Pourquoi certaines musiques donnent envie de danser? La "recette" scientifique donnée dans une étude

Un rythme « ni trop simple, ni trop complexe » pourrait être l’ingrédient pour donner envie de danser, selon une étude de l’Inserm bientôt publiée dans la revue Science Advances.

Il faut que ça danse, il faut que ça bouge. Mais pourquoi certaines musiques nous donnent-elle envie de danser quand d’autres nous endorment? Une équipe de l’Inserm et d’Aix-Marseille Université a répondu à cette question dans une étude dévoilée ce mercredi 6 mars et bientôt publiée dans la revue Science Advances.

Selon les chercheurs, le groove, cette envie spontanée de danser en musique, est maximal lorsque le rythme n’est ni trop simple, ni trop complexe.

Les 30 participants à cette étude ont été invités à écouter différentes mélodies d’un rythme de 120 battements par minute. « Ceci dans le but de déterminer les mécanismes cérébraux impliqués dans l’émergence de la sensation de groove », explique l’Inserm.

« Une anticipation temporelle du tempo »

Chaque musique a ensuite été modifiée afin d’obtenir des variantes avec un degré croissant de syncope (qui correspond à un rythme dans lequel une note est attaquée sur un temps faible et prolongée sur le temps fort suivant).

« L’expérience du groove telle que rapportée par les participants, et reproduite par le modèle neurodynamique, apparaissait corrélée au taux de syncope », résume l’Inserm dans un communiqué de presse. Et c’est lorsque le rythme présente un taux intermédiaire de syncope que l’envie de danser est « maximale ».

« Ces résultats montrent que l’engagement moteur lié au groove se matérialise par une anticipation temporelle du tempo », explique Arnaud Zalta, premier auteur de l’étude et post-doctorant à l’ENS-PSL.

« Celle-ci repose au niveau cérébral sur un équilibre dynamique entre la prévisibilité temporelle du rythme (moins le rythme est complexe, meilleure elle est) et les erreurs de prédiction temporelle de l’auditeur (plus le rythme est complexe, plus elles sont nombreuses) », précise-t-il.

Un taux de syncope intermédiaire et des basses fortes pourraient donc être la formule parfaite pour une bonne soirée. En novembre 2022, une étude réalisée au Canada établissait un lien direct entre les basses fréquences de la musique et le fait de se mettre à danser.

Les résultats montraient que les participants dansaient près de 12 % de plus lorsque de très basses fréquences étaient imperceptiblement diffusées, en plus de la musique.

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