Après avoir flatté en 2022 le nord de la France, et même de l’Europe avec un départ au Danemark, le Tour de France a décidé de choyer le sud en 2023. Après un grand départ dans le pays Basque le 1er juillet, la Grande Boucle remontera jusqu’à Paris en tutoyant les cinq principaux massifs français.« Ca va être un sacré Tour de France, il faudra répondre présent. Du départ au pays Basque en passant par les Pyrénées jusqu’au Markstein, on aura toujours un massif qui va se présenter devant nous. On n’aura quasiment pas d’étape de répit, donc il faudra être très fort physiquement et mentalement« , résume David Gaudu (Groupama-FDJ), au pied du podium de la dernière édition.
Très axée sur les étapes accidentées ou montagneuses, avec peu d’étapes de plaine piégeuses, cette édition 2023 semble promise à faire briller les avaleurs de cols. « Partir sur de la haute montagne et finir presque sur de la haute montagne, c’est très rare », enchaîne son coéquipier Valentin Madouas. « Ça va être tout ou rien sur ces étapes, avec un enchaînement de cols assez impressionnant. Ça va être un Tour avec beaucoup de surprises« , anticipe le 10e du dernier classement général après le déclassement de Nairo Quintana, testé positif au tramadol.
Avec 30 cols au programme, dont quatre arrivées au sommet, la montagne se taille logiquement la part du lion, d’autant que plusieurs étapes vallonnées pourraient aussi déconcerter les coureurs. « Le Tour propose ces dernières années des étapes plus courtes, plus dynamiques. On se rend compte que les différences ne se font pas sur la répétition de hauts et grands cols, mais en proposant plus de cols dynamiques. On voit que ça fait des gros dégâts et un spectacle extraordinaire », analyse Vincent Lavenu, le manager de la formation AG2R-Citroën, rejoint par Valentin Madouas. « Il peut y avoir des défaillances dès la première semaine et même en troisième, donc il va falloir rester concentré, il n’y aura pas de moment où on pourra vraiment se reposer. Ca va être très intense. »
Une des particularités de cette édition sera l’étape du contre-la-montre : cette 110e édition n’en comportera qu’un seul, court (22km) et avec une bosse raide, la côte de Domancy. De quoi faire saliver les grimpeurs moins à l’aise dans l’effort solitaire, comme David Gaudu, quatrième du général et premier Français en 2022. « J’attendais un peu le moment où ils allaient sortir le chrono : est-ce que ça va être un chrono par équipes ? Un chrono le dernier jour ? Combien de kilomètres ? J’ai vu que ça montait, je me suis dit que c’était pas plus mal ! Et quand j’ai vu qu’il n’y avait que celui-là, ça m’a fait plaisir », sourit le Breton.
« C’est le parcours qui me plaît le plus depuis que je suis au Tour de France (cinq participations depuis 2018). Je dirais presque que c’est un parcours à l’ancienne : beaucoup de montagne et un chrono en bosse. Forcément, ça va faire la part belle aux purs grimpeurs », poursuit le leader de la Groupama-FDJ.
Autre passage attendu : le retour au sublime puy de Dôme, 35 ans après le dernier passage, et dont les quatre derniers kilomètres seront interdits au public pour faciliter le passage des coureurs.« C’est sympa que ça puisse à nouveau emprunter les cinq massifs montagneux, et je suis heureux d’être au départ d’un Tour qui repassera par le puy de Dôme. C’est assez historique et certaines heures mythiques du Tour se sont jouées là », précise de son côté Guillaume Martin, dont le grand objectif de 2023 sera le Tour de France, son seul Grand Tour de la saison.
« Le puy de Dôme, c’est une montée qui est très symbolique. Ça va être impressionnant pour nous, sans spectateurs. Ça va être particulier, mais l’arrivée sera magnifique, et pour nous ce sera une montée de souffrance !”
Valentin Madouasà franceinfo: sport
Enfin, la dernière semaine proposera des jours d’une rare violence pour les cuisses : cinq étapes dans les Alpes, dont une 17e vertigineuse avec plus de 5000 mètres de dénivelé, avant de conclure la montagne dans les Vosges, avec une arrivée au Markstein précédée de cinq cols. « Les ascensions vont être assez courtes. Le Grand Colombier fait 45 minutes, mais ça reste une montée sèche, et c’est ce que j’aime aussi. C’est un mix de tout, et il faudra s’adapter aux circonstances : un jour on aura 5000 mètres de dénivelé, le lendemain une montée sèche, puis un profil de puncheur », explique Gaudu.
De son côté, le grand déçu de l’édition 2022, Tadej Pogacar (UAE-Emirates), se montre également satisfait du terrain de jeu qu’il aura pour briguer une troisième couronne. « C’est un très beau parcours. J’aime beaucoup le pays Basque, ça va être formidable de débuter là-bas. Les Pyrénées en première semaine, ça va être un départ très difficile, mais je pense qu’il y aura moins de jours stressants en 2023. Cette année, ça a été très stressant, notamment dans le Nord de la France », souligne le dauphin de Jonas Vingegaard. Impuissant face au Danois l’été dernier, il aura en 2023 suffisamment de cartes à sa disposition pour harceler sans relâche son nouveau rival.
Avec une étape déjà bien cochée dans la tête : « Celle avec le col de la Loze, j’ai de bons souvenirs là-bas, c’est une montée très difficile », dévoile celui qui avait terminé troisième pour la découverte du col en 2020. Interrogé sur une soif de vengeance face à Vingegaard, le lutin de Komenda a répondu comme il le fait toujours : avec sagesse et ambition. « Ce ne sera pas une vengeance car nous faisons juste des courses de vélo. On ne cherche pas la vengeance, mais on va revenir et espérer gagner le Tour à nouveau. » Le peloton et le Tour de France sont prévenus, Tadej Pogacar veut récupérer son trône en 2023.
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