Des véhicules à conduite autonome sur les routes britanniques d

Le gouvernement britannique affirme que des véhicules sans conducteur pourraient circuler sur les routes du Royaume-Uni d’ici 2025 et a annoncé une enveloppe de 100 millions de livres (environ 118 millions d’euros) pour financer la recherche sur les développements en matière de sécurité.

Selon les plans du gouvernement, des voitures, des autocars et des camions dotés de fonctions de conduite autonome pourraient circuler sur les autoroutes l’année prochaine. Une nouvelle législation est en cours d’élaboration pour permettre un déploiement plus large et sûr des véhicules sans conducteur d’ici 2025.

Le gouvernement a également lancé une consultation sur une proposition d’« ambition de sécurité » qui exigerait qu’un véhicule à conduite autonome soit « aussi sûr qu’un conducteur humain compétent et prudent », selon l’annonce du ministère des transports.

Le gouvernement espère accélérer l’adoption d’une nouvelle législation sur l’assurance et la responsabilité afin que les constructeurs – et non les conducteurs – soient responsables des accidents lorsque le véhicule est en mode de conduite autonome.

Des risques pour la sécurité

Toutefois, le rapport « Responsible Innovation in Self-Driving Vehicles » du Centre for Data Ethics and Innovation (CDEI) du gouvernement britannique indique qu’un chemin long et complexe reste à parcourir si le public veut faire confiance aux véhicules à conduite autonome et aux règles qui régissent leur utilisation.

Il y a un risque que le public rejette les véhicules sans conducteur s’ils ne sont pas considérés comme suffisamment sûrs, prévient le CDEI.

« Les améliorations moyennes de la sécurité routière, même si elles peuvent être clairement démontrées, ne susciteront pas la confiance du public si les accidents sont considérés comme la faute d’entreprises technologiques sans visage ou d’une réglementation laxiste plutôt que de conducteurs humains faillibles », indique le CDEI dans son rapport.

Pour que le public considère les véhicules autonomes comme équivalents aux trains ou aux avions, il faut qu’il « s’attende à une amélioration de 100 fois de la sécurité moyenne par rapport aux véhicules conduits manuellement. »

Le professeur Jack Stilgoe de l’University College London, qui a conseillé le CDEI, a déclaré à la BBC que l’établissement du niveau de sécurité des voitures sans conducteur devrait être une décision démocratique. « Le danger est d’entrer dans un monde où ces changements se produisent pour convenir à un seul mode de transport – et où les avantages ne se répandent pas très largement », a-t-il déclaré.

Des conditions d’exploitation à définir

Le CDEI estime que les voitures sans conducteur devraient être clairement identifiées afin que les gens sachent avec quels « agents » ils partagent la route. Il s’inquiète également du fait que la technologie puisse créer une pression pour modifier les routes et les règles de circulation en fonction des voitures sans conducteur.

Pour gagner la confiance du public, le CDEI recommande des règles qui obligent les fabricants de technologies à expliquer les conditions dans lesquelles les véhicules sans conducteur peuvent fonctionner, comme les types de routes, les lieux, la météo et le comportement des autres usagers de la route.

Il note que, pour réduire leur responsabilité, les entreprises technologiques sont incitées à définir de manière restrictive le domaine de conception opérationnelle des véhicules à conduite autonome, c’est-à-dire les conditions d’exploitation dans lesquelles le système d’automatisation de la conduite est spécifiquement conçu pour fonctionner.

Le CDEI recommande que les personnes handicapées soient également consultées afin de garantir que les réglementations soient inclusives.

« Il est nécessaire de poursuivre le dialogue et la recherche sociale afin d’approfondir la compréhension des opinions du public sur la responsabilité, l’étiquetage, l’explicabilité des décisions prises par les AV, et les changements d’infrastructure possibles à mesure que les systèmes AV s’étendent et se développent. »

Les réponses à ces questions auront un impact sur « la sécurité
(infrastructure), l’acceptabilité des AV (étiquetage, explicabilité) et
sur la responsabilité et l’obligation de fournir une compensation
(responsabilité) », indique le CDEI.

Livraisons de produits et navettes pour les aéroports

Le gouvernement estime que l’autorisation des voitures à conduite autonome sur les routes britanniques pourrait créer jusqu’à 38 000 emplois et rapporter 42 milliards de livres à l’économie.

Sur l’enveloppe totale de 100 millions de livres, le gouvernement a confirmé aujourd’hui l’octroi de 34 millions de livres à la recherche pour « soutenir les développements en matière de sécurité et informer une législation plus détaillée », ainsi que 20 millions de livres pour « donner un coup de fouet aux services commerciaux de conduite autonome et permettre aux entreprises de se développer ». Il voit un potentiel dans les livraisons de produits alimentaires et les navettes dans les aéroports, en s’appuyant sur les 40 millions de livres déjà investis.

Le gouvernement espère que la consultation sur les « ambitions en matière de sécurité » permettra de définir des normes pour les véhicules à conduite autonome, et notamment de déterminer si des sanctions doivent être imposées aux fabricants si leur technologie ne répond pas à ces normes.

Le rapport du CDEI s’appuie sur les propositions d’un rapport de janvier de la Commission juridique sur la manière de réglementer les véhicules sans conducteur.

Source : ZDNet.com

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