La fin d’année approche, et le moment des prédictions pour l’an prochain aussi. Voici dont une synthèse de ce que les cabinets d’études prévoient comme principales tendances en matière de technologie pour 2023.
1. Les premiers smartphones 5G à moins de 100 dollars
Deloitte fait le pari d’une démocratisation de la 5G avec le lancement de téléphones mobiles dédiés accessibles à toutes les bourses.
A quoi ressemblera un smartphone 5G à 99 dollars a priori ? Il aura l’apparence d’un modèle classique en termes de taille et de conception, mais avec un écran bas de gamme et un appareil photo à objectif unique.
Ce terminal low cost pourrait être fabriqué et commercialisé directement par un opérateur télécom, qui subventionnera son acquisition par des sources de revenus supplémentaires comme des applications préinstallées ou des publicités. Revers de la médaille, le smartphone pourrait apporter la connectivité 5G à tout un foyer, cannibalisant les offres du fixe (ADSL, fibre) dans une approche « home wireless access ».
2. L’arrivée de la 5G standalone (enfin)
Les débuts de la 5G ont pu décevoir. Lors du lancement commercial du nouveau standard de téléphonie mobile, la 5G a, dans la phase dite « non-standalone », cohabité avec un cœur de réseau 4G. Cette 5G – ou 4G++ – n’a pas apporté toutes les promesses techniques de la 5G, à savoir un débit multiplié par 10 et un temps de latence ramené à la milliseconde.
2023 sonnera l’arrivée de la 5G « standalone ». En apportant la « vraie » 5G au cœur de leur réseau, les opérateurs pourront, avec la technique du network slicing, « découper » virtuellement ce réseau en tranches pour garantir une qualité de service de bout en bout pour les cas d’usage à fortes contraintes. Un enjeu clé pour couvrir des sites industriels.
Selon Deloitte Global, le nombre d’opérateurs investissant dans les réseaux 5G standalone devrait doubler pour atteindre au moins 200 d’ici la fin de l’année 2023. En France, SFR se targue d’être le premier opérateur à proposer un service de slicing « pour les entreprises, en conditions réelles ».
Parmi les cas d’usage disruptifs promis par la 5G standalone, Deloitte Global cite les véhicules autonomes, la robotique de précision, la livraison par drones ou la maintenance prédictive basée sur l’intelligence artificielle (IA).
3. Le metaverse dope les technologies de réalité virtuelle
Analysys Mason douche quant à lui les espoirs d’une concrétisation rapide du metaverse, en dépit de l’engouement que suscitent les univers immersifs en 3D. « Le metaverse ne se matérialisera pas en 2023 », affirme-t-il. « Meta continuera à dépenser des milliards en R & D en 2023, avec peu de retours sur investissement dans ce laps de temps. »
Le cabinet britannique estime plus vraisemblable que l’année du metaverse soit… 2030. En attendant, les opérateurs télécoms multiplieront les services autour de la réalité virtuelle, comme les appels immersifs ou en vidéo 3D, ou la technologie de jumeau numérique pour les industriels. Le lancement attendu en 2023 du casque de réalité virtuelle d’Apple devrait fortement démocratiser ce marché.
Deloitte est du même avis. Le cabinet prévoit que le marché de la réalité virtuelle générera près de 7 milliards de dollars de revenus dans le monde en 2023, soit une augmentation de 50 % par rapport au chiffre estimé de 2022 – de 4,7 milliards de dollars. Les casques généreront la quasi-totalité (90 %) de ce montant, avec environ 14 millions d’unités écoulées l’an prochain, avec un prix moyen de 450 dollars.
4. La « cloudification » des réseaux s’accélère
Le passage à la 5G standalone doit conduire les opérateurs à « cloudifier » leur cœur de réseau pour apporter une couche d’abstraction au-dessus de l’infrastructure physique.
La virtualisation des fonctions réseau (NFV, Network functions virtualization) et la généralisation des réseaux programmables (SDN, Software defined networking) doit également participer à cette convergence des télécoms et de l’IT.
Le cloud constitue aussi une diversification d’activité salutaire. Face à la demande croissante des entreprises pour une connectivité multicloud, les opérateurs peuvent, selon Analysys Mason, se positionner en alternative aux providers de cloud public et particulièrement aux hyperscalers américains (AWS, Microsoft Azure, Google Cloud) qui dominent le marché. Ils pourront notamment proposer des offres de réseau en tant que service (NaaS) et jouer la carte de le souveraineté technologique.
5. L’Open RAN franchit un nouveau cap
Toujours selon Analysys Mason, l’Open RAN est appelé à se développer pour couvrir certaines entreprises ou des zones rurales mal desservies par les réseaux de téléphonie mobile.
Pour mémoire, l’alliance O-RAN (Open-Radio Access Network) rassemble un grand nombre d’acteurs des télécoms. Elle vise à établir des normes afin de rendre interopérables les installations réseaux sans fil et réduire ainsi leur dépendance à l’égard des équipementiers tels que Huawei, Nokia, ZTE ou Ericsson.
Si les déploiements Open RAN prendront de l’ampleur en 2023, d’importants défis restent à relever pour concevoir de grands réseaux mobiles urbains reposant sur cette architecture. C’est particulièrement vrai pour les réseaux faisant appel à la technologie dite « massive MIMO » (Multiple input multiple output) qui combine un nombre élevé de micro-antennes « intelligentes » (small cells) pour adresser le signal.
6. La connectivité par satellite se démocratise
L’offre d’accès internet par satellite s’étoffe. A côté des historiques, le Français Eutelsat et le Britannique Inmarsat, les GAFA se sont lancés dans la guerre des étoiles, constellant le ciel de leurs satellites. Starlink de SpaceX a récemment obtenu l’autorisation de l’administration de déployer 7 500 satellites – près de 3 200 seraient déjà sur orbite. Le projet Kuiper d’Amazon devrait, lui, démarrer début 2023.
Les choses bougent également du côté des terminaux. Après les partenariats entre Apple et Globalstar et Starlink et T-Mobile, des annonces sont attendues du côté d’Inmarsat, d’Iridium ou de Samsung. Au-delà des appels d’urgence/SOS proposés par Apple, il sera possible de passer de vraies communications voix-data et pas seulement sur le territoire américain. Selon Analysys Mason, la connectivité directe satellite-terminal mobile comptera plus de 25 millions d’abonnés d’ici la fin de l’année 2023.
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