SUV : pourquoi  les ventes carburent ? - 05/01

D’après l’ONG Transport & Environnement, la moyenne de la largeur des voitures neuves vendues en Europe ne cesse d’augmenter ces dernières années.

Les voitures de plus en plus grosses, c’est une réalité. Alors que les Parisiens vont bientôt se prononcer sur le prix du stationnement des SUV, l’ONG Transport & Environnement publie une étude sur l’évolution de la largeur moyenne des voitures neuves vendues en Europe.

1 centimètre tous les 2 ans

Cette prise de volume se traduit par 1 centimètre de largeur supplémentaire tous les 2 ans. L’étude compare ainsi la largeur moyenne des 100 véhicules les plus vendus dans l’Union européenne en 2018, à 177,8 centimètres, et au premier semestre 2023, à 180,3 centimètres.

Sur une période plus longue et l’ensemble de ventes de voitures, cette règle se vérifie aussi d’après l’ONG: de 170,5 centimètres de moyenne en 2001 à 180,2 centimètres en 2020.

« Parmi les 100 modèles les plus vendus en 2023, 52 % excèdent les 180 cm de large », souligne un communiqué de Transport & Environnement.

Des places de parking devenues trop étroites

Pour l’ONG, les voitures ne sont ainsi plus adaptées aux grandes villes:

« Ce seuil de 180 centimètres correspond à la largeur standard minimum du stationnement sur voie publique dans les grandes villes, y compris Paris. En conséquence, les voitures dépassent et prennent trop de place », note le communiqué.

SUV : pourquoi les ventes carburent ? – 05/01

Parmi les autres symptômes de cette obésité automobile: sur les places plus larges, jusqu’à 240 centimètres hors voie publique, par exemple dans les parkings souterrains, de grands SUV se retrouvent déjà à l’étroit, « laissant trop peu d’espace à leurs occupants et à ceux garés à côté pour entrer et sortir de la voiture sans devoir se contorsionner ».

Un partage de la route remis en cause

Enfin, ces SUV de plus en plus large prennent aussi plus d’espace sur la chaussée, « réduisant l’espace disponible pour les autres véhicules et les cyclistes ».

Un élargissement qui se traduit aussi par une hauteur plus imposante, en particulier à l’avant du véhicule, ce qui n’est pas sans conséquence sur le risque en cas de choc frontal avec des piétons.

« Selon une étude de l’institut belge VIAS, une augmentation de 10 cm de la hauteur de l’avant des véhicules entraîne un risque de décès accru de 30 % pour les piétons et les cyclistes victimes d’une collision », rappelle Transport & Environnement.

A 2 mètres de large, l'espace se réduit pour les autres usagers de la route.
A 2 mètres de large, l’espace se réduit pour les autres usagers de la route. © T&E

Quelles solutions?

L’ONG évoque plusieurs solutions face à ce fléau des gros véhicules. Tout d’abord, « des frais de stationnement en fonction de la taille et du poids du véhicule, de sorte que les grands SUV de luxe et les pick-ups paient plus cher », citant les exemples de Lyon ou de la ville allemande de Tübingen et sans doute bientôt Paris.

Autre idée évoquée: « des incitations fiscales afin d’orienter les consommateurs vers des véhicules plus légers et plus sobres, et pousser les constructeurs à répondre à cette demande ». Transport & Environnement cite l’exemple de la France, avec la mise en place du malus au poids et un montant du bonus qui pourrait aussi à l’avenir diminuer avec la masse du véhicule.

L’étude propose aussi de revoir « la largeur maximale des nouvelles voitures lors de la mise à jour de la législation dans les mois à venir ». L’ONG s’étonne en effet que « les voitures neuves vendues dans l’UE sont soumises à la même largeur maximale –255 cm– que les autobus et les camions », avec le risque de voir un jour les grands véhicules « atteindre la limite prévue pour les camions ».

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