Ulcère gastrique : définition
L’ulcère gastrique ou plus largement l’ulcère gastroduodénal correspond à une plaie située au niveau de l’estomac (gastrique) et/ou du duodénum (début de l’intestin).
L’ulcère gastrique peut être chronique, le plus souvent lié à une bactérie appelée Helicobacter pylori, ou aigu suite à la prise de médicaments antiinflammatoires par exemple. La Maladies ulcéreuse évolue le plus souvent par poussées qui peuvent se compliquer d’une perforation et d’une hémorragie digestive. L’ulcère gastrique peut parfois dégénérer en cancer gastrique.
Risques et origines de l’ulcère gastrique
L’ulcère gastrique est quatre fois plus rare que l’ulcère duodénal. Le nombre de nouveaux cas d’ulcère duodénal est d’environ 60 000 à 80 000 par an en France, soit 0,2 % de la population. Les hommes sont plus atteints que les femmes et l’ulcère est plus fréquent entre 50 et 70 ans. En cas de prise d’antiinflammatoires, le risque d’ulcère gastrique est de 5 % en cas de prise courte et 30 % en cas de prise prolongée.
Causes et mécanismes de l’ulcère gastrique
L’ulcère correspond à une plaie ou perte de substance de la muqueuse qui tapisse l’estomac ou le duodénum. Dans 90 % des cas, cette érosion est liée à une bactérie, Helicobacter pylori (HP) ; son éradication grâce aux antibiotiques réduit considérablement les récidives ulcéreuses. Cette bactérie ne pénètre pas dans les cellules de l’estomac mais crée une inflammation locale et chronique.
En cas d’ulcère gastrique lié aux médicaments, il s’agit d’une augmentation de l’acidité gastrique.
Symptômes et signes de l’ulcère gastrique
La douleur est le principal symptôme avec des brûlures lancinantes, qui remontent du creux de l’estomac jusque derrière la poitrine. Ces signes surviennent le plus souvent la nuit, le matin ou à jeun.
Au contraire, les symptômes sont calmés et rythmées par les repas avec une sensation de réplétion après les repas.
Des nausées, des vomissements ou des crampes d’estomac sont possibles, pouvant conduire à un manque d’appétit.
Au stade de complication, une hémorragie digestive peut se produire avec des vomissements sanglants (hématémèse) et/ou des selles très noires et malodorantes (mélénas de sang digéré).
Ulcère gastrique – Prévention
Avec quoi ne faut-il pas confondre ?
La douleur ne doit pas être confondue avec une douleur thoracique de cause cardiaque ou pulmonaire. Parfois, la douleur de l’ulcère est très proche d’une douleur d’angine de poitrine et seul un électrocardiogramme peut faire le diagnostic.
Du côté des douleurs « digestives », la gastrite chronique est une simple inflammation/irritation de l’estomac sans véritable ulcère. Exceptionnellement, il peut s’agir d’un cancer.
L’ulcère iatrogène (lié aux médicaments) est une forme particulière d’ulcère gastrique. Il survient après la prise d’antiinflammatoires non stéroïdiens (AINS) et peut entraîner une hémorragie digestive.
Y a-t-il une prévention possible ?
Certains facteurs sont aggravants de l’ulcère gastrique. Il faut donc éviter la consommation d’aspirine et d’antiinflammatoires, le stress, le tabac, les excitants (thé, café, alcool) et les aliments trop gras.
Sel et épices doivent être consommés avec modération et mieux vaut faire cinq repas légers plutôt que trois repas copieux.
En cas de nécessité de traitement antiinflammatoire, certains médicaments de cette classe exposent moins au risque d’ulcère gastrique ; de plus, ils pourront vous être prescrits en association avec des protecteurs gastriques.
Ulcère gastrique – Préparer sa consultation
À quel moment consulter ?
Des douleurs chroniques rythmées par les repas sont désagréables et doivent conduire à une consultation pour poser le diagnostic d’ulcère.
En cas d’hémorragie digestive (sang noir dans les selles, vomissement sanglant…), il convient d’appeler le SAMU Centre 15 car l’hémorragie peut s’aggraver très rapidement.
Que fait le médecin ?
L’interrogatoire du médecin recherchera le rythme des douleurs (à jeun, calmées par les repas, aggravées par les épices ou les excitants…) et les antécédents (maladies rhumatismales avec prise d’AINS…). Outre l’examen clinique habituel, un toucher rectal permettra de vérifier l’absence de saignement dans les selles.
Cependant, seule la fibroscopie œsogastroduodénale pratiquée par un gastroentérologue pose le diagnostic ; elle offre la possibilité de visualiser les lésions et de pratiquer des prélèvements ou biopsies pour éliminer un cancer. Les biopsies sont systématiques aussi pour rechercher Helicobacter pylori (HP).
Le traitement vise à cicatriser l’ulcère en réduisant la sécrétion d’acide gastrique et en éradiquant HP. Cette éradication repose sur les antibiotiques pendant sept jours. Un contrôle de la cicatrisation (fibroscopie, test indirect) est parfois proposé.
Comment préparer ma prochaine consultation ?
Les médicaments prescrits doivent être pris régulièrement et pendant la durée conseillée, sous peine d’une éradication incomplète. De même, les examens de contrôle sont importants pour vérifier leur efficacité ; ne les négligez pas.
En cas de douleurs brutales, de selles noires, de sang dans les selles ou de vomissements sanglants, consultez en urgence.
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à retenir
L’ulcère gastroduodénal est une pathologie liée à une bactérie, Helicobacter pylori. Le traitement repose non seulement sur la réduction de l’acidité gastrique, mais aussi sur l’éradication de cette bactérie par des antibiotiques.