Le tennis féminin a-t-il enfin trouvé sa nouvelle reine ? Depuis la fin du règne de Serena Williams, il y a près de six ans maintenant, la question se pose. À défaut de pouvoir identifier une championne à la hauteur de la légende américaine, cette saison 2022 a placé dans la lumière deux femmes particulièrement brillantes, qui s’affrontent en finale de l’US Open, samedi 10 septembre. Iga Swiatek contre Ons Jabeur : cette conclusion new yorkaise clôt ainsi en apothéose la saison des Grands Chelems par un duel entre les deux joueuses les plus performantes de l’année.
Cet affrontement entre la Polonaise de 21 ans, et la Tunisienne de 28 ans, qui joueront chacune leur deuxième finale en Majeur cette année, marque peut-être le début d’une nouvelle ère au sommet de la hiérarchie du tennis féminin. Dix jours après le probable dernier match de la reine Serena Williams et six mois après celui de l’ancienne n°1 mondiale Ashleigh Barty, les deux finalistes de Flushing Meadows semblent être largement en mesure de s’imposer, à court et moyen termes, comme les patronnes du circuit.
9. Pour la première fois depuis 9 ans, la finale du simple dames de l’US Open opposera deux des huit premières têtes de série :
▫️ 2013 : S. Williams [1] vs Azarenka [2]
▫️ 2022 : Swiatek [1] vs Jabeur [5]AP / EPA pic.twitter.com/R1xAMFiUml
— Jeu, Set et Maths (@JeuSetMaths) September 9, 2022
Première et deuxième au classement WTA lundi, Iga Swiatek et Ons Jabeur se sont surtout distinguées par leur régularité tout au long de cette saison. La première a remporté 56 victoires pour seulement sept défaites, alors que la seconde a gagné 44 matchs pour 13 défaites. Personne ne fait mieux. La troisième est Simona Halep, avec 39 victoires, juste devant Caroline Garcia (38).
La native de Varsovie a notamment connu quatre mois époustouflants entre mars et juillet avec une série de 37 victoires et six titres consécutifs (Doha, Indian Wells, Miami, Stuttgart, Rome et Roland-Garros). Elle a ensuite traversé une période un peu plus délicate après son élimination par Alizé Cornet au troisième tour à Wimbledon, avant de revenir tambour battant sur la fin de l’été en affichant un niveau proche de celui aperçu au printemps dernier.
Pour preuve ? Le double inversement du cours du match en demi-finale contre la puissante Biélorusse Aryna Sabalenka (6e). D’abord menée un set à zéro, la Polonaise est revenue à un set partout. Puis, menée 4-2 dans la dernière manche, elle a aligné quatre jeux d’affilée pour s’imposer (3-6, 6-1, 6-4) et décrocher un ticket pour sa troisième finale en Grand Chelem.
« C’est le travail qui paye, a-t-elle analysé en conférence de presse à l’issue de la rencontre. Je suis contente parce que j’ai été suffisamment fraîche mentalement pour savoir saisir les chances qui se sont présentées. Même si je ne me sentais pas à 100% au début du tournoi, j’ai réussi à m’améliorer et à jouer un tennis très solide. » En finale à New York, il lui faudra faire au moins autant si ce n’est plus, face à une adversaire qui la connaît de mieux en mieux, pour soulever son deuxième trophée en Grand Chelem cette saison. Un exploit qui n’a d’ailleurs plus été réalisé chez les femmes depuis 2016, quand l’Allemande Angelique Kerber s’était imposée à l’Open d’Australie et à l’US Open.
Or, « Iga ne perd jamais en finale« , rappelle Ons Jabeur. Depuis sa première finale sur le circuit principal en 2019, elle a gagné les neuf qu’elle a disputées, dont deux fois Roland-Garros (2020, 2022). « Elle joue magnifiquement, mais je veux absolument ma revanche« , prévient la Tunisienne qui s’était inclinée contre elle, en mai dernier, sur la terre battue de Rome. En finale évidemment.
« J’aime jouer sur dur et je pense savoir exactement ce que je dois faire contre elle« , ajoute celle qui veut devenir la première Africaine à remporter un tournoi du Grand Chelem, après avoir balayé la Française Caroline Garcia 6-1, 6-3. Cette saison est déjà celle de sa consécration au plus haut niveau, mais aussi celle qui l’a fait entrer dans la légende du tennis. Première Africaine à se qualifier en finale d’un Grand Chelem (Wimbledon) après avoir été la première joueuse arable à remporter un tournoi WTA 1000 (Madrid), Ons Jabeur est devenue, au fil de ses performances XXL, une véritable précurseur. Derrière cette icône inspirante, il y a d’abord et surtout une championne assoiffée de victoires et de titres.
« Le fait d’annoncer ouvertement mes objectifs a certainement contribué à mes résultats, avouait-elle à l’issue de sa demi-finale new yorkaise. J’ai dit que je voulais atteindre le top 5, c’est fait, me qualifier pour le Masters de fin d’année, c’est fait, et remporter un tournoi du Grand Chelem, j’espère que ce sera bientôt fait. » Ons Jabeur, qui sera numéro 2 mondiale lundi matin quoiqu’il arrive, veut maintenant se montrer sûre de ses capacités à entrer définitivement dans l’histoire de son sport.
Sur sa route, pour contrarier ses plans, elle aura donc la meilleure joueuse de la planète, Iga Swiatek. Dans leurs confrontations directes, la tableau affiche une égalité parfaite avec deux victoires de chaque côté. « Elle a un jeu différent des autres joueuses, elle a beaucoup de toucher, analysait la Polonaise en conférence de presse juste après sa demi-finale. Tout cela mélangé, ça fait juste une rude adversaire et c’est pour ça que nos matchs sont généralement physiques et très serrés. Ce sera une belle bataille. » La cinquième d’une longue série ?
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