« 2023 a représenté l’été le plus chaud dans l’hémisphère nord extra-tropical sur les dernières 2.000 années », écrivent ce mardi 14 mai dans la revue Nature des scientifiques qui ont reconstitué les températures du passé pour les mois de juin à août.
L’année 2023, la plus chaude jamais enregistrée dans le monde, a encore battu un nouveau record: les scientifiques ont pu établir que l’été dans l’hémisphère nord a été le plus chaud en 2.000 ans, selon une étude publiée ce mardi 14 mai.
« Nous ne devrions pas être surpris », a dit Jan Esper, professeur de climatologie à l’université Gutenberg de Mayence, en Allemagne, et auteur principal de l’étude. « Pour moi, c’est seulement la continuation de ce que nous avons commencé en relâchant des gaz à effet de serre », avec l’utilisation massive des énergies fossiles depuis l’ère industrielle, souligne-t-il.
Pour cette étude, les scientifiques ont utilisé des données issues des cernes des arbres pour estimer les températures avant qu’elles ne soient relevées par des instruments de mesure, avant 1850 et jusqu’en l’an 1 de notre ère.
Un record depuis l’an 246
L’analyse des cernes de croissance (les anneaux concentriques qui se dessinent au fil du temps au coeur de l’arbre) permet en effet de reconstituer avec précision les anciennes conditions climatiques, selon une discipline appelée dendrochronologie.
Il en ressort que la période estivale de 2023 a été au moins 0,5°C plus chaude que l’été de l’an 246, le plus chaud de cette période avant les relevés instrumentaux.
Ce chiffre tient compte d’une certaine marge d’incertitude pour les données du passé. Sans elle, l’été 2023 serait même 1,19°C plus chaud que celui de 246.
L’écart avec le passé se creuse encore plus si l’on considère les années les plus froides, soulignant l’aspect exceptionnel du réchauffement récent. Ainsi, l’été 2023 a été quasiment 4°C plus chaud que l’été de l’an 536, lorsque les températures ont plongé en raison d’une éruption volcanique.
Des étés plus chauds ont également des conséquences sur la santé: dans une autre étude publiée ce mardi 14 mai dans le journal Nature Communications, les chercheurs ont établi que des dizaines de millions de personnes de plus de 69 ans seront exposées à des journées de chaleur extrême dangereuse pour leur santé d’ici à 2050.
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