L’affiche sent bon la Ligue 1. Mais c’est bien pour le compte de la huitième journée de Ligue 2 que Saint-Etienne et Bordeaux s’affrontent, samedi 10 septembre à 15 heures au stade Geoffroy-Guichard. Au terme d’une saison de Ligue 1 cauchemardesque, deux des plus grands clubs de l’hexagone ont été priés de redescendre d’un étage, avec l’espoir voire l’obligation (financière) de ne pas y rester.
Deux des plus grands clubs français
Avec 69 saisons dans l’élite chacun, Saint-Etienne et Bordeaux talonnent l’Olympique de Marseille (72), recordman des années passées dans l’élite du football français. Respectivement champions de France à dix et six reprises, les Verts et les Girondins n’avaient plus évolué ensemble en deuxième division depuis la saison 1937-1938. Une éternité. La dernière fois que les Bordelais y étaient, c’était en 1991-1992, dix ans plus tard pour leurs rivaux (2003-2004).
Depuis 1945, les deux équipes se sont affrontées 134 fois toutes compétitions confondues (hors rencontres amicales) pour un bilan de 48 victoires stéphanoises, 47 victoires bordelaises et 39 matchs nuls. S’il y avait eu du spectacle, il n’y avait pas eu de vainqueur lors de leur dernière confrontation en Ligue 1, le 20 avril dernier au Matmut Atlantique (2-2).
Un début de saison aux antipodes
À l’aube de cette affiche, dix points séparent les deux clubs. 19e de Ligue 1 avec une défense aux abois (91 buts encaissés), et sauvé d’une rétrogradation administrative en National, Bordeaux pouvait s’attendre au pire pour ses débuts en L2. Les hommes de David Guion, dont le contrat a été renouvelé malgré la descente, ont pourtant déjoué tous les pronostics. Avec quatre victoires, deux nuls et une défaite, le FCGB est premier avec 14 points, la meilleure défense du championnat (deux buts encaissés) et une meilleure différence de buts que son dauphin amiénois. Un début de saison quasi-parfait qui contraste avec celui de Saint-Etienne.
Il a fallu attendre la sixième journée pour que Sainté gagne enfin un match. Mais le carton contre Bastia (5-0), qui pouvait correspondre au réveil stéphanois, a été annihilé par le nul contre la lanterne rouge Pau (2-2), lundi. Avec déjà 15 buts encaissés (pour 13 marqués) et six cartons rouges reçus, le manque de solidité défensive et de discipline sont deux défauts à gommer. Sanctionnée d’un retrait de trois points ferme par la LFP, toujours à cause des débordements lors du barrage contre Auxerre, l’ASSE pointe actuellement à l’avant-dernière place, avec quatre points au compteur, soit autant que le dernier, Pau.
Dernier match à huis clos à Geoffroy-Guichard
Comme depuis le début de la saison, le stade Geoffroy-Guichard va sonner creux. Après les incidents du barrage d’accession contre Auxerre, qui ont scellé la relégation des Verts en Ligue 2, la Ligue de football professionnel (LFP) a condamné l’ASSE à six matchs à huis clos, dont deux avec sursis. Cette affiche est donc la dernière à se disputer dans un stade vide. Pour les Verts, jusque-là, le bilan est mitigé à la maison : une victoire, un nul et une défaite. Les hommes de Laurent Batlles ont, certes, pris leur premier point de la saison face à Nîmes (1-1) lors de la deuxième journée, et gagné pour la première fois contre Bastia (5-0) lors de la sixième journée, ils ont aussi sombré face au Havre (0-6). Meilleure équipe à l’extérieure avec deux victoires et un nul, Bordeaux a tout intérêt à profiter de l’absence des bouillants supporters stéphanois.
Un mercato stéphanois à Troyes, une jeunesse insolente à Bordeaux
Que ça soit pour Saint-Etienne ou Bordeaux, la descente a provoqué un chamboulement des effectifs avec respectivement 23 départs pour 11 arrivées, et 24 départs pour six arrivées. Plusieurs cadres stéphanois ont quitté le navire (Khazri, Hamouma, Boudebouz, Nordin, Kolodziejczak…), tandis que les ventes de Lucas Gourna-Douath à Leipzig ou de Denis Bouanga à Los Angeles ont renfloué les caisses. Au niveau des arrivées dans le Forez, Laurent Batlles a opté pour des joueurs qui sont montés en Ligue 1 sous ses ordres à Troyes : Dylan Chambost, Jimmy Giraudon ou Lenny Pintor font partie de ce cru. Le reste du mercato est un mélange entre joueurs libres et opérations peu onéreuses. De retours de prêt, Sergi Palencia et Jean-Philippe Krasso ont tiré leur épingle du jeu. L’attaquant franco-ivoirien a déjà été décisif à 9 reprises cette saison (sept buts, deux passes décisives)
À Bordeaux, l’urgence financière a conduit aux transferts de Sékou Mara à Southampon, Hwang Ui-jo à Nottingham Forest ou Jean Onana à Lens, et à un renouvellement presque total. Longtemps contraint par sa trop grande masse salariale, le club au scapulaire a attendu les derniers instants du mercato estival pour inscrire ses recrues (Nsimba, Barbet, Michelin, Badji…). En leur absence, les jeunes ont pris le pouvoir pour créer cette dynamique positive à l’image de Dilane Bakwa (deux buts, deux passes décisives) ou Logan Delaurier-Chaubet (deux buts). Déjà auteur de quatre buts et trois passes décisives, l’Anglais Josh Maja revit depuis son retour de prêt à Stoke City.
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