« Il ne faut pas se voir plus beaux qu’on est », a déclaré mardi 15 novembre au micro de franceinfo le sélectionneur de l’équipe de France Didier Deschamps, à la veille du départ des Bleus pour le Qatar, où débute la Coupe du monde de football, dimanche 20 novembre. Le sélectionneur demande de « ne pas penser à des lendemains heureux » et de rester concentrer sur la phase de groupe. Il a également salué l’annonce de dons des joueurs de l’équipe de France à des ONG, qui est pour lui « une bonne chose ».
franceinfo : Ce mercredi, l’équipe de France se rend au Qatar. Vous êtes pressés d’être dans cette Coupe du monde ?
Didier Deschamps : Le temps est arrivé. Cela paraissait loin mais les mois, les semaines, les jours passent vite. On y est. Après deux petits jours à Clairefontaine, nous avons ce voyage ce mercredi soir.
Il y a un climat particulier autour de cette Coupe du monde de football. N’est-il pas temps que le football prenne un peu sa place ?
C’est mieux. C’est valable avant chaque compétition, où il y a la place pour beaucoup de choses. Cependant, lorsque la compétition commence, le terrain reprend ses droits. Je comprends que ça intéresse beaucoup de monde de savoir ce qu’il se passe au Qatar. La seule vérité, dans le sport et dans le football, c’est le terrain, même s’il y a d’autres choses importantes. Là, il n’y a pas de temps pour des matchs de préparation car c’est impossible, en raison du délai trop court entre la fin des matchs de championnat et le début de la compétition. Ce n’est pas moi qui ai choisi de ne pas faire de matchs de préparation. C’est bien mieux d’avoir deux jours de récupération.
Cette Coupe du monde débute donc mardi pour l’équipe de France, contre l’Australie. Avez-vous plutôt des certitudes ou de l’inquiétude ?
Je n’ai jamais de certitudes, je n’en ai jamais eues. Celui qui a des certitudes dans le sport et dans le football, elles sont vite balayées. J’ai des convictions, j’ai toute l’énergie et la détermination. Nous avons fait beaucoup de choses en amont avec l’ensemble de mon staff afin d’anticiper des choses, pour que les joueurs soient dans les meilleures conditions possibles en arrivant à Doha. Nous avons un premier objectif, c’est nos trois premiers matchs de groupe. Il ne faut pas penser à des lendemains heureux. Il faut être pragmatique. Il faut déjà continuer la compétition après notre phase de groupe. Cela commence par le premier match contre l’Australie, premier match qui est souvent décisif et très important pour la suite.
Il y a un climat particulier autour de cette Coupe du monde. Les joueurs de l’équipe de France ont publié mardi 15 novembre un communiqué pour annoncer qu’ils vont apporter un soutien financier à des ONG et des associations œuvrant pour la protection des droits humains. Cette décision a-t-elle été prise avec le staff de l’équipe de France ?
Je n’ai pas été surpris, je savais qu’ils le feraient car j’échange avec eux. C’est leur décision. Je ne suis pas là pour leur dire ce qu’ils doivent faire, hormis sur le terrain de football. Nous avons évidemment échangé et je leur ai donné mon avis. Cependant, c’est une initiative qui vient de leur part, qu’ils ont partagé ensemble et qu’ils ont voulu communiquer. Cela amènera toujours de l’interprétation, en bien ou en mal. On va leur demander combien ils vont donner et ce ne sera pas assez car on veut toujours plus. En tant que sélectionneur, en tout cas, je leur ai donné mon avis et je pense que c’est une bonne chose même si ils ne sont pas là pour ça.
Il y aussi cette décision annoncée par le capitaine Hugo Lloris de ne pas porter le brassard en faveur de l’inclusion lors du Mondial 2022. Est-ce une bonne chose selon vous ?
Il faut remettre les choses dans le contexte. Ce n’est pas spécifique à la Coupe du monde au Qatar. Nous avons fait la Coupe du monde en Russie, celle au Brésil. Nous sommes dans des pays qui ont leurs lois et leurs règles. Nous sommes aussi et surtout sous les décisions de la Fifa.
Il vous reste quelques semaines en tant que champions du monde en titre. Ce statut est-il lourd ou extrêmement inspirant ?
C’est magnifique, mais c’est un statut qui amène à plus d’exigences. Il y aussi une attente qui est plus importante. Je ne regarde pas derrière. Ce qui a été fait a été fait et on l’a très bien fait. Le plus important, c’est ce qui est devant nous avec une page blanche, avec toujours le même objectif, comme c’était le cas déjà en 2014 au Brésil, en 2018 en Russie, qui est d’aller le plus loin possible. Il ne faut pas se voir plus beaux qu’on est, plus forts qu’on est. Il y a beaucoup de qualité aussi en face. Il faudra beaucoup de choses et il faut aller par étape. Je connais la première étape et les joueurs la connaissent aussi, c’est ce match mardi contre l’Australie.
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