Le coach marseillais Igor Tudor pendant OM-Tottenham, le 1er novembre 2022. (JEAN CATUFFE / JEAN CATUFFE)

D’un côté, il y a l’OL et ses deux victoires en trois matchs, sa mentalité retrouvée et son incendie maîtrisé. De l’autre, l’OM et sa série de quatre rencontres sans gagner en championnat, ses déboires européens et ses supporters qui grondent. Alors forcément, le choc de la 14e journée de Ligue 1 entre les deux Olympiques, dimanche 6 novembre (20h45), s’annonce comme l’un des tournants de la saison. Une situation que l’on aurait eu du mal à imaginer il y a de cela un mois.

A ce moment-là, Marseille était sur le podium en championnat et Lyon était dans le dur. Après une quatrième défaite de rang à Lens (1-0), ce qui n’était plus arrivé depuis 1991, le crédit accordé à l’entraîneur Peter Bosz était arrivé à son terme. Remercié quelques jours plus tard, le Néerlandais a été remplacé par Laurent Blanc qui s’est fixé comme objectif de grappiller le maximum de points d’ici à la Coupe du monde, avant de penser à bien faire jouer son équipe.

Et depuis, tout s’est inversé. Malgré ses deux succès contre le Sporting en Ligue des champions (4-1, 2-0), Marseille reste sur quatre défaites et un nul toutes compétitions confondues. Tandis que Lyon, de son côté, a gagné ses deux derniers matchs et peut même espérer revenir dans le sillage des places européennes, mais surtout à un point de son adversaire en cas de victoire dimanche.

Mais plus encore que les résultats, ce sont les capacités différentes de Laurent Blanc et d’Igor Tudor à mobiliser leur groupe qui interpellent. Après une défaite rageante à Rennes pour les débuts du champion du monde 1998 (2-3), les Gones ont réussi leur coup en signant deux victoires serrées à Montpellier (1-2) et contre Lille (1-0). Deux victoires qui portent d’ailleurs déjà la patte du « Président« . A Montpellier, Houssem Aouar, relancé par Blanc alors qu’il était devenu l’énième choix de Bosz au milieu, a marqué.

Puis, les changements tactiques ont permis aux Lyonnais de retrouver de la consistance dans l’entrejeu contre le LOSC, alors qu’ils prenaient l’eau dans leur 3-5-2 initial. « Ils ont été meilleurs que nous dans l’utilisation du ballon, surtout en première période, analysait Blanc sur Prime Video après la rencontre. J’ai enlevé un défenseur central et ajouté un milieu qui défend en avançant, et qui a récupéré beaucoup de ballons. »

Le Français est ainsi parvenu à insuffler un vent de confiance à son groupe, habitué à lâcher psychologiquement dans certaines rencontres sous Bosz. « Si on avait joué Lille il y a deux semaines, on n’aurait pas gagné, expliquait-il alors que les Dogues ont dominé la rencontre. Ce changement de mentalité est notre plus grand progrès »Et si le beau jeu attendra, il ne manque plus qu’un bon résultat à Marseille pour définitivement écarter la crise sportive.

Tout le contraire de l’OM d’Igor Tudor, au centre des critiques après l’élimination de toute coupe d’Europe, mardi, après la défaite des Phocéens contre Tottenham (1-2). A l’image de la sortie de Samuel Gigot contre les Spurs (pourtant entré en jeu en cours de match pour remplacer Eric Bailly blessé), de l’entrée de Cengiz Ünder à la place de Jordan Veretout (l’un des meilleurs Marseillais sur la pelouse) ou encore de son manque de communication avec ses joueurs dans les dernières secondes de la partie, les choix du coach croate sont de plus en plus contestés sur la Canebière.

Dans un début de saison à rallonge où l’OM jouait tous les trois jours, le club avait besoin de pouvoir compter sur ses remplaçants. Mais alors que Dimitri Payet, dont Tudor a encore préféré se passer contre Tottenham, Gerson ou Bamba Dieng ne sont que très peu utilisés, le manque d’impact des changements olympiens est d’autant plus flagrant. Sur 19 rencontres cette saison, seuls Luis Suárez (doublé contre Reims) et Alexis Sánchez (but à Auxerre) se sont montrés décisifs en sortie de banc. « C’est vrai qu’en général, nos remplaçants auraient pu donner plus », reconnaissait d’ailleurs Igor Tudor avant la défaite contre les Anglais. De quoi donner envie aux Phocéens de se restreindre sur le turn-over dimanche ? Une chose est sûre, face à un Olympique lyonnais revigoré et qui n’a perdu en Ligue 1 qu’à deux reprises au Vélodrome sur la décennie écoulée, il en faudra beaucoup plus aux Marseillais pour espérer conjuguer cette mauvaise période au passé.

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