y a-t-il vraiment un risque de vague géante en France métropolitaine?

Les habitants de neuf départements du Sud de la France vont recevoir une alerte tsunami ce vendredi 19 janvier à 10 heures du matin. Il s’agit d’un simple exercice destiné à « sensibiliser » la population aux risques.

Anticiper pour parer toute éventualité. Les habitants de 9 départements du pourtour méditerranéen vont recevoir ce vendredi 19 janvier à 10 heures du matin une alerte tsunami sur leur téléphone via le système FR-Alert. Elle se présentera sous forme de signal sonore.

Les départements des Alpes-Maritimes, du Var, des Bouches-du-Rhône, du Gard, de l’Hérault, de l’Aude, des Pyrénées-Orientales, de la Haute-Corse et de la Corse-du-Sud sont concernés.

L’objectif est de « tester la chaîne d’alerte », mais aussi de « sensibiliser la population » aux risques de tsunami et de les informer sur la conduite à adopter si ce cas de figure devait se présenter.

Un risque de près de 100% d’ici 30 ans

Pour le directeur des risques majeurs de la mairie de Cannes, dans les Alpes-Maritimes, Yannick Ferrand, « l’objectif (de l’alerte) est de sensibiliser la population, car même si le risque de tsunami est plutôt faible, ça pourrait arriver », prévient-il, au micro de BFM Nice Côte d’Azur.

De fait, l’Unesco souligne dans un rapport de 2022 portant sur la résilience aux tsunamis que « bien que la majorité des tsunamis touchent les populations côtières des régions du Pacifique et de l’océan Indien, toutes les régions océaniques sont à risque ».

« Les statistiques montrent que la probabilité d’une vague de tsunami de plus de 1 mètre en Méditerranée dans les 30 prochaines années est proche de 100% », assure l’organisation internationale.

En conséquence, l’Unesco annonce cette année-là l’extension de son programme de protection contre les tsunamis à de nouveaux sites, allant au-delà des régions du Pacifique, de l’océan Indien et des Caraïbes, où ils surviennent le plus fréquemment. Des milliers de nouvelles villes sont intégrées au dispositif, dont celle de Cannes qui bénéficie désormais du label « Tsunami ready » (prête au tsunami).

Une faille sismique notable

Pourquoi le Sud de la France est-il à risque? Dans la majorité des cas, 7 cas sur 10, les tsunamis sont provoqués par un séisme, même s’ils peuvent aussi advenir après une éruption volcanique.

Or, la région de Provence-Alpes-Côte d’Azur est la région la plus sujette aux séismes en France métropolitaine. En cause, l’existence d’une faille sismique s’étendant de la ville de Nice jusqu’à celle de Savone, en Italie. Cette situation inquiète, alors que la densité de population est très importante sur la côte méditerranéenne.

Depuis 2010, la commune de Nice est ainsi classée en zone sismique de niveau 4. Il s’agit d’un niveau établissant un risque de séisme dit moyen, loin de ceux enregistrés au Japon, mais pas nul pour autant.

Des dégâts potentiellement importants

Concrètement que faut-il craindre? D’après les estimations des scientifiques, un tsunami dans la région pourrait entraîner des vagues atteignant jusqu’à 2 mètres de hauteur. De quoi déjà faire des dégâts.

« La Côte d’Azur subira dans le futur un séisme capable de provoquer des destructions », assure le Laboratoire GéoAzur situé à Valbonne, dans les Alpes-Maritimes.

« Si le tsunami se produisait en été, à un moment où les plages sont très fréquentées, ça pourrait avoir des conséquences dévastatrices sur le plan humain », estime auprès de BFMTV Christophe Larroque, chercheur géologue au laboratoire GéoAzur.

« Il est indispensable de conforter les structures et réseaux afin de limiter les dégâts matériels et humains. Il est également indispensable de sensibiliser les citoyens, les pouvoirs publics et les entreprises privées de l’urgence d’agir avant qu’il ne soit trop tard », appelait en conséquence le laboratoire dans un communiqué en 2019.

Cliquez ici pour lire l’article depuis sa source.

Laisser un commentaire