Le physicien britannique Peter Higgs a postulé dès 1964 l’existence du boson, une particule élémentaire considérée comme la clef de voûte de la structure fondamentale de la matière. Cela lui a valu, en 2013, un Nobel de physique reçu aux côtés du Belge François Englert.
Le physicien britannique Peter Higgs, prix Nobel en 2013 pour ses travaux sur le boson de Higgs, une particule élémentaire considérée comme la clef de voûte de la structure fondamentale de la matière, est mort lundi 8 avril à l’âge de 94 ans, a annoncé mardi l’université d’Edimbourg.
« Il s’est éteint paisiblement à son domicile le lundi 8 avril à la suite d’une courte maladie », a indiqué l’université, dont le scientifique a longtemps été professeur émérite, dans un communiqué.
Peter Higgs avait reçu le Nobel de physique en 2013 avec le Belge François Englert. Ils ont été récompensés pour avoir jeté les bases théoriques, dès 1964, qui allaient mener à la découverte du boson en 2012 au sein du laboratoire suisse du CERN.
« Particule de Dieu »
Le boson de Higgs est considéré par les physiciens comme la clef de voûte de la structure fondamentale de la matière, la particule élémentaire qui donne leur masse à nombre d’autres, conformément à la théorie dite du « Modèle standard ».
Dans les efforts de vulgarisation de cette découverte, le boson a été surnommé « particule de Dieu » parce qu’il est partout, tout en étant particulièrement insaisissable car extrêmement instable.
Peter Higgs, qui disait détester les gadgets comme les téléphones portables, avait confié avoir appris qu’il avait reçu le Nobel dans la rue lorsqu’une ancienne voisine l’avait abordé pour le féliciter.
« Comment je me sens ? Et bien, évidemment je suis ravi et plutôt soulagé dans un sens que ce soit fini. Ça a mis du temps à arriver », avait-il déclaré.
« Rare modestie »
« Peter Higgs était une personne remarquable – un scientifique vraiment doué dont la vision et l’imagination ont enrichi notre connaissance du monde qui nous entoure », a souligné Peter Mathieson, directeur de l’université d’Edimbourg, cité dans le communiqué.
« Son travail de pionnier a motivé des milliers de scientifiques, et son héritage continuera d’en inspirer beaucoup d’autres pour les générations à venir », a-t-il ajouté.
La directrice générale du CERN, Fabiola Gianotti, a salué la mémoire d' »une figure immensément inspirante pour les physiciens du monde entier, un homme d’une rare modestie, un grand professeur et quelqu’un qui expliquait la physique d’une manière très simple et pourtant profonde ».
« Je n’imaginais absolument pas que cela arriverait de mon vivant »
Né le 29 mai 1929 à Newcastle, dans le nord de l’Angleterre, Peter Higgs était titulaire d’un doctorat du King’s College de Londres et détenait plusieurs diplômes honorifiques et de nombreuses récompenses (Royal Society, Institute of Physics, etc).
Il avait postulé pour la première fois en 1964 l’existence du boson, de manière théorique, alors que dans le même temps deux Belges, François Englert, actuellement âgé de 91 ans, et Robert Brout, décédé en 2011, lançaient les premiers travaux sur le sujet.
Après cinq décennies d’échecs, le Cern (l’Organisation européenne de recherche nucléaire, installée près de Genève), a annoncé le 4 juillet 2012 sa découverte, grâce au plus grand accélérateur de particules du monde.
« Je n’imaginais absolument pas que cela arriverait de mon vivant » avait déclaré, dans une vidéo diffusée après l’annonce, cet homme aux joues rouges, aux sourcils blancs et au crâne dégarni.
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