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Troubles musculo-squelettiques : Définition

  Les troubles musculo-squelettiques (TMS) regroupent un ensemble d’affections souvent liés à des mouvements de surmenage, traumatismes répétés, qui touchent les articulations et/ou muscles et tendons, et parfois nerfs,  des membres et de la colonne vertébrale. Le cou, les épaules, les poignets et les doigts, ainsi que le dos sont les plus fréquemment atteints. Le trouble le plus connu est le syndrome du canal carpien (compression du nerf commandant les trois premiers doigts à l’intérieur du canal carpien, au niveau du poignet). En France, les troubles musculo-squelettiques sont reconnus comme maladies professionnelles indemnisées, et partie intégrante du plan national Santé au travail ; ce qui explique l’impression qu’ils ne surviennent qu’en milieu professionnel. Cependant, leur origine peut être extra-professionnelle : le sport (par exemple l’épicondylite du joueur de tennis, ou tennis-elbow) le bricolage, le jardinage, etc.  

Troubles musculo-squelettiques : facteurs de risques

  Les facteurs de risque sont d’abord biomécaniques et cumulatifs à long terme : mouvements de surmenage, exécutés en force, répétitifs ou statiques, gestes non ergonomiques, traumatismes répétitifs. Le travail dans le froid ou dans l’humidité aggrave ces situations. Les facteurs psychosociaux pèsent lourd car ils modifient l’équilibre postural et musculaire, et majorent la fatigue par tension permanente au travail et/ou au domicile : stress, manque de reconnaissance du salarié, etc.  

Les enjeux sanitaires des troubles musculo-squelettiques (ou TMS)

  Les troubles musculo-squelettiques engendrent des coûts de soins directs pour la personne, et indirects pour la société et l’employeur : arrêts de travail, perte de la compétence du salarié durant l’arrêt, nécessité de le remplacer. Les demandes d’indemnisation pour TMS augmentent d’année en année dans la plupart des pays industrialisés. Ils représentent actuellement en France 76% des maladies professionnelles indemnisées selon l’InVS (2010). Pour l’Assurance Maladie, les indemnisations des TMS au titre des maladies professionnelles dépassent les 40.000 cas en 2008 (régimes général et agricole confondus). Le programme national de surveillance épidémiologique des TMS s’inscrit dans les priorités du précédent Plan santé au travail (2005-2009) du ministère de l’Emploi, du Travail et de la Cohésion sociale, à savoir : 1) réduire de 20 % le nombre de travailleurs soumis à des contraintes articulaires plus de 20 heures par semaine par rapport à la prévalence estimée à partir de l’enquête SUMER 2003 ; 2) réduire de 20 % à l’horizon 2009 le nombre de TMS déclarés, dont un préalable est l’amélioration de la surveillance épidémiologique des TMS. Le Plan national Santé au travail 2010-2014 prolonge ces actions et l’intègre à la stratégie communautaire européenne.  

Troubles musculosquelettiques – Prévention

Quelles sont les circonstances déclenchantes des TMS ?

  Il faut les rechercher dans les conditions de travail en entreprise, que ce soit dans l’organisation du travail (cadences trop soutenues, contraintes de temps, travail peu varié, vibrations), l’ambiance de travail (travail dans le froid ou dans l’humidité), la pression psychologique (hiérarchie brutale). Ce sont aussi les loisirs (intensité de l’entraînement sportif par exemple) et les activités de bricolage incessantes (réfection ou construction d’une maison, par exemple).  

Comment se manifestent les troubles musculo-squelettiques ?

Le principal signe est la douleur, qu’elle siège à l’endroit de la lésion musculo-articulaire ou à distance. Typiquement, cette douleur est déclenchée en quelques heures par le mouvement pathogène (responsable de la lésion), puis entretenue par ce geste. Notion essentielle : elle cesse en période de repos du geste traumatisant. La gêne fonctionnelle accompagne pratiquement toujours la douleur : certains mouvements sont limités, voire impossibles à réaliser. Les troubles de la sensibilité, liés à des compressions nerveuses, peuvent engendrer une maladresse plus ou moins prononcée, qui retentit sur la productivité et surtout sur la sécurité au poste de travail. 

