Selon le Bureau de recherches géologiques et minières, 70% des nappes phréatiques sont au-dessus des normales mensuelles en juillet en France. La situation reste toutefois critique dans le Roussillon, le Languedoc, la Corse et le sud de l’Alsace.
Une bonne nouvelle pour le territoire français. La situation des nappes d’eau souterraine dans l’Hexagone était « très satisfaisante » en juillet et devrait rester favorable en août dans l’ensemble, malgré des points noirs persistants, notamment en Languedoc-Roussillon.
« La situation de juillet est très satisfaisante, du fait d’une recharge 2023-2024 excédentaire et d’un fort soutien par les pluies printanières », écrit ainsi le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) dans son bulletin mensuel, pour la situation au 1er août, publié ce mercredi 14 août.
« On a des niveaux de nappes qui sont les deuxièmes plus hauts depuis 30 ans » pour un mois de juillet, a souligné Violaine Bault, hydrogéologue du BRGM, lors d’une présentation à la presse. Seul juillet 2001 avait fait mieux.
« Seules les nappes du littoral du Roussillon, du Languedoc, de Corse et du sud de l’Alsace enregistrent des niveaux sous les normales », met toutefois une nouvelle fois en garde l’organisme.
Les Pyrénées-Orientales privées de pluies
La situation n’est pas nouvelle, notamment dans les Pyrénées-Orientales, privées de pluies significatives depuis plus de deux ans. Sur la plaine du Roussillon, les minimas historiques ne cessent d’être battus depuis mai 2023, précise Violaine Bault.
Le gouvernement y avait annoncé au printemps un « plan de résilience » (davantage de réutilisation des eaux usées, meilleur contrôle de l’irrigation agricole, limitation des fuites…) pour tenter de faire face aux conséquences de cette sécheresse persistante dans un département à la forte activité agricole et touristique.
À plus long terme, les autorités étudient la faisabilité de l’extension d’Aqua Domitia, qui consiste à puiser de l’eau dans le Rhône et à l’acheminer dans des canalisations.
À l’échelle nationale, les niveaux des nappes sont très majoritairement au-dessus des normales mensuelles en juillet: 70% sont au-dessus, 17% sont en dessous et 13% sont comparables (des pourcentages identiques à ceux de juin). 27% des niveaux sont même très hauts, « ce qui est exceptionnel », remarque Violaine Bault.
La situation apparaît ainsi beaucoup plus favorable que celle observée l’année dernière à la même période: en juillet 2023, 72% des niveaux se trouvaient sous les normales mensuelles.
Deux tiers de la consommation d’eau potable
L’été dernier comme le précédent avaient été marqués par des sécheresses importantes dans le pays, se traduisant localement par de fortes restrictions d’usages de l’eau: interdictions d’arrosage pour les particuliers et les agriculteurs, remplissage des piscines interdit, prélèvements réduits pour certains usages industriels…
Ces eaux souterraines représentent une ressource très précieuse et utilisée: en France hexagonale, elle représente près des deux tiers de la consommation d’eau potable et plus du tiers de celle du monde agricole.
Les nappes sont dans l’ensemble en période de vidange actuellement, comme c’est habituellement le cas en été, et généralement peu affectées par les pluies estivales.
« Les épisodes orageux survenant habituellement en fin d’été devraient impacter uniquement les nappes très réactives », celles qui réagissent rapidement à l’infiltration des pluies en raison de leurs qualités géologiques, précise le BRGM.
Selon ce dernier, le mois d’août devrait offrir un tableau proche de celui du mois passé: « la situation des nappes devrait rester satisfaisante sur une grande partie du territoire, avec des niveaux au-dessus à proches des normales mensuelles ».
« La situation devra être particulièrement surveillée sur les nappes qui affichent actuellement des niveaux modérément bas à très bas ainsi que sur les secteurs fortement sollicités par des prélèvements », prévient-il toutefois.
Cliquez ici pour lire l’article depuis sa source.