L’Union internationale pour la conservation de la nature recense désormais 157.190 espèces dont 44.016 menacées d’extinction à l’échelle mondiale, notamment en raison du dérèglement climatique et des conséquences des activités humaines. Par exemple, 25% des espèces de poissons d’eau douce sont menacées d’extinction.
Le saumon atlantique, la tortue verte… La liste rouge mondiale des espèces menacées a été mise à jour ce lundi 11 décembre. Elle met en lumière les conséquences du réchauffement climatique sur la biodiversité dans le monde mais aussi les effets des efforts pour la protéger.
L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a dévoilé au cours de la COP28 à Dubaï, aux Émirats arabes unis, ce nouvel inventaire mondial de l’état de conservation des espèces végétales et animales.
La liste rouge, qui permet de mesurer le risque d’extinction de ces dernières d’une « préoccupation mineure » à un « danger critique », compte désormais 157.190 espèces dont 44.016 menacées d’extinction à l’échelle mondiale.
« Cette mise à jour met en évidence les liens étroits entre les crises du climat et de la biodiversité (…). Le déclin des espèces est un exemple des ravages causés par le changement climatique, que nous avons le pouvoir d’arrêter grâce à une action urgente et ambitieuse visant à maintenir le réchauffement en dessous de 1,5°C (en 2030 par rapport à l’ère pré-industrielle, NDLR) », a déclaré Grethel Aguilar, directrice générale de l’UICN.
Le saumon atlantique, « quasi menacé »
Parmi les modifications apportées, le saumon atlantique – jusqu’alors classé dans la catégorie « préoccupation mineure » – est désormais considéré comme « quasi menacé ».
Sa population à l’échelle mondiale a reculé de 23% entre 2006 et 2020, en raison notamment de la raréfaction de ses proies liée au changement climatique et aux conséquences des activités humaines.
En outre, le rapport affirme que 25% des espèces de poissons d’eau douce du monde sont menacées d’extinction. En cause: la baisse du niveau des eaux, l’élévation du niveau des mers, le réchauffement, la pollution, la multiplication des barrages et prélèvements d’eau ou encore la surpêche.
Les tortues vertes « en danger » et « vulnérables »
Dans la nouvelle liste, les tortues vertes du centre sud et de l’est de l’océan Pacifique sont respectivement classées « en danger » et « vulnérables », également touchées par les effets du réchauffement climatique ou les captures accidentelles pendant la pêche.
Le changement climatique constitue une menace car les températures élevées entraînent une baisse du taux d’éclosion, l’élévation du niveau de la mer menace d’inonder les nids et les herbes marines dont se nourrissent les tortues vertes sont sensibles au réchauffement de l’eau et aux changements de courants. Leur nombre a également diminué en raison de la chasse.
Les végétaux également sur la liste
Du côté des plantes, le mahogany grandes feuilles, aussi connu sous d’acajou – utilisé pour fabriquer des meubles, des éléments décoratifs ou des instruments de musique – passe de « vulnérable » à « en danger ».
Sa population en Amérique centrale et latine a diminué d’au moins 60% ces 180 dernières années, précise l’UICN, conséquence des modes de culture non durables ou de la croissance urbaine et de celle des terres agricoles grignotant les forêts tropicales.
L’UICN appelle ainsi à la création de zones protégées et à la lutte contre le commerce illégal de bois. En outre, le dérèglement climatique devrait rendre certains des habitats actuels du mahogany à grandes feuilles inadaptés.
« La mise à jour de l’UICN de cette année voit des milliers d’arbres ajoutés à la liste rouge de l’UICN, dont beaucoup sont des espèces de bois d’œuvre », explique l’organisation.
Succès des efforts de conservation
Deux espèces d’antilopes ont quant à elles vu leur situation s’améliorer à l’occasion de cette mise à jour. Ainsi, l’oryx algazelle est désormais classée « en danger » grâce aux efforts faits pour sa conservation par sa réintroduction au Tchad, à la suite de son extinction à l’état sauvage vers la fin des années 1990, se réjouit l’UICN, ajoutant toutefois que sa survie « dépend d’une protection continue contre le braconnage » et que « le changement climatique au Sahel reste une menace » pour cette espèce.
Les antilopes saïgas, principalement présentes au Kazakhstan, ne sont plus « en danger critique » mais considérées comme « quasi menacées », leur population dans ce pays d’Asie centrale ayant augmenté de 1100% entre 2015 et 2022.
Le taux de mortalité élevé de 2015 est lié à des températures et une humidité anormalement élevées, des conditions qui devraient devenir plus fréquentes avec le dérèglement climatique. Le braconnage pour les cornes et la viande est également à l’origine d’un déclin important de cette espèce.
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