Il a eu l’honneur d’ouvrir la route du Tour de France 2022, en s’élançant en premier lors du contre-la-montre à Copenhague (Danemark), vendredi 1er juillet. A 27 ans, Jérémy Lecroq découvre avec appétit son premier grand tour cycliste. Impressionné par la ferveur danoise et satisfait de ses premiers tours de roue, le coureur de la B&B Hotels-KTM fait part de ses premières impressions à franceinfo: sport.
« Ça faisait un petit moment que je voulais participer à un grand tour, mais en évoluant dans une équipe ContiPro [la deuxième division du cyclisme mondial], on n’a pas l’occasion de participer aux trois grands tours du calendrier [la Vuelta, le Giro et le Tour de France], on est tributaire d’une invitation. Donc il faut déjà l’obtenir, puis être sélectionné par son équipe, ce n’est pas évident. Pour ma part, c’était sur les tablettes depuis le début de la saison, mais on était 12 dans la présélection, donc il a fallu attendre l’officialisation. On a finalement eu la sélection définitive le dimanche soir, après le championnat de France, et je suis vraiment content de pouvoir y prendre part. C’était un rêve de participer à la plus grande course du monde, regardée par des millions de téléspectateurs. »
« Sur le contre-la-montre inaugural, j’ai ressenti beaucoup d’émotions. C’est un beau cadeau que m’a fait l’équipe de me laisser partir en premier, puis ça marquait l’accomplissement d’une carrière de pouvoir participer au Tour, surtout pour un Français. Pour mon premier grand tour, être le premier à s’élancer devant un monde de dingue, c’était juste génial et ça va me laisser des souvenirs plein la tête. Puis l’équipe a aussi décidé que je partais en premier parce qu’en général je ne suis pas mauvais sur les chronos courts comme celui-ci. »
« Au vu de la météo annoncée, ils pensaient que j’éviterais de prendre la pluie, mais finalement, il a plu pour tout le monde. Je suis satisfait de mon début de Tour, avec notamment une septième place sur la deuxième étape, puis une 13e place lors de la troisième. Faire des places comme ça, même si c’est anecdotique, ça prouve qu’on est là, qu’on est dans le match ».
« Sur la troisième étape, j’aurais aimé faire mieux sur le sprint, mais j’ai été pris dans la chute à neuf kilomètres de l’arrivée, il a fallu revenir et se replacer, ce n’était pas facile mais globalement je suis satisfait. En tant que coureur, on n’a pas vraiment pu profiter du paysage sur le pont du Grand Belt. On s’approchait du final, tout le monde essayait de s’organiser pour le sprint, donc je n’ai pas trop prêté attention au pont. C’était le seul endroit où il n’y avait pas de public, sinon je ne pensais pas qu’il y avait autant d’habitants au Danemark. »
« En même temps, tout ce public, c’est aussi très fatigant. Je m’en suis rendu compte sur la deuxième étape, avec tout ce monde qui criait pour nous encourager. Pour nous les coureurs, c’est génial d’être encouragés comme ça, mais il faut faire attention à tout, il peut tout se passer, un enfant qui traverse, quelqu’un qui fait tomber son téléphone… Il faut vraiment être attentif, ça rajoute du stress dans le peloton. »
« Après la troisième étape, dimanche, on est repartis du Danemark juste après la course et on est arrivés à 22 heures à Lille, ce qui nous a permis d’avoir une journée de repos pour recharger les batteries. Mais il faut quand même faire attention à son alimentation, parce qu’on bouge moins, et il ne faut pas gonfler des pattes comme on dit. Lundi matin, on a fait un petit tour de vélo de deux heures, pour essayer le matériel ‘spécial pavés’ notamment, car certains n’avaient pas fait les reconnaissances. »
« Puis l’après-midi, c’est repos, massage, et cryothérapie. L’organisation de la course et de l’équipe, c’est vraiment impressionnant. Il y a énormément de monde, et au sein de l’équipe, tout est doublé. Sur une course normale, d’habitude, on a deux ou trois masseurs. Là, ils sont six. Les mécanos aussi sont plus nombreux. On est mis dans les meilleures conditions. »
« Après la quatrième étape, il y a un peu de fatigue, je suis un peu malade, donc ça n’aide pas. Je termine assez loin [155e]. J’ai travaillé pour Luca Mozzato et une fois arrivés dans la dernière côte, je me suis relevé. C’était une étape qui cassait un peu les pattes. On l’avait reconnu et on savait que ça ne serait pas simple. Ça m’a fait plaisir de retrouver le public français, surtout qu’il y avait beaucoup de monde aussi aujourd’hui. Je n’ai pas voulu puiser au maximum pour ne pas arriver épuisé demain. J’aime les pavés mais ce sera tout de même différent de Paris-Roubaix. Je ne sais pas si je suis attendu, mais j’ai envie de bien faire demain [mercredi]« .
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