Image: « Keep calm and use open source » (MedithIT/CC by)
Framasoft offre du cloud et des services à 10.000 associations
«Framasoft souhaite mettre à disposition, d’ici 3 ans, jusqu’à 10.000 espaces « cloud » collaboratifs, gratuitement, à destination des associations et collectifs militants. 40 Go et de nombreuses fonctionnalités à se partager entre 50 comptes sur un espace de type https://monasso.frama.space.»
Avec Frama.space, l’association explique qu’elle «souhaite permettre aux petites associations et collectifs militants de pouvoir s’équiper en outils numériques émancipateurs, même sans en avoir les moyens financiers. Mettre en cohérence les valeurs de justice sociales défendues par ces collectifs et leurs outils numériques utilisés pour œuvrer est primordial.
Avec Frama.space, Framasoft offre gratuitement du stockage (40 Go) et des services en ligne (suite bureautique, outil de visio-conférence, agendas partagés, etc) aux petits collectifs militants qui n’en n’auraient pas les moyens financiers ou humains. Frama.space est un service est basé sur la solution collaborative libre Nextcloud.»
Les inscriptions sont ouvertes depuis le 15 novembre. Ce projet ambitieux s’inscrit dans le cadre de Collectivisons / Convivialisons Internet, « la nouvelle feuille de route lancée par l’association Framasoft en octobre 2022, où « équiper des collectifs solidaires d’outils web à la hauteur de leurs valeurs » est la ligne directrice.»
Gare aux effets d’une trop grande croissance des instances Mastodon
L’effet repoussoir de la prise de Twitter par un milliardaire lunatique et amateur de liberté d’expression – surtout pour l’extrême droite, moins pour d’autres – vaut à Mastodon une croissance accélérée ces dernières semaines. Mais gare aux embouteillages et aux effets délétères d’un afflux de personnalités à forte audience, comme le très populaire acteur britannique Stephen Fry. C’est le sujet d’un long et intéressant article d’Aral Balkan, traduit et publié par Framalang (l’occasion à nouveau de saluer le formidable labeur de Framasoft), «De la friture sur le Fediverse?».
Extrait :
«Mastodon est non-lucratif, et je n’ai pas de raison de croire qu’Eugen n’ait pas les meilleures intentions du monde. Et pourtant, la décentralisation commence par se décentraliser soi-même. C’est dans l’intérêt du Fédiverse que mastodon.social donne le bon exemple en limitant sa taille volontairement.
En fait, ça devrait même être intégré au logiciel. Les instances Mastodon devraient être empêchées de croître au-delà d’une certaine taille. Les instances qui sont déjà trop grosses devraient avoir des moyens d’encourager les gens à migrer vers des plus petites.
En tant que communauté, nous devrions aborder les grandes instances comme des tumeurs : comment pouvons-nous les détruire pour qu’elles ne soient plus un danger pour l’organisme?
En poussant ce raisonnement, on arrive au concept du Small Web, un internet où nous possédons et maîtrisons notre propre lieu (ou nos propres lieux).»
Eugen Rochko : «Je fais des journées de travail de 14 heures»
Le fondateur de Mastodon, Eugen Rochko, est interviewé dans Vanity Fair, dans un article titré «Elon Musk passe pour un blaireau». 800.000 nouveaux comptes en quelques semaines (l’interview remonte à au moins 11 jours):
«Les gens ont probablement envie d’entendre que c’est formidable, toute cette croissance, ce succès, mais pour le moment j’ai du mal à adopter cette perspective. C’est surtout plus de travail, plus d’incendies à éteindre. C’est incroyablement stressant. Je fais des journées de travail de 14 heures, je dors à peine et je mange très peu.
Toute cette histoire coïncide avec le processus de sortie d’une nouvelle version du logiciel Mastodon. Ce qui est déjà très exigeant en soi.(…)
[question du journaliste] Et si quelqu’un – au hasard, un milliardaire impulsif – voulait acheter Mastodon ou en prendre le contrôle d’une manière ou d’une autre?
– Le réseau est protégé contre ce genre de choses. Le code est un logiciel libre et ouvert, et personne ne peut changer la licence ou la reprendre rétroactivement. Tous les serveurs appartiennent à des gens différents. Même si quelqu’un achetait Mastodon gGmbH [l’association allemande à but non lucratif qui gère le logiciel] et, avec elle, la marque et les serveurs que nous gérons – mastodon.social et mastodon.online –, ça n’affecterait pas le Fediverse de manière significative.»
«Des communautés de passionnés»
Titré «Le logiciel libre, des bénévoles aux Gafam», cet article paru dans La Croix le 18 novembre (réservé aux abonnés, mais on doit aussi pouvoir trouver le quotidien en bibliothèque par exemple). Il y est question de la vente liée (avec des citations de l’informaticien François Pellegrini, professeur à l’université de Bordeaux), des services des GAFAM et de la dépendance qu’ils créent (citations de Daniel Le Berre, enseignant-chercheur en informatique à l’université d’Artois), et de la troisième voie, celle des logiciels libres (citation de Christophe Masutti, coprésident de Framasoft: «Pour se substituer aux géants du numérique, il faut collectiviser les efforts. La capacité d’action d’un individu, seul, est très réduite. Il existe quand même de bonnes pratiques, comme l’utilisation de ces logiciels alternatifs.»
La Croix le souligne, «Attention, libre ne veut pas dire gratuit, même si la plupart le sont. (…) »Ce coût est soit mutualisé par la communauté qui développe le produit, soit pris en charge par l’entreprise qui espère ensuite vendre des services à valeur ajoutée », analyse François Pellegrini.
Plusieurs sociétés peuvent s’engager dans une « coopétition », où des concurrents planchent sur d’importants logiciels en collaboration, pour s’ouvrir de nouveaux marchés. Beaucoup de grandes entreprises du numérique comme Microsoft ou IBM participent, financent et utilisent des logiciels libres. Daniel Le Berre s’en souvient: « Cela s’est vu lors de Log4Shell par exemple, où des géants se sont retrouvés vulnérables en raison d’une faille informatique dans une bibliothèque libre, maintenue à jour par des bénévoles… »»
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