Image : Bolk.
A l’ère du quick commerce et des livraisons de repas sur la pause déjeuner, Bolk lance un concept de cantine robotisée. Une promesse de flexibilité et de rapidité assumée par son fondateur, Nicolas Jeanne, pour repenser la cafétéria d’entreprise.
La machine se présente comme un énorme distributeur automatique, prenant à peine 2 m2 au sol. C’est peu, mais elle livre des repas sur une bonne cadence, jusqu’à 60 repas à l’heure et environ 150 repas par jour. C’est bien assez pour une entreprise de taille moyenne, en quête d’alternatives à la traditionnelle cantine d’entreprise, pour coller à l’ère de l’hybride et de la réduction du nombre d’employés présents sur site.
Quelques entreprises ont déjà été séduites, à commencer par Veepee, qui accueille deux machines Bolk dans ses locaux.
Une V3 en phase de déploiement
Ces mini-restaurants automatisés ne sont distribués qu’en Ile-de-France pour l’heure, mais l’équipe de Bolk veut s’étendre en France en 2023. Une stratégie d’ouverture qui nécessitera de revoir la capacité de production de la start-up. Elle opère pour l’instant le montage de ses machines dans son petit atelier parisien, situé dans la zone industrielle Cap18.
La cuisine de Bolk aussi a vocation à s’agrandir. Pour remplir les machines de produits frais, les livreurs de l’entreprise effectuent des allers-retours deux à quatre fois par semaine chez les clients, en fonction des besoins.
« La fraîcheur et le goût sont deux piliers de notre projet », explique Nicolas Jeanne, le fondateur de Bolk, à ZDNet. Et il faut que cela se voit à l’œil quand on passe devant la machine : comme dans les rayons d’un supermarché, les produits alimentaires utilisés pour élaborer les recettes, préalablement coupés et préparés chez Bolk, sont disposés dans des tubes transparents placés à la verticale. Puis ces tubes tournent et s’activent pour composer la recette du plat que le client commande via l’interface tactile.
En quelques minutes, les plats sont donc assemblés automatiquement sur place. Pour gagner en efficacité, chaque mouvement a été longuement étudié, confie Nicolas Jeanne. Même la forme de la machine automatique a évolué. D’abord, l’entrepreneur avait pensé à un design arrondi – certes joli, mais très peu pratique, reconnaît-il. C’est à travers les « itérations successives » que la V3 de la machine – et ses quelque 1 400 pièces assemblées – a vu le jour. C’est ce modèle-ci que Bolk commence à industrialiser et déployer chez ses clients.
Jusqu’à 300 compositions personnalisées
La V2 précédente, construite avec des pièces sur l’étagère, avait été testée par quatre entreprises pilotes pour corriger les éventuelles erreurs rencontrées. « Il y en a toujours. Si le plat présente des défauts, alors un message d’erreur s’affiche sur l’écran, et le client est remboursé instantanément », décrit Nicolas Jeanne.
L’équipe travaille à faire en sorte que ce taux d’erreur soit le plus marginal possible. Si toutefois le matériel se casse, Bolk assure la maintenance des pièces. Les réparations sont comprises dans le forfait de location payé au mois par les entreprises clientes.
Pour le reste, Bolk se rémunère sur la vente des repas. Il faut débourser en moyenne entre 4,90 euros et 7,90 euros pour un plat. « C’est moins cher que de se faire livrer son repas de l’extérieur », soutient Nicolas Jeanne. Au menu : des salades de pâtes, de quinoa, avec ou sans viande, et dessert en option. Pour la sauce, chacun choisit la quantité souhaitée. Idem pour la taille de l’assiette. Les plats chauds et froids changent au fil de l’année pour respecter la saisonnalité des produits. Une dizaine de recettes sont disponibles dans une machine, mais les clients peuvent aussi personnaliser leurs assiettes (jusqu’à 300 compositions personnalisées).
Trois ans de R & D
Cette flexibilité a un prix : la start-up n’a pas fini de lever des fonds pour peaufiner son produit et ses recettes, sur un marché de l’alimentation saturé d’acteurs de la livraison express et des dark kitchens. Après 4 millions d’euros levés en février dernier, Bolk vise « entre 20 et 30 millions d’euros » dans la prochaine étape de son plan d’investissement. La start-up embarque une soixantaine de business angels mais son fondateur assume une vision « pragmatique » des affaires. « Nous y allons progressivement », dit-il.
Selon Nicolas Jeanne, Bolk est un « service complémentaire aux cantines et aux frigos connectés pour les entreprises de plus de 500 personnes ». Après le monde de l’entreprise, il veut aller toucher d’autres lieux comme des commerces de proximité et des hôtels.
« Ce n’est que le début », assure l’entrepreneur. Avec peu de concurrents directs (comme Cala et Pazzi sur le marché français), la robotique n’attire pas les investisseurs en masse, car « les barrières technologiques à l’entrée sont élevées et exigent une maîtrise du hardware et du software », souligne Nicolas Jeanne.
Dans le cas de Bolk, la phase de déploiement intervient après trois ans de R & D. Au démarrage, Nicolas Jeanne s’était appuyé sur un cabinet de conseil pour solidifier les bases du projet, avant de monter une équipe technique en interne. Elle est aujourd’hui dirigée par Ludovic Houchu, ancien directeur technique chez Softbank Group, en charge du développement des robots Pepper et Nao, précise Nicolas Jeanne.
Même avec la meilleure robotique du monde, « c’est pour le goût et le prix que les clients reviennent chez Bolk », note Nicolas Jeanne. Des repas frais et une production automatisée à un prix abordable : est-ce que cette recette fera le succès de Bolk ? C’est en tout cas le pari de son fondateur.
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