et celle de Montreuil. 

Présent sur le circuit depuis sa création, en 2009, Gary Hunt cumule le record du nombre de titres remportés (huit) et de victoires (39). Chez les femmes, l’Australienne Rhiannan Iffland (30 ans) domine les débats. Au total, 24 athlètes (12 femmes et 12 hommes) évolueront à Paris, les huit meilleurs mondiaux dans les deux catégories, membres permanents du circuit, et huit invités sélectionnés par Hassan Mouti. Tous repartiront avec une prime, de 8 000 euros pour le vainqueur à 1 000 euros pour le dernier. « Tous ceux qui sautent prennent des risques, donc tous doivent être récompensés », explique le directeur de la compétition.

Un événement gratuit

La compétition est ouverte gratuitement au public, qui pourra admirer le spectacle depuis la zone de l’événement ou ses abords. Des écrans géants seront également installés. L’épreuve débute vendredi, avec l’échauffement de 14h15 à 15h25.  Chaque athlète réalisera ensuite deux plongeons (simple et intermédiaire) entre 15h30 et 17h30. 

Samedi, l’échauffement sera lancé à 13h45 et les deux derniers rounds (avec des plongeons plus difficiles) se tiendront à partir de 15 heures pour s’achever vers 17h20. La cérémonie de remise des prix sera organisée juste après la compétition.

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