Les prix des carburants grimpent en flèche depuis le début du mois de juillet: +8,4% pour le gazole et +6% pour l’essence. Des hausses principalement liées à la remontée des cours du pétrole brut.
La hausse des prix des carburants se poursuit en ce début de mois d’août. La semaine dernière, c’est le gazole qui a enregistré le bond le plus significatif: +6,7 centimes par litre en seulement quelques jours. Le gazole s’affichait ainsi en moyenne à 1,8064 euro le litre dans les stations-services françaises, d’après le relevé des tarifs à la pompe du ministère de la transition écologique publié ce lundi 7 août et arrêté au vendredi précédent.
Le litre de sans-plomb 95-E10 se vendait lui en moyenne à 1,8953 euro, soit 2,8 centimes de plus que la semaine précédente. Sur la route des vacances, l’arrêt à la pompe n’est donc pas indolore. Pourquoi les prix des carburants ont-ils grimpé pour la quatrième semaine consécutive?
• De combien les prix ont-ils augmenté depuis début juillet?
Si on compare avec les prix moyens enregistrés un mois plus tôt, avec un gazole à 1,67 euro le litre et l’essence à 1,79 euro début juillet, on constate des hausses respectives de 8,4% et de 5,9%.
Une progression forte alors que les prix s’étaient relativement stabilisés depuis le début du mois de mai.
• Ces hausses suivent-elles celle du prix du baril?
« La cause essentielle reste le prix du baril, qui est passé de 75 à 86 dollars en un mois, une forte hausse qui se retrouve mécaniquement à la pompe », explique Francis Pousse, président de la branche stations-service et énergies nouvelles du syndicat professionnel Mobilians.
Les cours du pétrole atteignent en effet de nouveaux sommets: comme le baril de Brent de mer du Nord, à 86,73 dollars ce dimanche, soit un plus haut depuis avril dernier. Un rebond qui s’explique par les annonces récentes de grands pays producteurs, l’Arabie saoudite et la Russie, de réduire leurs productions.
Dans ce contexte et en ajoutant les perspectives économiques mondiales qui s’améliorent ce qui a tendance à renchérir le coût de l’or noir, on peut s’attendre à un maintien des prix du pétrole à des niveaux élevés, notait Jean-Pierre Favennec, spécialiste de ces questions sur BFM Business ce lundi matin.
D’après cet expert, on ne devrait toutefois pas revenir aux sommets enregistrés en 2022, quand le baril de Brent frôlait les 140 dollars.
• La France, toujours championne des marges sur la distribution?
Alors que depuis le début de l’année les prix des carburants restaient plus élevés en France que dans d’autres pays d’Europe (a priori dans un but de « reconstitution des marges »), il n’y a en outre plus d’écarts significatifs avec nos principaux voisins, selon les professionnels.
« La hausse se retrouve dans les autres pays d’Europe, ce n’est donc pas un problème franco-français même si les différences de taxations peuvent expliquer des prix différents à la pompe selon les pays », précise Francis Pousse.
Fin juillet, on constatait par exemple des prix de l’essence et du gazole sensiblement plus élevés en Italie, légèrement plus faibles en Allemagne et au Portugal, et de manière plus significative en Espagne.
Malgré une demande plus forte avec les départs en vacances, on ne peut pas vraiment parler de saisonnalité selon Francis Pousse, pour qui des effets limités peuvent tout de même expliquer en partie la hausse de l’essence, avec la forte consommation aux Etats-Unis.
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