Une image en lumière polarisée a permis aux astronomes de découvrir de puissants champs magnétiques autour de Sagittarius A*, un trou noir supermassif de notre Voie lactée.
Les astronomes ont découvert de puissants champs magnétiques qui s’enroulent en spirale autour du trou noir supermassif Sagittarius A*, situé au cœur de notre galaxie a annoncé mercredi 27 mars l’Observatoire européen austral (ESO).
Une image en lumière polarisée montre un anneau de lumière orangée strié de lignes régulières ceinturant Sagittarius A*. Produite par la collaboration de l’Event Horizon Telescope (EHT), à laquelle participe l’ESO, elle révèle une structure étonnamment similaire à celle observée avec M87*, le premier trou noir à avoir été imagé, au cœur de la galaxie M87.
« Champs magnétiques puissants »
Les observations révèlent « l’existence de champs magnétiques puissants, tordus et organisés à proximité du trou noir situé au centre de la Voie lactée », a déclaré Sara Issaoun, du Centre américain d’astrophysique de Harvard et co-responsable du projet, citée par l’ESO.
L’observation en lumière polarisée permet, comme une sorte de filtre, d’isoler une partie du rayonnement lumineux d’un objet et de révéler ainsi certaines de ses particularités.
Les trous noirs supermassifs logent au centre des galaxies, avec une masse comprise entre un million et des milliards de fois celle du Soleil. Censés être apparus très tôt dans l’Univers, leur formation reste un mystère. Leur attraction gravitationnelle est telle que rien ne peut s’en échapper, ni la matière, ni la lumière. On ne peut donc pas directement les observer.
Mais avec M87* en 2019, puis Sagittarius A* en 2022, l’EHT a imagé le halo de lumière qui est produit par les flux de matière et de gaz dont se nourrit et que rejette le trou noir.
« La lumière polarisée nous en apprend beaucoup plus sur l’astrophysique, les propriétés du gaz et les mécanismes qui interviennent lorsqu’un trou noir se nourrit », a dit Angelo Ricarte, membre de la Harvard Black Hole Initiative et co-responsable du projet.
Tout aussi important, « le fait que les deux trous noirs nous orientent vers des champs magnétiques puissants suggère qu’il s’agit d’une caractéristique universelle, voire fondamentale, de ce type de systèmes », a estimé pour sa part Mariafelicia De Laurentis, scientifique adjointe du projet EHT et professeure à l’université italienne de Naples Federico II.
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