Valence a installé des barrières pour dissuader les automobilistes d’utiliser les raccourcis proposés par les appli de navigation. De nombreuses villes tentent de lutter contre l’invasion de véhicules sur les petites routes.
Pour les automobilistes, les navigateurs GPS sont devenus indispensables. Grâce à Waze, TomTom, Google Maps ou Apple Maps, ils évitent les bouchons et sont informés en temps réel sur l’état du trafic. En cas de forte affluence sur une autoroute, une nationale ou une voie rapide, ces logiciels proposent d’emprunter de petites routes.
Pour les riverains, ces navigateurs ont transformé leur quotidien tranquille en véritable cauchemar aux heures de pointe, à chaque grand week-end et en période de congés. Des voies, autrefois peu fréquentées, sont envahies d’un flot de véhicules. Ces routes sont inadaptées à une telle affluence qui provoque nuisances et insécurité.
Chaînes et barrières anti-GPS
À Valence, sur le plateau de Lautagne dans la Drôme, les riverains n’en peuvent plus. Il y a deux ans, pour le week-end de l’Ascension, un comptage a permis de constater que le flux de véhicules avait augmenté de 375%, rappelle le Dauphiné. Cette voie était inadapté à un tel trafic d’autant qu’une partie est un chemin de terre.
L’an dernier, le maire de Valence, Nicolas Daragon a donc pris un arrêté radical. Pour dissuader de prendre ce raccourci, il a fait installer des barrières fixées avec des chaînes à l’entrée de ces voies au moment les plus denses de la journée.
Ces barrières ont été abaissées ce mardi dès 19 heures et le seront jusqu’à dimanche soir, fin de ce grand week-end des 8 et 9 mai. Seuls les riverains et les salariés qui travaillent sur cette zone peuvent y accéder en faisant un léger détour.
« Cette décision permet de limiter l’utilisation de voiries non adaptées lors des grands départs sur l’A7 et sur l’A49 », explique la mairie de Valence.
Si la mesure est drastique, elle a l’avantage d’être aussi ferme que celle prise à Lieusaint, en Seine-et-Marne. Le maire de cette commune a fait installer six feux tricolores pour « décourager » les automobilistes déroutés par Waze.
Tromper l’algorithme
Dans d’autres régions, les riverains se débrouillent comme ils le peuvent pour dissuader les automobilistes d’emprunter les raccourcis qui passent près de chez eux. Excédés, des habitants vont jusqu’à tenter de tromper l’algorithme des applis. Ils indiquent des contrôles de police ou des bouchons imaginaires. La ficelle est parfois trop grosse et cette technique ne fonctionne pas très longtemps.
Parfois, les raccourcis des applis deviennent un cauchemar pour ceux qui les suivent. En 2022, à Oloron-Sainte-Marie, l’itinéraire proposé par Waze faisait passer voitures et camions par une petite rue en travaux provoquant des bouchons en plein centre ville.
Même situation à Cornebarrieu (Haute-Garonne) sur le chemin d’Uliet, une petite voie créée au XIXème siècle pour permettre aux agriculteurs d’accéder à leurs champs, comme le rapportait La Dépêche dans un article publié en 2018. Ce passage agricole était devenu une alternative à la nationale 224 où des poids lourd se sont embourbés. Parmi les solutions proposées à l’époque, transformer ce chemin en impasse. Apparemment, cette idée n’a finalement pas été retenue.
Le problème ne se limite pas à la France. Aux États-Unis, la ville de Leonia, dans le New Jersey, a décidé de limiter la circulation dans certaines rues aux résidents le matin, de 6h à 10h, et en fin de journée, de 16h à 21h. Un itinéraire bis qu’avaient l’habitude d’emprunter de nombreux automobilistes qui travaillent à New York.
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