Avec quoi ne faut-il pas confondre un TMS ?

  Le diagnostic de TMS est assez facile pour le médecin et même le malade ; mais il est plus difficile d’identifier le travail comme cause de la maladie. Point essentiel puisque : – d’une part, car si le travail est responsable, le patient peut bénéficier d’une prise en charge à 100% dans le cadre des maladies professionnelles ; – d’autre part, il ne suffit pas de traiter les symptômes pour que la maladie disparaisse. La modification de l’environnement professionnel peut être nécessaire. Un TMS mal géré peut aboutir à un changement d’emploi, une reconversion forcée.  

Y a-t-il une prévention possible des troubles musculo-squelettiques ?

  La meilleure prévention primaire passe par une action en amont dans les entreprises, c’est-à-dire dès la conception du poste de travail, afin de le rendre le plus ergonomique possible. Les entreprises ont d’ailleurs l’obligation de faire une évaluation annuelle des risques dans l’entreprise avec le CHSCT, transcrite dans le « document unique » qui sert de base à la stratégie de prévention.  

Troubles musculo-squelettiques – Préparer sa consultation

A quel moment consulter le médecin ?

  La prise en charge initiale est réalisée par le médecin généraliste, qui explique également les formalités de prise en charge de l’affection au titre d’une maladie professionnelle. Mais c’est le travailleur qui fait les démarches auprès de l’Assurance Maladie. L’avis du médecin du travail s’avère souvent utile pour établir la relation de cause à effet entre la profession et la pathologie. Son expertise est également utile en amont, lorsqu’il identifie des conditions de travail délétères ou que les salariés manifestent des troubles semblables. Le Comité Hygiène Sécurité et Conditions de Travail (CHSCT) de l’entreprise est aussi à interpeller, car il est en charge officielle de la protection de la santé des travailleurs.  

Comment préparer la consultation avec le médecin ?

  Toujours rappeler sa profession et ses conditions de travail : gestes accomplis, emploi du temps, conditions physiques et psychologiques de travail. C’est l’élément de base qui permet d’établir ou non une relation entre l’exercice professionnel et le TMS.  

Que fait le médecin ?

  Après un examen soigneux, et la confirmation du diagnostic probable, l’articulation touchée ou le membre sont mis temporairement au repos. Le médecin rédige en général un arrêt de travail, afin de soustraire temporairement le malade au risque professionnel. L’évolution au repos confirme (ou pas) le lien du TMS avec l’emploi, et évite l’aggravation, la pérennisation et la récidive de la pathologie à la reprise du travail.   Des anti-inflammatoires, voire des infiltrations de corticoïdes, sont prescrits pour limiter la douleur et éviter le passage à la chronicité de l’inflammation locale. Dans certains cas, une chirurgie est envisageable (notamment en cas de syndrome du canal carpien).   Parallèlement le patient atteint d’un TMS professionnel doit prévenir son médecin du travail s’il ne l’a pas déjà fait.   Le médecin du travail se rend si besoin sur les lieux du travail pour faire l’analyse critique du poste de travail et suggérer à l’employeur des solutions pour réduire les traumatismes engendrés : modification du matériel, du rythme de travail, ergonomie des gestes…   *****

à retenir


  25% des travailleurs européens se plaignent de maux de dos et 23% se plaignent de douleurs musculaires. 62 % des travailleurs de l’Union Européenne (27 pays) sont exposés, pendant un quart de leur travail, voire davantage, à des mouvements répétitifs des mains et des bras; 46 % à des positions pénibles ou fatigantes; 35 % portent ou déplacent de lourdes charges. L’agriculture et la construction sont les secteurs les plus touchés: tant par l’exposition aux risques physiques que par les plaintes concernant des TMS (Source – Agence européenne pour la Sécurité et la santé au travail).

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