Alors que la presse italienne évoquait un potentiel rachat de Renault, le président de Stellantis a démenti tout projet de fusion du groupe automobile franco-italo-américain avec un autre constructeur.
Le président de Stellantis, John Elkann, a démenti ce lundi 5 février tout projet de fusion du groupe automobile franco-italo-américain avec un autre constructeur, après des spéculations dans la presse italienne sur une éventuelle union avec Renault.
« Aucun projet à l’étude »
« Il n’y a aucun projet à l’étude concernant des opérations de fusion de Stellantis avec d’autres constructeurs », assure John Elkann dans un communiqué.
Le constructeur « se concentre sur l’exécution de son plan stratégique » et « sur la mise en œuvre en temps voulu des projets annoncés pour renforcer ses activités sur tous les marchés où il est présent, y compris l’Italie », relève-t-il.
Le groupe « s’est engagé dans la table ronde » organisée par le ministère des Entreprises, « qui voit le gouvernement italien uni à tous les acteurs de la chaîne d’approvisionnement dans la réalisation d’objectifs communs importants pour faire face ensemble aux défis de la transition énergétique », rappelle John Elkann.
Interrogé par l’AFP, Renault n’a pas souhaité commenter.
« La France à la manœuvre sur l’automobile. Le gouvernement parisien, actionnaire à la fois de Stellantis et de Renault, voit grand », a rapporté dimanche le journal romain Il Messaggero.
L’idée « est celle d’une fusion entre les deux groupes automobiles. Un mariage sous la houlette de l’exécutif dirigé par le président Macron » afin « d’accroître la mainmise sur le secteur » automobile européen, assure le quotidien.
L’État français a porté fin janvier ses droits de vote dans Stellantis à 9,6% tout en conservant une part de 6,1% du capital, alors que l’Etat italien n’est pas présent dans son capital. Quant à Renault, l’Etat français y dispose d’une part de 15%.
Polémique sur les subventions
Le gouvernement de Giorgia Meloni et la direction de Stellantis (marques Peugeot, Citroën, Fiat, Alfa Romeo, Chrysler, Maserati, Lancia) ont échangé à plusieurs reprises de vives critiques par voie de presse.
La présidente du Conseil italien a ainsi accusé le constructeur automobile de « privilégier » les intérêts de la France depuis la fusion de PSA avec Fiat-Chrysler en 2021, tandis que le directeur général de Stellantis, Carlos Tavares, reproche à Rome de tourner le dos à l’électrique.
Giorgia Meloni est revenue à la charge lundi, déclarant « que le directeur général d’une grande entreprise sait que les subventions d’un gouvernement ne peuvent pas être destinées à une entreprise en particulier ».
« Si vous pensez qu’il vaut mieux produire dans d’autres pays où les coûts de production sont moins élevés, je ne peux rien dire, mais ne me dites pas que la voiture produite est italienne », a commenté Giorgia Meloni devant la presse à Tokyo, à l’issue d’une rencontre avec le Premier ministre japonais Fumio Kishida.
Elle réagissait ainsi à une interview publiée jeudi par l’agence Bloomberg, dans laquelle Carlos Tavares estimait que l’Italie devrait faire davantage pour protéger les emplois dans l’automobile au lieu de chercher des « boucs émissaires » et s’en prendre à Stellantis.
« Si vous n’accordez pas de subventions pour l’achat de véhicules électriques, vous mettez en péril les usines italiennes », a-t-il prévenu.
Le gouvernement Meloni a annoncé jeudi 950 millions d’euros d’incitations financières en 2024 pour renouveler son parc automobile et inciter les Italiens à acheter des voitures moins polluantes.
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