Après des mois de surplace dans l’enquête portant sur l’agression de la milieu de terrain du PSG, Kheira Hamraoui, de nouvelles informations ont relancé l’affaire. Vendredi 16 septembre, son ex-coéquipière à Paris, Aminata Diallo, a été mise en examen pour violences aggravées et pour association de malfaiteurs.
Elle a ensuite été placée en détention provisoire, dans le cadre de l’information judiciaire ouverte sur l’agression de Kheira Hamraoui. Un nouveau rebondissement après des mois d’enquête. Franceinfo: sport revient sur le déroulé des derniers mois.
4 novembre 2021 : Kheira Hamraoui est violemment agressée
Cette affaire commence le jeudi 4 novembre 2021. Kheira Hamraoui, milieu de terrain du Paris Saint-Germain, est violemment agressée après une soirée organisée par son club dans un restaurant du bois de Boulogne. L’ensemble des joueuses et du staff est présent.
Alors qu’elle est raccompagnée chez elle en voiture par l’une de ses coéquipières (Aminata Diallo), Kheira Hamraoui est extraite du véhicule par deux personnes cagoulées. Elle est ensuite frappée à coup de barre de fer sur les jambes. Diallo est elle ceinturée par les agresseurs. Cette agression, violente sur le plan physique et moral, a coûté à la joueuse plusieurs points du suture aux jambes et aux mains. Une blessure qui l’a privée des terrains plusieurs jours, et notamment de la rencontre de Ligue des champions face au Real Madrid, le 9 novembre. Une enquête, pour violences volontaires en réunion avec arme et préméditation, est alors ouverte.
10 novembre 2021 : Aminata Diallo placée en garde à vue
Quelques jours après l’agression de Kheira Hamraoui, sa coéquipières Aminata Diallo est arrêtée le 10 novembre à son domicile de Marly-le-Roi (Yvelines), et placée en garde à vue par les enquêteurs de la police judiciaire de Versailles. Lors de son audition, la joueuse a niée toute implication dans les faits qui lui sont reprochés. Le lendemain, après 36 heures de garde à vue, elle est ressortie libre, sans aucune charge retenue contre elle.
24 mars 2022 : la défense de Hamraoui dénonce le « harcèlement » de certaines joueuses du PSG
L’avocat de la joueuse dénonce dans un courrier adressé au club « un certain nombre de faits » au sein du vestiaire parisien « qui altèrent gravement la santé psychologique » de sa cliente depuis son agression.
Depuis l’agression et la garde à vue de Diallo, la relation de Hamraoui avec plusieurs de ses coéquipières s’est en effet dégradée, ces dernières lui reprochant sa garde à vue. Son avocat pointe « une campagne de harcèlement et de dénigrement » menée par plusieurs joueuses contre sa cliente. Insultes, menaces, intimidations sont aussi ajoutées à cette liste.
20 avril 2022 : un « proche » de Diallo mis en garde à vue
Ce jour-là, un « ami » d’Aminata Diallo est interpellé et placé en garde à vue. D’après des éléments de l’enquête, cet individu, « majeur » et « connu des services de police », « aurait joué un rôle dans l’agression » de sa coéquipière, Kheira Hamraoui.
Dans le viseur des enquêteurs, l’hypothèse d’une rivalité entre les deux joueuses, qui évoluent au même poste de milieu de terrain, est envisagée dans un premier temps puis abandonnée. Cet « ami » est lui aussi relâché sans aucune charge retenue contre lui.
15 septembre 2022 : quatre hommes en garde à vue
Après des mois sans avancées, un nouveau rebondissement relance l’affaire. Quatre hommes sont placés en garde à vue, jeudi 15 septembre, et trois d’entre eux, âgés d’une vingtaine d’années, ont reconnu leur présence sur les lieux de l’agression.
Devant les enquêteurs de la Brigade de répression du banditisme de la police judiciaire (PJ), ils ont reconnu une certaine implication, mais le déroulé des faits n’est toujours pas clairement défini. Un quatrième homme, âgé de 19 ans, a été également auditionné dans la foulée de son interpellation, le 15 septembre. Celui-ci a reconnu avoir porté des coups à la victime. Ces quatre individus ont ensuite été mis en examen pour « association de malfaiteurs » et « violences aggravées ».
« Tous les quatre mettent en cause Madame Diallo (…) comme étant la commanditaire des violences, pour lui permettre d’occuper le poste de la victime lors de compétitions à venir », a expliqué le parquet de Versailles. Deux ont été incarcérés, et les deux autres placés sous contrôle judiciaire.
16 septembre 2022 : Diallo mise en examen et placée en détention provisoire
L’internationale française se retrouve une nouvelle fois devant les inspecteurs le 16 septembre et est mise en examen et placée en détention provisoire dans la foulée de son audition. Les autorités la suspectent d’être la commanditaire de l’agression de Kheira Hamraoui, sur fond de rivalité sportive.
« Madame Diallo a souhaité un débat différé » devant le juge des libertés et de la détention, après sa mise en examen, « et dans l’attente, elle a été incarcérée provisoirement », a expliqué le parquet de Versailles dans un communiqué.
17 septembre 2022 : Kheira Hamraoui sort du silence
Pendant de longs mois, la joueuse du PSG est restée silencieuse, et loin de la sphère médiatique. Une décision sur laquelle elle a décidé de revenir, samedi 17 septembre. Sur son compte Twitter, elle a publié un communiqué, où elle raconte cette « sombre soirée », « ô combien traumatisante » qui s’est transformée en une « absolue injustice ». Ce communiqué est accompagné de photos montrant ses blessures.
Cette agression a été pour elle « l’une des périodes les plus difficiles de [sa] vie », et n’avait pour d’autres buts, selon ses dires, de lui « ôter par une violence extrême [son] outil de travail » et ainsi « mettre fin à [sa] carrière ».
— Kheira Hamraoui (@kheirahamraoui) September 17, 2022
L’enquête est pour l’heure toujours en cours. Kheira Hamraoui de son côté est sous contrat avec le PSG jusqu’en 2023 mais ne fait plus partie des « projets sportifs du club », a affirmé la directrice sportive adjointe du PSG féminin, Sabrina Delannoy, le 9 septembre. Le PSG lui cherche en effet un nouveau club. Hamraoui parle elle de « mise à l’écart de l’équipe » depuis plusieurs semaines. Situation qu’elle a fait constater par un huissier la semaine passée.
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