Dix mois après les Jeux olympiques de Tokyo, l’équipe de France de natation replonge dans le grand bassin. Au total, 21 Bleus (14 nageurs et 7 nageuses) prendront part aux championnats du monde dans la Duna Arena de Budapest, du samedi 18 au 25 juin. L’effectif est bien plus important que lors des précédentes éditions. Les nageurs tricolores étaient 11 à Gwangju (Corée du Sud) en 2019, et seulement neuf à Budapest en 2017.
Après le relatif échec des JO de Tokyo, avec une seule médaille conquise, la natation française semble en voie de reconstruction. Elle peut légitimement ambitionner de dépasser le bilan de Gwangju (deux médailles de bronze).
Photo de famille !
Les Championnats de France de #natation à Limoges ont permis de sélectionner les ultimes membres de l’Equipe de France, désormais au complet.
Prochaine étape : les Championnats du Monde à Budapest du 18 juin au 3 juillet !#FFNLimoges2022 @FFNatation pic.twitter.com/L3duel8Rc9— CIC (@cic) April 12, 2022
La France arrive en Hongrie avec une équipe composée à la fois de nageurs d’expérience et de jeunes prometteurs. Si certaines têtes d’affiche internationales manquent à l’appel (les Australiennes Ariarne Titmus et Emma McKeon, ou encore le Britannique Duncan Scott), les Bleus auront tout de même fort à faire pour monter sur le podium. Revue d’effectif des espoirs de médailles tricolores sur les bords du Danube.
Florent Manaudou, l’atout expérience
Capitaine de l’équipe de France aux côtés de Mélanie Henique, le vice-champion olympique en titre du 50 mètres nage libre tentera à Budapest d’aller chercher une première médaille aux Mondiaux en grand bassin depuis 2015 à Kazan (Russie). Le sprinteur avait alors réalisé un doublé en or sur 50 mètres (libre et papillon) dans des temps qui constituent toujours ses meilleures références.
A Budapest, Florent Manaudou sera aligné lors de ces deux épreuves. L’Américain Caeleb Dressel, qui l’a devancé à Tokyo, en fera de même.
Cette année, le Français a nagé au niveau de ses chronos de 2021 sur le 50 mètres papillon, mais est resté loin de ses meilleurs temps sur cette distance en nage libre. Aux championnats de France, début avril, le licencié du CN Marseille, qui s’entraîne désormais à Antibes, a dû renoncer au 50 mètres nage libre après s’être blessé en décrochant la médaille de bronze du 50 mètres brasse.
Marie Wattel, pour une première
A 25 ans, Marie Wattel va monter sur les plots de ses troisièmes championnats du monde en grand bassin. Passée à trois centièmes du podium en 2019 à Gwangju sur 50 mètres papillon, la Française rêve de décrocher sa première médaille individuelle au niveau mondial, une récompense qui confirmerait sa progression régulière. Pour préparer Paris 2024, Marie Wattel a quitté Loughborough (Angleterre), où elle s’est entraînée pendant cinq ans, pour rejoindre Marseille.
A Budapest, la championne d’Europe en titre du 100 mètres papillon (et médaille d’argent sur la distance en nage libre) s’est concocté un programme copieux. Elle prendra part à quatre épreuves : 50 et 100 mètres nage libre, ainsi que 50 et 100 mètres papillon.
Léon Marchand, le grand espoir
Le duo Léon Marchand-Bob Bowman ne manquera pas d’attirer les caméras. Pour ses débuts à l’université d’Etat de l’Arizona, le protégé de l’ancien entraîneur de Michael Phelps a fait forte impression en étant élu « nageur de l’année », récompense rarement accordée à un étudiant de première année. Le Toulousain a notamment battu le record du 200 yards 4 nages, auparavant détenu par un certain Caeleb Dressel. Le nageur de 20 ans a confirmé à San Antonio (Texas), où il a validé les minimas pour les Mondiaux de Budapest en s’offrant au passage le record de France du 200 mètres 4 nages.
La France se découvre Léon Marchand, un nageur susceptible de dominer mondialement. Le nageur n’a que 19 ans et fait les gros titres depuis qu’il bat les records aux États-Unis. Un certain Michael Phelps le félicite même sur les réseaux sociaux. #TLS #ToutLeSport pic.twitter.com/Ry5IlJFUog
— francetvsport (@francetvsport) June 15, 2022
Polyvalent, le Tricolore s’alignera sur trois épreuves à Budapest : 200 mètres papillon, 200 mètres 4 nages et 400 mètres 4 nages. Sur cette dernière distance, Léon Marchand avait surpris à Tokyo en touchant le mur en sixième position.
Maxime Grousset, l’outsider
Avec sa quatrième place à Tokyo dans un 100 mètres nage libre survolé par Caeleb Dressel et l’Australien Kyle Chalmers, Maxime Grousset fait figure de sérieux outsider à Budapest. Pour preuve, le Néo-Calédonien de 23 ans pointe au sixième rang mondial des meilleures performances de la saison sur la distance, grâce à ses 48″03 réalisés aux championnats de France à Limoges, pourtant loin de son chrono claqué à Tokyo (47″52). En Hongrie, le nageur de l’Insep prendra également le départ du 50 mètres nage libre et du 50 mètres papillon.
Yohann Ndoye Brouard et Mewen Tomac, pour prendre la relève
Avec les jeunes Mewen Tomac (20 ans) et Yohann Ndoye Brouard (21 ans), la France tiendrait-elle là les dignes successeurs du duo Camille Lacourt-Jérémy Stravius ? Les dossistes ont tous deux connu leur première cape en équipe de France en 2019, aux championnats d’Europe en petit bassin à Glasgow (Royaume-Uni). Trois ans plus tard, les deux pourront créer la surprise s’ils retranchent une poignée de dixièmes à leurs records.
Licencié aux Dauphins d’Annecy, Yohann Ndoye Brouard garde un bon souvenir de Budapest, où il avait décroché, il y a un an, le bronze sur 100 mètres dos aux championnats d’Europe en grand bassin. Une course que Mewen Tomac avait bouclée à la cinquième place.
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