2024, l'année de la voiture électrique ? - 02/01

Face au « succès « rencontré par le leasing gouvernemental à 100 euros par mois, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a indiqué étudier la possibilité de répondre à 40.000 demandes, contre les 25.000 initialement prévus.

Le leasing social passe la première. Un premier client a en effet pu bénéficier de ce dispositif gouvernemental qui permet de louer une voiture électrique à loyer modéré.

« Les clés ont été remises hier », a déclaré ce vendredi 19 janvier le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu sur TF1.

Un véhicule du groupe Stellantis, qui ne précise pas la marque concernée parmi celles qui propose des véhicules éligibles: Citroën, Fiat, Jeep, Opel et Peugeot.

Un dispositif aux conditions assez strictes

Jusqu’à présent, seulement 25.000 véhicules subventionnés par l’Etat sont disponibles cette année dans le cadre de ce « bonus » ouvert sous des conditions assez strictes. Le leasing social est en effet proposé aux Français actifs les plus modestes (revenu fiscal de référence annuel par part inférieure à 15.400 euros), parcourant plus de 8.000 kilomètres par an dans le cadre de leur activité professionnelle et résidant à plus de 15 kilomètres de leur lieu de travail.

2024, l’année de la voiture électrique ? – 02/01

Concrètement, cela permet de disposer d’une citadine électrique en leasing d’au moins 3 ans renouvelable (avec ou sans option d’achat) à moins de 100 euros par mois (Renault Twingo, Fiat 500e, Opel Corsa, Peugeot e-208). Ou d’une « familiale » électrique à moins de 150 euros par mois (Citroën ë-C4, Fiat 600e, Jeep Avenger, Opel Mokka, Peugeot e-2008, Renault Mégane, Zoé et Kangoo E-Tech, Hyundai Kona…). Un tarif sans apport initial, mais qui ne comprend toutefois pas les éventuelles options, les frais d’assurance et d’entretien, sans compter l’installation d’une borne de recharge.

Comme pour le bonus écologique depuis le 15 décembre dernier, seuls les véhicules construits en Europe sont éligibles à cette aide.

Quelle demande réelle à satisfaire?

Avec « environ 90.000 personnes » ayant déposé une demande sur la plateforme de pré-réservation, la mesure est un « succès », s’est félicité Christophe Béchu ce vendredi matin.

Le ministère a précisé de son côté à l’AFP que « 91.000 personnes » avaient manifesté leur intérêt sur le site d’information « mon leasing électrique » mis en ligne par le gouvernement pendant les trois semaines où on pouvait s’y inscrire. A noter toutefois qu’il s’agissait d’une simple inscription par mail, sans savoir si les intéressés sont réellement éligibles à ce dispositif.

Le site ne prend plus d’inscription depuis le 4 janvier, les personnes voulant bénéficier de la voiture électrique à 100 euros par mois doivent contacter directement les loueurs, dont la liste est disponible sur le site officiel.

Stellantis affirme dans un communiqué qu' »une centaine de milliers de clients potentiels sont entrés en contact avec les marques du groupe ». Le groupe confirme au passage avoir décroché « 20.000 dossiers de financement validés, soit plus de 80% des volumes prévus à ce jour » dans le dispositif. Renault aurait décroché le reste des dossiers, soit 5.000 demandes.

Hyundai, seule marque étrangère éligible avec son Kona assemblé en Europe, attendait pour le moment de donner ses chiffres après notamment un week-end de portes ouvertes et de nombreuses sollicitations. Même si, sur le papier, il n’y aurait donc plus de dossier validé par le gouvernement.

Un budget qui atteindrait 520 millions d’euros

Pour satisfaire le plus possible de demandes, le gouvernement est « en train de travailler » avec les constructeurs automobiles « pour voir si on peut faire 30, 35, 40.000 véhicules » plutôt que 25.000, a assuré Christophe Béchu sur TF1.

Or, augmenter le quota de dossiers acceptés cette année pose plusieurs questions. Déjà, ces nouveaux dossiers ouverts se limiteraient a priori aux critères stricts du dispositif, alors que le gouvernement voulait l’étendre à tous les ménages modestes, incluant notamment les « inactifs » comme les retraités et les chômeurs.

Comment aussi attribuer les dossiers aux différents constructeurs en fonction des délais de livraison? Une Citroën ë-C3, dont les livraisons doivent démarrer à partir d’avril, est certes éligible, mais pourra-t-elle tout de même avoir un dossier validé alors que d’autres modèles sont immédiatement disponibles, ou au moins dans un délai plus court?

Pour le ministre de la Transition écologique, la balle est désormais dans le camp des constructeurs:

« Il faut comprendre que nous au gouvernement on finance ce dispositif, on assure la mise en relation, mais ensuite celui qui fait sa demande est directement connecté au constructeur dont il a choisi le modèle. Maintenant, c’est le délai de livraison, c’est constructeur par constructeur et Français par Français que les choses vont se faire. »

Une déclaration qui ne permet toutefois pas de comprendre comment ont été concrètement validés les dossiers reçus: en clair, pourquoi Stellantis aurait pu en décrocher 20.000 sur 25.000?

Enfin, et alors que le décret fixant le montant du bonus écologique 2024 se fait encore attendre, se pose aussi la question du budget alloué à ces aides.

L’Etat avait indiqué financer chaque location à hauteur de 13.000 euros. Un montant maximal a priori, puisque le coût du leasing sur trois d’une Twingo par exemple n’atteint pas ce montant.

Si on retient ce chiffre tout de même, les 25.000 dossiers représenteraient donc un budget de 325 millions d’euros. Budget qui grimperait à 520 millions d’euros pour 40.000 dossiers validés comme le souhaiterait le gouvernement.

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