Contrairement au gazole, le prix de l’essence a fortement augmenté depuis le début de l’année. Hausse du pétrole brut, contexte international… Explications de cette flambée à la pompe.
Des prix à la pompe qui se rapprochent de nouveau des 2 euros le litre, c’est une réalité dans les stations-service en cette fin de mois avril.
Une hausse bien plus importante pour l’essence
Surtout pour l’essence, avec un sans-plomb 95 E10 à 1,9042 en moyenne en France en cette fin de mois avril, soit une hausse de 13,27 centimes (+7,5%) depuis le 5 janvier.
Pour le gazole, qui reste de loin le carburant le plus consommé en France, la hausse reste bien plus limitée. A 1,7521 euro le litre au dernier relevé du 26 avril, on est à 2,43 centimes de plus que début janvier (+1,41%).
Pétrole brut et taux de change
Mais comment expliquer cette hausse des prix des carburants et en particulier de l’essence?
« Si on compare la situation avec début janvier, le baril de pétrole a pris 9 dollars, de 79 à 88 dollars, cela explique 6 centimes de la hausse de prix à la pompe », explique Olivier Gantois, président de l’Ufip Énergies et Mobilités, le syndicat professionnel des entreprises de ce secteur.
Il faut ajouter l’évolution défavorable du taux de change euro-dollar. Un renchérissement de la monnaie américaine, utilisée pour le paiement des barils, entraine une hausse mécanique du prix du pétrole payé en Europe et donc, au final, du tarif en station. Un effet change qui explique 1 centime de la hausse depuis le début de l’année d’après le représentant de l’Ufip.
Des effets de saisonnalité
La hausse supplémentaire s’explique par les effets de saisonnalité:
« La hausse des prix s’est accéléré ces dernières semaines, avec le début de la ‘driving season’ aux Etats-Unis, on consomme davantage de carburants pour les activités de loisirs », détaille Olivier Gantois.
Sur un tel marché, qui roule principalement à l’essence, la hausse de la demande a ainsi une influence notable sur le prix des carburants en Europe.
La hausse, plus tôt dans l’anné du gazole (avec un pic à 1,82 euro le litre le 16 février), s’expliquait aussi par cet effet demande poncutelle forte.
« C’est un produit assez proche du fioul domestique, qui connait logiquement un pic de consommation pendant l’hiver », commente Olivier Gantois.
Une offre limitée par les pays producteurs
Au-delà de ces effets, la demande mondiale continue de progresser, tirée par la croissance économique en Asie.
« L’agence internationale de l’énergie estime qu’on va consommer en moyenne 1 million de barils en plus par jour cette année, de 103 millions chaque jour fin 2023, à 140 à fin 2024. »
Autre élement: une offre limitée, en particulier par les pays de l’Opep+, afin de soutenir les cours, ce qui contribue au maintien de prix élevés à la pompe.
Il faut aussi ajouter le contexte de la guerre entre la Russie et l’Ukraine:
« Le boycott européen sur le pétrole russe ne joue pas directement sur la demande et donc sur les cours mais cela provoque une certaine nervosité des marchés », précise Olivier Gantois.
Quelle évolution les prochains mois?
Si l’évolution des prix reste (malheureusement) impossible à prévoir, le représentant de l’Ufip se risque tout de même à un pronostic:
« Comme les prix du pétrole restent relativement stables depuis 1 an et demi, avec un cours du brut entre 75 et 90 dollars depuis fin 2022, on devrait rester sur des tarifs stables ces prochains mois. »
Si les prix moyens restent à des niveaux élevés en ce moment, on constate toujours d’importants écarts entre les stations. Notre moteur de recherche vous permet ainsi de trouver la station la moins chère de votre département ou près de chez vous.
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