le trou dans la pelouse de Vienne, symbole d'un stade qui embarrasse l'Autriche avant la réception de l'équipe de France

Depuis quelques jours, la France et l’Autriche, dont les sélections s’affrontent vendredi 10 juin, partagent le même sentiment : un malaise palpable causé par les circonstances entourant un match de football. D’un côté, il y a le chaos au stade de France lors de la finale de la Ligue des champions du côté de Paris le 28 mai. De l’autre, un trou béant au beau milieu de la pelouse du stade Ernst-Happel du côté de Vienne, qui a créé l’émoi lundi.

A l’issue du match contre le Danemark dans la capitale autrichienne, qui avait débuté avec une heure et demie de retard en raison d’une panne de courant, les images de Robert Skov Olsen plongeant son pied dans un trou d’une trentaine de centimètres sur la pelouse ont fait le tour des réseaux sociaux. « Ça aurait pu ruiner une carrière aujourd’hui, heureusement que ce n’est pas arrivé », a souligné l’attaquant danois à l’issue du match sur le site de TV 2 Sport (article en danois)

Comme la France avec les supporters de Liverpool, l’Autriche a subi les critiques acerbes des Danois. « Je ne sais pas ce qu’il se passe dans ce stade d’amateurs », a lancé le milieu danois Pierre-Emile Hojbjerg sur TV 2 Sport, tandis que son sélectionneur Kasper Hjulmand a jugé le terrain « désastreux« . 

La soirée a ainsi provoqué une petite crise, sur fond de vétusté de l’équivalent du Stade de France pour la sélection autrichienne. « Les trous vont et viennent. Les préjudices en termes d’image restent« , a écrit Der Standard. Le même média autrichien juge que Ernst Happel, grand footballeur et entraîneur autrichien décédé en 1992, « n’aurait pas mérité que son nom soit associé à ce stade« .

Son image ternie, l’ÖFB (Fédération autrichienne de football) a donc cherché à réagir avant d’accueillir les champions du monde français sur leur pelouse. D’une part, Bernhard Neuhold, directeur général de l’OFB, a profité d’une opération sponsoring, en marge de la conférence de presse d’avant-match jeudi, pour donner quelques explications. Selon lui, le problème est lié à l’augmentation de la nappe phréatique sous le stade, proche du Danube, après les fortes pluies qui ont frappé Vienne.

De plus, le trou a été rebouché. Les joueurs de l’équipe de France ont pu le remarquer sur la pelouse du stade lors de leur entraînement jeudi, avec la moitié du rond central bien distincte du reste du terrain. Outre cette opération d’urgence, la fédération autrichienne souhaite agir sur le long terme. « Nous sommes le seul pays d’Europe à avoir une infrastructure aussi mauvaise. Un jour, nous ne pourrons plus jouer ici ou nous n’aurons plus le droit. Il faut être réaliste« , a déploré Gerhard Milletich, le président de l’OFB.

Le sujet revient souvent sur la table. En 2008, la fédération avait réclamé une nouvelle enceinte avant d’accueillir l’Euro, n’obtenant du gouvernement que la simple rénovation du stade Ernst-Happel. L’enceinte avait accueilli la finale de la compétition. Désormais, elle ne semble plus adaptée aux grandes rencontres internationales, à en croire les journalistes et responsables locaux. De sorte que Milletich et l’OFB réclament « un changement de mentalité aux niveaux fédéral et national » pour obtenir « un nouveau stade multifonctionnel« .

L’OFB, qui est locataire du stade Ernst-Happel, « ne pourrait pas supporter » la contribution financière à la construction d’un nouveau stade, a cependant prévenu son président. Le gouvernement est donc prié de se saisir du problème causé par le plus important stade du pays (48 500 spectateurs). « Mais ça ne sera pas réglé avant longtemps parce que le gouvernement ne veut pas payer », nous a expliqué un membre de la fédération jeudi.

En attendant, la sélection autrichienne pourrait délocaliser ses prochains matchs dans d’autres villes du pays. Ralf Rangnick, le nouveau sélectionneur de l’Autriche, a validé cette option jeudi. 

Alors qu’il a plu une bonne partie de la journée de jeudi sur la capitale autrichienne et que la météo devrait également se montrer capricieuse vendredi, se pose évidemment la question du danger pour les joueurs et leur intégrité physique. « Il n’y a pas de souci pour le match, lundi la pelouse était en bon état avant la fin« , a assuré l’Autrichien David Alaba hier alors que ses coéquipiers ont tâté la partie de la pelouse refaite jeudi, lors du dernier entraînement.

Tous les yeux seront donc rivés sur le gazon vendredi soir. L’Autriche n’aimerait pas ajouter à son embarras actuel la blessure d’un joueur dans son stade.

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