Définition du diabète gestationnel

Le diabète gestationnel est une maladie de la grossesse qui concerne 6 % des femmes enceintes. La glycémie (le taux de sucre dans le sang) est alors plus élevée que la normale (on parle d’hyperglycémie) en raison d’une sécrétion insuffisante en insuline. De plus en plus de femmes y sont confrontées pendant leur grossesse, en partie à cause des relations très fortes entre cette maladie et l’obésité, elle-même en augmentation.

 

Risques et conséquences du diabète gestationnel

Le diabète gestationnel peut favoriser un ensemble de complications en cours de grossesse et en période périnatale tant chez la mère que chez l’enfant, mais aussi avoir des conséquences à long terme.

– Chez la mère, il augmente le risque d’hypertension artérielle et de pré-éclampsie. La pré-éclampsie est aussi appelée « toxémie gravidique », c’est-à-dire une hypertension associée à un taux de protéine élevé dans les urines entraînant notamment une insuffisance rénale, un décollement du placenta… Le diabète gestationnel augmente aussi le risque d’accouchement prématuré et de césarienne. Dans l’étude lilloise DIAGEST 1 (1992-93), Le risque de prématurité est plus que doublé.

– Pour l’enfant à naître, il accroît le risque de macrosomie (gros corps), c’est à dire le risque de peser plus de 4000g à la naissance. La fréquence de la macrosomie est de 15 à 30% en cas de diabète gestationnel non pris en charge. Elle peut entraîner des complications obstétricales en cours d’accouchement car le bébé est trop gros : dystocies de l’épaule (absence d’engagement des épaules après expulsion de la tête)  et des lésions du plexus brachial, ce maillage nerveux innervant les membres supérieurs.

Des complications métaboliques à la naissance peuvent être plus fréquentes (en particulier l’hypoglycémie

et l’augmentation de la bilirubine sanguine) et, plus rarement, une détresse respiratoire liée à la prématurité.

 

Dépistage du diabète gestationnel

Le dépistage en France s’adresse à toutes les femmes et pas seulement à celles qui ont des facteurs de risque (cf A retenir ci-contre). Le dépistage a lieu entre 24 et 28 semaines d’aménorrhée (SA). Les femmes ayant des facteurs de risque de diabète gestationnel bénéficient d’un dépistage dès le début de la grossesse puis, s’il est négatif, il est renouvelé seulement à 24-28 SA, voire à 32 SA.
Le dépistage (en deux temps) repose sur des tests de charge orale en glucose (HGPO), à commencer par le test d’O’Sullivan, consistant à doser la glycémie une heure après ingestion de 50 g de glucose, que la femme soit à jeun ou non. Le dépistage est considéré comme positif si la glycémie est supérieure à 1,30 g/l (7,2 mmol).

 

Dans ce cas, il est suivi d’un test dit diagnostique (HGPO 100 g) qui confirme ou non la réalité du diabète gestationnel. L’HGPO à 100 g doit être réalisée le matin, à jeun et au repos pendant la durée du test et sans avoir modifié son alimentation habituelle. La glycémie veineuse est mesurée aux temps 0, 60, 120 et 180 mn. Les chiffres retenus comme la limite supérieure de la normale sont : 0,95 ; 1,80 ; 1,55 ; 1,40g/l.

 

Le diagnostic de diabète gestationnel est confirmé si au moins deux des quatre glycémies mesurées sont anormales.

Quels sont les facteurs de risque gestationnels ?

 

– Les antécédents familiaux de diabète ou personnels de diabète gestationnel,
– l’obésité,
– l’âge supérieur à 35 ans,
– des antécédents obstétricaux de pré-éclampsie,
– des antécédents de foetus mort in utero, ou de bébé avec macrosomie ou malformation

 

Quelles sont les modalités de prise en charge ?

En France, les équipes médicales optent pour une prise en charge intensive de ces femmes dans le but de réduire les conséquences materno-fœtales. Elles sont tout d’abord d’ordre alimentaire (régime à 50 à 55 % de calories sous forme de glucides, 15% sous forme de protéines, 30 à 35 % de lipides, plus de fibres, peu des graisses surtout saturées…). Ensuite on favorise l’activité physique.
L’insuline est proposée dans presque 40% des cas : lorsque le régime s’avère inefficace après une à deux semaines (si les glycémies à jeun sont supérieures à 0,95 g/l ou 5,3 mmol et/ou si les glycémies mesurées deux heures après un repas dépassent 1,20 g/l (6,7 mmol). L’insulinothérapie est cependant instaurée d’emblée si la glycémie à jeun est supérieure à 1,30 g/l (7,2 mmol) lors du test diagnostique.
Les antidiabétiques oraux ne sont pas à ce jour prescrits dans le diabète gestationnel.
Dans tous les cas, il est souhaitable de maintenir la moyenne des glycémies capillaires en dessous de 1,05g/l (5,8 mmol). Ce sont les glycémies obtenues par une autosurveillance quotidienne avec un lecteur de glycémie capillaire.
La prise en charge du diabète gestationnel est efficace si les objectifs glycémiques sont atteints : alors on normalise les risques fœto-maternels.

 

Quel est le suivi post-partum (après l’accouchement) ?

 

Le diabète gestationnel disparaît dans neuf cas sur dix après l’accouchement. Un contrôle est effectué trois à six mois après la naissance, au moyen d’une hyperglycémie provoquée par voie orale avec 75 g de glucose (HGPO).

Plus l’élévation de la glycémie à jeun au cours de la grossesse est importante, plus grand est le risque d’un diabète de type 2 ultérieur. C’est pourquoi certaines équipes médicales proposent à ces femmes qui ont accouché un dépistage tous les 12 à 24 mois, associée à d’autres mesures préventives comme la normalisation ou stabilisation du poids, le maintien d’une activité physique régulière tout en limitant les autres facteurs de risque vasculaire.

Quant à l’enfant, son risque de surpoids et d’obésité à long terme serait accrû en cas de macrosomie.

 

Donc une bonne hygiène nutritionnelle et une activité physique suffisante sont souhaitables aussi pour l’enfant.

 

 

 

 

 

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