Son histoire avec la France reprend de belles couleurs jaunes. Primoz Roglic (Jumbo-Visma) a remporté, dimanche 12 juin, le Critérium du Dauphiné, trois mois après son succès salvateur sur Paris-Nice. Voilà le Slovène libéré d’un poids avant son gros objectif : le Tour de France. D’autant plus qu’il pourra plus que jamais compter sur son équipe, au top sur ce Dauphiné.
Côté Français, le bilan est positif. Concernant les victoires d’étape, la fête a été belle pour le clan tricolore avec trois succès retentissants et un représentant en jaune avec Alexis Vuillermoz. Du côté du général, en revanche, David Gaudu n’a pas réussi à tenir le coup. L’Australien Ben O’Connor lui, a bien tenu la barre et s’est positionné comme un coureur à suivre sur la Grande Boucle.
Le patron : Primoz Roglic
Il était annoncé comme favori, il n’a pas déçu. Primoz Roglic, leader slovène de la formation néerlandaise Jumbo-Visma, s’est adjugé son premier Critérium du Dauphiné. A trois semaines du Tour de France, c’est un signal fort qu’envoie l’homme de Trbovlje. Dominateur, serein et jamais inquiété, il a assuré sur tous les terrains.
En contre-la-montre, il a pris le dessus sur ses rivaux avec plus de 40 secondes de gagnées. En montagne, il a été le plus fort en terminant deuxième des deux étapes reines, le samedi à quelques secondes de l’échappé Carlos Verona et le dimanche en laissant la victoire à Jonas Vingegaard. Globalement, rien n’a pu inquiéter Roglic sur les huit étapes du Dauphiné. D’autant plus qu’après un passage à vide en mai sur le Tour du Pays basque, le champion au maillot jaune a parfaitement remis les pendules à l’heure et a montré que, sur la Grande Boucle, il devrait compter parmi les meilleurs.
Le rouleau-compresseur : la Jumbo-Visma
Si Primoz Roglic est à placer parmi les favoris pour le Tour de France, c’est qu’il a pu compter sur une équipe de choc pendant une semaine. La Jumbo-Visma a outrageusement mené les débats tout au long des huit étapes, maîtrisant le général à sa guise, d’abord pour Wout van Aert, puis pour son futur vainqueur. Le Belge, d’ailleurs, a frappé fort sur ce Critérium du Dauphiné avec deux victoires d’étape et deux deuxième places.
Mais le véritable enseignement, du côté de la Jumbo-Visma, est aussi à prendre du côté de Jonas Vingegaard. Le Danois, deuxième du dernier Tour de France après avoir pris le relais de Roglic, qui avait abandonné, a terminé deuxième de l’épreuve. Presque au même niveau que son leader en montagne, toujours aussi efficace en contre-la-montre, il a aussi montré de très bonnes jambes avant la Grande Boucle.
Au-delà de ses trois cadors, la Jumbo-Visma a aussi pu prendre la température des cinq coéquipiers qui les accompagneront au départ du Tour. Steven Kruijswijk a parfaitement joué son rôle d’équipier dans le plateau de Solaison en faisant exploser un à un les favoris, et Christophe Laporte a rempli son cahier des charges sur les épreuves de plat, notamment en emmenant Van Aert au sprint.
La belle surprise : trois victoires françaises
Ils n’avaient plus autant gagné depuis sept ans. Avec trois victoires d’étape françaises dans cette 74e édition du Critérium du Dauphiné, le cyclisme tricolore a brillé. Alexis Vuillermoz (TotalEnergies), premier à lever les bras lors de la deuxième étape, a même porté le maillot jaune le lendemain avant de le rendre à Wout van Aert.
Ce jour-là, justement, David Gaudu (Groupama-FDJ) a remporté la troisième étape, au sprint, devant le champion de Belgique. Une délivrance pour le Breton qui a retrouvé des sensations, malgré une déconvenue et plus de sept minutes de perdues le dernier jour (17e au général).
Le vendredi, à Gap, Valentin Ferron (TotalEnergies) a signé le troisième succès français avec un beau et rarissime « coup du kilomètre » alors qu’il était dans la bonne échappée. Depuis 2015, et la double victoire de Nacer Bouhanni ainsi que celle de Romain Bardet à Pra-Loup, les Bleus n’avaient pas fait mieux.
L’homme à suivre sur le Tour : Ben O’Connor
Derrière l’hégémonie Jumbo-Visma avec Roglic et Vingegaard, un homme a fait de la résistance : Ben O’Connor. Le leader de la formation AG2R Citroën a confirmé son niveau sur le Tour de France en 2021 où il avait levé les bras à Tignes et avait ensuite terminé quatrième au classement général final. « C’est une très belle satisfaction, on aurait signé pour le podium avant la course. La concurrence est forte, on est très fiers », s’est réjoui le manager de la formation, Vincent Lavenu, après la troisième place de son grimpeur au sommet du plateau de Solaison.
« L’année dernière c’était une belle surprise mais là il prouve que c’est un grand coureur. Il termine juste derrière Roglic, triple vainqueur de la Vuelta et Jonas Vingegaard, deuxième du dernier Tour de France, c’est donc un garçon qui peut jouer des grandes victoires. »
Vincent Lavenu, manager d’AG2R Citroën
Au départ de Copenhague, Ben O’Connor va se présenter avec l’étiquette d’outsider derrière des coureurs comme Tadej Pogacar (UAE Team Emirates), Primoz Roglic ou encore Jonas Vingegaard, mais a montré lors des deux étapes de montagne qu’il allait falloir compter sur lui. Il a terminé quatrième, samedi à Vaujany à 14 secondes de Roglic, et troisième, dimanche, avec 15 secondes de débourre sur les deux Jumbo-Visma. L’Australien, dur au mal, n’a jamais craqué même après avoir été décramponné par les deux hommes en jaune, un atout redoutable dans les socquettes de l’Australien.
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