L'équipe de France de basket sur la deuxième marche du podium de l'Euro et médaillée d'argent après sa défaite en finale contre l'Espagne (88-76), le 18 septembre 2022 à Berlin (FILIP SINGER / MaxPPP)

Les Bleus n’ont même pas eu le temps de rêver. L’équipe de France a été surclassée en finale de l’Euro 2022 par l’Espagne (88-76), dimanche 18 septembre, à Berlin. Il faudra donc attendre encore un peu avant de voir la génération Fournier-Gobert décrocher une médaille d’or, après l’argent olympique et les deux médailles de bronze mondiales. Face à l’Espagne, les joueurs de Vincent Collet pourront pourtant avoir des regrets, tant il y avait mieux à faire. Tentative d’explication de cette frustrante défaite.

Les ballons perdus, le mal français

C’était la grande faiblesse, identifiée de tous, et en premier par les Bleus eux-mêmes depuis le début de la préparation à ce championnat d’Europe. Mais jusqu’en finale, ils n’auront pas su corriger cette manie de perdre des ballons en quantité industrielle. Pire nation de cet Euro dans le domaine, la France a été malheureusement dans ses standards face à l’Espagn avec 19 « turnovers » (contre 9 à leurs adversaires). Le chiffre le plus édifiant est la capacité espagnole à sanctionner chaque erreur hexagonale avec une précision chirurgicale, sans pourtant avoir bénéficié de nombreuses contre-attaques. Les champions d’Europe ont inscrit 35 points après une balle perdue française. Cela donne 14 tirs de plus que la France, et autant de munitions pour la punir.

Des leaders muselés

Rudy Gobert l’avait dit en début de compétition, il devait faire plus pour que la France soit capable de rivaliser avec les meilleures équipes européennes. Ce dimanche, le pivot tricolore n’a quasiment pas existé. La muraille défensive des Bleus a été inutile face aux nombreuses tentatives extérieures adverses. Et quand la bataille s’approchait de son territoire, il a été plusieurs fois dominé dans l’envie, l’Espagne terminant avec onze rebonds offensifs. Et le joueur de Minnesota a été – comme encore trop souvent – trop peu utilisé pour sa taille en attaque, sur quelques situations où il ne serait qu’à la finition, et non à la création.

Les traditionnels leaders d’attaque des Bleus terminent avec des statistiques plutôt fidèles à leurs habitudes. Mais Evan Fournier (23 points), Guerschon Yabusele (13 points) ou Thomas Heurtel (16 points, 7 passes) se sont surtout montrés dangereux par séquences. Il en fallait plus pour faire douter l’armada ibérique.

Les Bleus bloqués au rythme de l’Espagne

On disait l’Espagne moins talentueuse, moins athlétique, moins à peu près tout par rapport aux grandes heures de son exceptionnelle ère des années 2010. Seulement nos voisins des Pyrénées sont restés inchangés sur un point capital : leur fond de jeu. Les Espagnols sont dans la récitation de leurs préceptes collectifs, à leur tempo. C’est un TGV qui part à l’heure et arrive à l’heure, qui ne dévie pas de son trajet. Pour espérer le perturber, nul ne sert de vouloir le faire dérailler. Mais il faut le contraindre à devoir changer son allure, à faire surchauffer son moteur. Et les Bleus n’ont que trop peu su le faire.

En première période, les hommes de Sergio Scariolo ont appliqué le plan de leur sélectionneur à la perfection, en étirant au maximum la défense française pour en desserrer l’emprise. Les Bleus n’ont su s’adapter que trop tard à cette stratégie, ne démarrant vraiment leur match qu’avec un débours de 21 longueurs (47-26, 17’30 »).

Une intensité trop fluctuante

Il ne pouvait y avoir des miracles à chaque match de la Mercedes-Benz Arena de Berlin. Après les deux braquages des huitièmes de finale et quarts de finale, les hommes de Vincent Collet ont cette fois été trop courts dans leur remontée fantastique. Ils ont encore connu un trou d’air, cette fois dès le début de match, plutôt que dans le troisième quart-temps comme en première partie de compétition. Mais ce manque d’agressivité durant les 17 premières minutes ont fait un mal fou aux Tricolores, aux abois et semblant longtemps sans réponse.

En face, l’Espagne s’est régalée et est apparue galvanisée. En totale confiance, les Ibériques ont pris feu au tir extérieur, signant un 9/15 à trois-points en première période, dont six pour le seul Juancho Hernangomez en dix minutes. Dans les cordes, la France a eu le mérite de répondre à l’orgueil et grâce à quelques ajustements tactiques. Elle a même passé un 20-2 à cheval sur le deuxième et le troisième quart-temps pour revenir un temps à cinq unités. Mais sans jamais parvenir à tenir ce rythme.

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