Le projet Sanctuary, initié par l’ingénieur français Benoît Faiveley, prévoit de déposer sur la Lune des éléments de la culture humaine pour les générations futures. Un décollage à bord de la fusée Artémis de la NASA est prévu en 2027.
Un héritage pour les générations futures. Le projet Sanctuary on the Moon, imaginé par l’ingénieur français Benoît Faiveley, a pour ambition d’envoyer sur la Lune une capsule temporelle contenant des connaissances essentielles sur l’humanité tout entière.
« Nous espérons envoyer une salutation cosmique aux générations suivantes ou à quelconque visiteur venu d’ailleurs », explique Benoît Faiveley, fondateur de Sanctuary, à BFMTV.
En partenariat avec la NASA, la capsule temporelle Sanctuary rejoindra la surface de la Lune d’ici 2027 dans le cadre du programme Artemis et devra y rester pour des millions d’années à venir.
24 disques en saphir
À son bord, 24 disques de saphir de 100 millimètres de diamètre et un millimètre d’épaisseur seront déposés dans un conteneur en aluminium. Gravé à l’échelle nanométrique, chacun d’entre eux regroupe des connaissances tirées des mathématiques, de la culture, de la paléontologie, de l’art ou encore de la science.
Une des grandes particularités de ces disques est qu’ils transporteront également les génomes complets d’un homme et une femme anonymes, sélectionnés en double aveugle par des généticiens. « C’est la première fois dans l’histoire que notre recette biologique sera envoyée dans l’espace », commente Benoît Faiveley.
Un condensé de la culture humaine, qui a pour ambition de raconter l’histoire de l’Humanité: « qui nous sommes, ce que nous savons et ce que nous faisons », le tout, avec seulement quelques éléments de notre patrimoine sélectionnés par l’équipe de Sanctuary.
Une « responsabilité », qui s’est parfois avérée « écrasante », nous confie Benoît Faiveley. « J’ai senti très tôt ce poids sur mes épaules, mais il s’est ensuite un peu envolé, car je savais que ce projet ne pourrait pas se faire sans la participation de scientifiques et d’artistes « , explique-t-il.
Ingénieurs, astrophysiciens, paléontologues, cosmologistes et artistes de renom, le projet Sanctuary regroupe une équipe pluridisciplinaire avec le soutien d’organisations telles que le CNES, le CEA, l’INRIA, le BCGSC et l’UNESCO.
« Sanctuary souhaite s’inspirer du passé, avec des outils du présent, tout en pensant à l’archéologie du futur », résume ainsi Benoît Faiveley.
Ouvrir la voie
Un projet ambitieux, mais qui ne prétend pas être « une encyclopédie du savoir », insiste l’ingénieur. Si chaque disque représente bien des pendants de notre civilisation, il ne faut surtout pas les voir comme des archives vouées à être simplement consultées.
« L’idée est de montrer jusqu’à quel point notre connaissance peut aller et de laisser la porte ouverte à d’autres possibilités. C’est un ouvrage collectif qui se construit avec le temps », explique-t-il.
« C’est le découvreur qui devra écrire la suite », estime Benoît Faiveley.
C’est la première fois depuis 46 ans que l’agence spatiale américaine sélectionne un projet de ce genre. « Nous sommes convaincus que ce dépôt de connaissances sur la Lune, géré au niveau international, sera une source d’inspiration aujourd’hui et pour les générations à venir » a déclaré Joel Kearns, administrateur adjoint de la NASA dans un communiqué.
« On s’est demandé quel était le meilleur endroit pour faire traverser les savoirs de l’humanité sur des milliards d’années, explique de son côté l’astrophysicien Jean-Philippe Uzan, qui participe au projet. Quand on prend en compte la crise climatique, les phénomènes naturels ou l’histoire on se rend compte que les civilisations disparaissent. Or, la Lune est un endroit stable où il n’y a ni érosion, ni inondations et où les hommes vont rarement. »
« On a espoir qu’un jour les hommes retourneront sur la Lune et que nos connaissances leur seront utiles », ajoute-t-il.
À travers ce projet, l’équipe de Sanctuary espère susciter « quelque chose » chez les générations à venir. « Même si 100% de la population ne sera pas émue par le projet, si on en touche au moins un, ce sera gagner », se réjouit Benoît Faiveley.
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