Les fortes averses de ces dernières semaines ne suffisent pas à remplir les nappes phréatiques dans certaines régions. Car après des périodes de sécheresse, les sols absorbent l’eau avec difficulté.
Une recharge qui prend du temps. Après l’épisode de sécheresse important connu cet été, et même les mois précédents, les nappes phréatiques montrent encore un déficit important, malgré les fortes pluies tombées ces dernières semaines. En cause notamment, des sols trop secs qui n’absorbent pas suffisamment l’eau.
« Le niveau (d’eau) devrait être bien plus haut »
À Saint-Jean-de-Fos, dans l’Hérault, l’eau est enfin réapparue à plus de 100 mètres de profondeur dans la grotte de Clamouse, appréciée des férues de spéléologie et depuis laquelle on peut observer la nappe phréatique alimentant les alentours. Une bonne nouvelle directement liée aux fortes averses qu’a connues la région ces derniers temps.
Mais si le niveau de l’eau est bien remonté dans la nappe, les experts restent inquiets. « Malgré les 30mm d’eau qu’on a eus sur une période de deux mois et demi, ce n’est pas suffisant pour recharger ce niveau (d’eau) qui devrait être bien plus haut », assure à BFMTV le directeur technique de la grotte de Clamouse Sandro Casagrande.
« Je devrais avoir de l’eau au niveau de mon buste », clame le spéléologue, les pieds pourtant bien au sec dans la grotte.
Une eau qui met du temps à entrer en profondeur
En cette mi-novembre, de trop nombreuses nappes phréatiques restent bien en dessous des normales de saison, notamment dans la vallée du Rhône et autour de la Méditerranée.
En cause principalement, le manque de pluies, mais aussi parfois le type de sol et sa capacité à absorber l’eau.
« Si jamais je verse un peu d’eau sur un millefeuille par exemple, très rapidement je vais humidifier les premières tranches, par contre si je veux humidifier la toute dernière tranche, il va falloir que j’attende longtemps avant que l’eau ne descende tout en bas », explique à BFMTV Jean Luchier, hydrogéologue chez Imageau.
Entre crues et niveau insuffisant
La situation est contrastée dans le pays. Dans le Nord et l’Ouest, les niveaux sont supérieurs aux normales de saison, mais les experts appellent à la prudence et rappellent que la situation est évolutive.
« Ce qu’il faut, c’est qu’il continue de pleuvoir ponctuellement pour garantir des niveaux toujours hauts et maintenir ces niveaux au-dessus des normales », indique à BFMTV l’hydrogéologue au BRGM Violaine Bault.
Dans le Pas-de-Calais, les pluies ne manquent pas, au point d’avoir fait déborder les nappes phréatiques, aggravant les crues dans le département. Ces trente derniers jours, l’Hexagone a connu des pluies record, avec 237,3mm d’averses cumulées entre le 18 octobre et le 16 novembre, selon Météo France.
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