En octobre 2023, des premiers cas avaient été signalés sur les îles subantarctiques telles que la Géorgie du Sud et les îles Sandwich du Sud, mais ne concernaient pas encore le continent lui-même.
La grippe aviaire a atteint pour la première fois la partie continentale de l’Antarctique, rapporte le quotidien britannique The Guardian, ce lundi 26 février.
Le virus, connu sous le nom de H5N1, a été confirmé ce vendredi chez deux oiseaux charognards retrouvés morts près de la base Primavera, la station de recherche scientifique argentine située sur la péninsule antarctique.
« Cette découverte démontre pour la première fois que le virus hautement pathogène de la grippe aviaire a atteint l’Antarctique », a déclaré le gouvernement espagnol dans un communiqué publié dimanche.
Il s’agit des premiers cas confirmés sur le continent lui-même, le virus se propageant probablement dans la région par l’intermédiaire des oiseaux migrateurs. Selon les données publiées par le Comité scientifique pour la recherche antarctique, d’autres cas suspects concernent le labbe brun, le labbe polaire sud et le goéland varech dans la péninsule Antarctique.
Des premiers cas de grippe aviaire avaient déjà été signalés en octobre 2023 sur les îles subantarctiques telles que la Géorgie du Sud et les îles Sandwich du Sud, à environ 1.600 km du continent antarctique.
« Une grippe aviaire hautement pathogène »
Les oiseaux retrouvés morts en Antarctique continental ont été récupérés par des scientifiques argentins et envoyés au Centre de biologie moléculaire Severo Ochoa à Madrid (Espagne).
Jusqu’à présent, les cas de grippe aviaire signalés concernaient les goélands, les labbes et les sternes, mais concernent aujourd’hui « les albatros, les manchots et les fulmars australs », rapporte le quotidien britannique. Le virus s’est également propagé aux mammifères de l’Antarctique, avec la mort massive d’éléphants de mer et d’otaries à fourrure.
« De nombreux rapports font état d’une grippe aviaire hautement pathogène (IAHP) affectant plusieurs espèces dans les régions antarctiques cette saison », a déclaré Matthew Dryden, de l’Agence britannique de sécurité sanitaire (Health Security Agency) au Guardian.
« Il est possible que la maladie n’ait pas été signalée sur le continent antarctique jusqu’à présent en raison des difficultés d’accès et d’échantillonnage de la faune sauvage », a indiqué le scientifique.
Des sites touristiques fermés
Aussi inquiétante soit elle, cette nouvelle observation n’est « malheureusement pas surprenante » pour Diana Bell, professeure émérite de biologie de la conservation à l’Université d’East Anglia, citée par The Guardian.
Compte tenu des précédents cas de grippe aviaire signalés sur les îles voisines, il est aussi « peu probable que les manchots ne soient pas infectés », a-t-elle estimé.
Selon le quotidien britannique, les épidémies précédentes en Afrique du Sud, au Chili et en Argentine ont montré que les manchots étaient particulièrement sensibles au virus. Depuis l’arrivée du virus H5N1 en Amérique du Sud, plus de 500.000 oiseaux de mer sont morts de la grippe aviaire, le manchot, le pélican et le fou austral étant parmi les plus touchés.
Afin de limiter la propagation du virus en Antarctique, certains sites fauniques avaient été fermés aux touristes. « Rien de plus ne peut être fait pour limiter la transmission dans la faune sauvage et l’épidémie devra se résorber naturellement », a déclaré Matthew Dryden.
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