Tabacodépendance : définition

 

La tabacodépendance est le terme pour désigner la dépendance au tabac. Cette tabacodépendance est à la fois physique et psychologique, liée notamment à la nicotine contenue dans le tabac. Le sevrage tabagique regroupe l’ensemble des techniques destinées à aider le fumeur à arrêter le tabac et sortir de sa tabacodépendance.

 

 

Tabacodépendance : risques et enjeux sanitaires

 

85 % des fumeurs sont des fumeurs quotidiens et 40 % des jeunes présentent déjà des signes de dépendance moyenne ou forte. Cette proportion de tabacodépendants augmente avec l’âge et 54 % des adultes de 26 à 75 ans présentent des signes de dépendance à la cigarette.

 

Le tabac est la deuxième cause de mortalité dans le monde et est responsable de la mort d’un adulte sur dix. Lutter contre le tabagisme est donc une priorité de santé publique mondiale et l’aide individuelle à l’arrêt du tabac un axe important. Chaque année en France, 750 000 personnes arrêtent de fumer durant au moins 1 an.

 

 

Tabacodépendance : mécanismes

 

Longtemps considéré comme une simple habitude, le tabagisme fait en réalité intervenir plusieurs facteurs complexes. Les cigarettes contiennent de nombreux toxiques et une substance particulière, appelée nicotine, qui joue un rôle majeur dans la tabacodépendance.

 

Elle agit sur les systèmes neurobiologiques de la récompense et du plaisir. Ainsi, si le début du tabagisme est lié à des pressions sociales et culturelles (imitation, groupe…), la tabacodépendance fait appel à un phénomène pharmacologique, qui provoque d’ailleurs des symptômes de manque à l’arrêt du tabac. Les substituts nicotiniques agissent sur cette dépendance pharmacologique en proposant de remplacer artificiellement la nicotine.

 

Tabacodépendance – Prévention

Comment se manifeste la tabacodépendance ?

La dépendance au tabac se manifeste par l’apparition chez certains fumeurs de sensations de plaisir, de détente ou d’augmentation de la concentration intellectuelle. La cigarette est également un soutien pour gérer stress et anxiété. Ces effets positifs sont alors recherchés par le fumeur en dépit des risques du tabac.
La dépendance se manifeste également à l’arrêt du tabac : un véritable syndrome de sevrage ou de manque apparaît avec des troubles de l’humeur (irritabilité, nervosité, colère), des troubles du sommeil voire des symptômes dépressifs.
Enfin, la dépendance au tabac est souvent associée à d’autres addictions comme la consommation d’alcool ou de cannabis.

 

Avec quoi ne faut-il pas confondre la tabacodépendance ?

Il ne faut pas confondre le terme « légères » porté sur les paquets de certaines cigarettes avec une atténuation des risques et notamment celui de dépendance : les risques sont les mêmes qu’avec les autres cigarettes.

 

Y a-t-il une prévention possible à la tabacodépendance ?

La meilleure prévention consiste à ne pas commencer à fumer.
L’arrêt du tabac est souvent suivi d’une prise de poids : une activité physique et une alimentation équilibrée ainsi que les substituts nicotiniques aident à maintenir un poids stable. Un soutien psychologique et un encouragement à l’arrêt du tabac et des autres dépendances renforcent la motivation et le sevrage.
Des petits moyens permettent d’oublier la cigarette par exemple en changeant ses habitudes (pour ne pas se retrouver dans les situations antérieures qui rappellent la cigarette…), en remplaçant la cigarette par une activité de détente ou sportive, en évitant, du moins au début, les situations à risque de rechutes (soirées entre amis…).

 

Tabacodépendance – Préparer sa consultation

 

À quel moment consulter ?

D’après les enquêtes, 70 % des personnes souhaitant arrêter de fumer envisagent de le faire sans l’aide d’un médecin. Or, sans aide, les taux de réussite du sevrage tabagique sont minimes, de l’ordre de 3 à 5 %.
Le test de Fagerström permet d’évaluer à partir de quelques questions simples le degré de dépendance dont dépendra la prise en charge. Avant de consulter le médecin, chacun peut évaluer son degré de dépendance par un test de Fagerström.

 

Test de Fagerström

Dans quel délai après le réveil fumez-vous votre première cigarette ?
Dans les 5 minutes – 3
Entre 6 et 30 minutes après – 2
Entre 31 et 60 minutes après – 1
Après 1 heure ou plus – 0

 

Trouvez-vous qu’il est difficile de vous abstenir de fumer dans les endroits où c’est interdit (ex : cinémas, bibliothèques…) ?
Oui – 1
Non – 0

 

À quelle cigarette renonceriez-vous le plus difficilement ?
La première de la journée – 1
Une autre – 0

 

Combien de cigarettes fumez-vous par jour en moyenne ?
Moins de 10 – 0
De 11 à 20 – 1
De 21 à 30 – 2
Plus de 30 – 3

 

Fumez-vous à intervalles plus rapprochés durant les premières heures suivant votre réveil que durant le reste de la journée ?
Oui – 1
Non – 0

 

Fumez-vous lorsque vous êtes malade et alité ?
Oui – 1
Non – 0

 

Total des points (au-delà de 5 points, il est conseillé de consulter pour une aide au sevrage)
0 à 2  Pas de dépendance
3 à 4  Dépendance faible
5 à 6  Dépendance moyenne
7 à 8  Dépendance forte
9 à 10  Dépendance très forte

 

Que fait le médecin ?

Le médecin traitant peut au cours d’une consultation aborder le problème du tabac, alors que le motif de consultation est tout autre (Haute Autorité de Santé Stratégies thérapeutiques d’aide au sevrage tabagique : efficacité, efficience et prise en charge financière). Il peut également s’agir d’une demande expresse du patient. L’objectif est dans tous les cas d’évaluer la dépendance et la motivation à l’arrêt du tabac et d’expliquer les conséquences du tabagisme (et les bienfaits de son arrêt).
D’autres examens comme la mesure du monoxyde de carbone dans l’air expiré ou des prises de sang peuvent aussi être utiles mais sont généralement réservés au centre de tabacologie.
En fonction de chacun et du degré de dépendance, des aides au sevrage peuvent être proposées : soutien psychologique, substituts nicotiniques disponibles sous plusieurs formes (timbres ou patchs, gommes ou pastilles) voire médicaments.

 

Comment préparer ma prochaine consultation ?

Pour que le médecin puisse vous aider le plus efficacement possible, il est important de repérer et lister les situations dans lesquelles la cigarette manque le plus. Ainsi, il pourra vous proposer des solutions alternatives.

 

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à retenir

 


66 % des fumeurs déclarent dans certaines enquêtes avoir envie d’arrêter de fumer et 70 % d’entre eux souhaitent le faire sans aide. Pourtant, une aide permet d’améliorer les taux de réussite du sevrage.

 

 

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