Pierre Kupferman

Seuils de déclenchement des malus (CO2 et poids) abaissés, plus de plafond pour les bolides et les limousines de luxe, taxes augmentées pour inciter à les entrepises à verdir leur flottes d’automobiles… Le gouvernement renforce sa stratégie pollueur-payeur en 2024.

Alors que les ventes de voitures neuves se redressent progressivement depuis quelques mois, le gouvernement a choisi d’opérer un nouveau tour de vis fiscal à visée environnementale dans son budget 2024. L’an prochain les automobilistes qui veulent absolument un modèle 100% thermique seront davantage mis à contribution. Ils seront d’abord concernés par une réduction ses seuils de déclenchement du malus qui porte sur les émissions de CO2 comme de celui qui s’applique au poids du modèle acheté.

Selon le quotidien Les Echos, en général très bien informé, on passerait de 123 à 118 grammes de CO2 par kilomètres. Ce qui signifie concrètement que la liste des modèles de voitures thermiques échappant au malus va encore se réduire. Pour le malus au poids, l’option retenue serait de passer de 1,8 à 1,6 tonne, ce qui éviterait aux acheteurs du Peugeot 5008 ou du Nouvel Espace de Renault d’avoir à le payer.

100.000 euros de malus?

L’autre nouveauté de 2024, concerne nettement moins de monde. Comme Bruno Le Maire l’avait annoncé en mai, le malus ne sera plus plafonné. Déjà cette année, le plafond avait été revu à la hausse, passant de 40.000 à 50.000 euros. Mais à partir de l’année prochaine les voitures les plus polluantes, les bolides dotés de moteurs thermiques aussi puissants que gourmands se verront appliqués un malus intégralement proportionnel à leurs émissions de CO2. On pourrait donc s’approcher des 100.000 euros.

Sera-ce vraiment rédhibitoire pour ceux qui ont le moyen d’acheter ce type de voitures? On peut imaginer qu’une partie des amateurs fortunés de véhicules sportifs ou de limousines ultra-luxueuses opteront pour la version électrique de l’automobile dont ils rêvent.

Mais il est aussi probable qu’avec un malus aussi élevé, une autre partie d’entre eux cherchent une solution pour se faire plaisir tout en échappant à cet impôt : achat ou location longue durée, via une société, du modèle souhaité dans un des pays d’Europe où ce type de malus est très bas ou inexistant. Des voitures qui vont rouler en France avec des plaques étrangères.

Un demi-milliard d’euros de plus dans les caisses de l’Etat

Le gouvernement entend aussi taxer davantage les flottes automobiles des entreprises qui restent trop fidèles aux bons vieux moteur diesel. Les voitures électriques restent en effet trop rares dans les flottes automobiles des entreprises. Le gouvernement va donc utiliser un double levier fiscal pour pousser les entreprises à verdir leur flotte avec une taxation accrue à la fois sur les émissions de CO2 et sur l’ancienneté des véhicules.

Toutes ces mesures n’ont pas pour seul objectif de verdir les achats de voitures neuves. Il s’agit aussi de faire rentrer plus d’argent dans les caisses. Le renforcement du principe pollueur payeur pourrait rapporter un demi-milliard d’euros.

En revanche, si vous voulez acheter une voiture électrique, l’Etat va continuer à en réduire le prix avec un bonus et une éventuelle prime à la conversion. Y compris pour ceux qui apprécient les SUV. Des voitures qui pèsent très lourds mais qui, l’an prochain, continueront à échapper au malus sur le poids. En revanche, le soutien financier de l’Etat a été repensé pour exclure des aides les voitures électriques « made in China ».

Cliquez ici pour lire l’article depuis sa source.

Laisser un commentaire